Les hôpitaux sont en train de se déshumaniser. Ils ne prennent plus en charge des patients mais des »clients ». Ils sont livrés à des managers chargés de trouver les économies de 1,5 milliard d’euros réclamées par le gouvernement.
Pour les patients, on ne parle plus de bien-être, mais de prise en charge ambulatoire, de télémédecine ou d’hospitalisation à domicile pour réduire les coûts et les durées d’hospitalisation.
Cette situation s’accompagne du malaise grandissant des personnels soignants, qui voient leurs conditions de travail se dégrader.
La désertification médicale de territoires entiers, la disparition des hôpitaux de proximité, la suppression de journées d’hospitalisation pour les personnes isolées, sans revenu décent, créent angoisse et sentiment d’abandon en milieu rural, retardent la prise en charge hospitalière et génèrent des situations à haut risque.
Les écologistes proposent :
– de mettre en place un plan d’urgence de revalorisation pour les
soignants (salaires, conditions de travail et effectifs) et de renforcer les moyens de l’hôpital à la hauteur des besoins de la population
– de lancer un moratoire sur les fermetures et les restructurations
d’hôpitaux ou établissements sanitaires ; de garantir un maillage de l’offre de soins sur tout le territoire et de mettre un terme aux concentrations dans les grandes agglomérations ou métropoles
– de tourner le dos à la logique de rentabilité et d’engager une
véritable concertation afin de mettre en adéquation l’offre de soins et les besoins actuels et futurs de la
population
– de rééquilibrer les moyens du public par rapport au privé, des hôpitaux vis-à-vis des cliniques
– de revoir, voire de supprimer, les numerus clausus , générateurs
d’inégalités d’accès aux soins, d’injustice, de sélection absurde en faculté de médecine ; en outre, la formation des étudiants doit être renforcée en santé publique et environnementale, prévention, droit des patient.e.s et soins aux publics vulnérables
– pour faire face au naufrage de certaines spécialités, de prendre les mesures nécessaires pour pallier les déficits dans certaines branches médicales (psychiatrie et gynécologie, entre autres), en augmentant le nombre de places pour ces spécialités et en envisageant des mesures incitatives comme l’aide à l’installation dans les territoires sous-dotés.