En 2015, à Paris, 26 kilogrammes d’aliments non consommés ont été jetés à la poubelle par habitant. En France, c’est un tiers de la production alimentaire, soit 7,2 millions de tonnes, qui est gaspillé.
Le gaspillage alimentaire, plus que tout autre est une aberration.
Une aberration éthique d’abord car l’alimentation n’est pas une marchandise comme une autre. Parce qu’il est inadmissible que des aliments se retrouvent dans nos poubelles alors que, sur le même territoire, des personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Et pourtant, nombre d’associations caritatives œuvrant dans la solidarité avec les plus démunis seraient dès maintenant en capacité de les redistribuer.
Le gaspillage alimentaire est ensuite une aberration économique car tous ces aliments ont été produits, transportés, distribués. Ils représentent une richesse économique dilapidée.
Enfin, c’est une aberration écologique. S’il était un pays, le gaspillage alimentaire serait le troisième producteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine et les États-Unis.
Les solutions existent. En France et en Europe, nous devons, dans nos cantines scolaires, sur nos marchés, dans la grande distribution, dans les restaurants, mener cette bataille.
Les circuits-courts, en réduisant le nombre d’intermédiaires, limitent le gaspillage. Le développement des magasins en vrac permet d’acheter moins et mieux, d’acheter précisément les quantités souhaités. La vente de fruits et légumes « moches » permettra aux producteurs de mieux écouler leur récolte.
Lutter contre le gaspillage alimentaire est avant tout un changement de mentalité. Des résistances existent mais l’éducation, l’information, la sensibilisation permettront de passer ce cap.