En 1986, il a été très difficile d’accéder aux informations sur la réalité de la catastrophe de Tchernobyl. Il était alors facile d’invoquer la désinformation volontairement entretenue par le régime de l’Union soviétique.
Aujourd’hui une catastrophe tout aussi dramatique est en cours dans un archipel peuplé de plus de 100 millions d’habitants et un véritable black-out est mis en place pour cacher la vérité. Comme en Union soviétique en 1986, aucune information indépendante n’est possible : un contrôle strict du ministère de l’intérieur nippon sur l’information diffusée est en place depuis avril 2011. Le ministère demande aux médias, aux hébergeurs de site et aux opérateurs de téléphonie de signaler et d’effacer tout ce qu’il qualifie de « rumeur ».
La CRIIRAD et son homologue japonais récemment créé, le CRMS, sont les seuls à avoir montré que les taux de radioactivités restent très élevés et sur des surfaces de plusieurs centaines de kilomètres autour de la centrale de Fukushima. Cette information n’a été reprise dans aucun grand média japonais…
Aujourd’hui, même Luc Oursel, patron d’Areva, reconnaît qu’il est impossible d’accéder aux informations concernant lasituation réelle à Fukushima. Évidemment, malgré ce manque d’informations, il présuppose que la situation « est sous contrôle ». A lire ce qui transparaît de divers sites indépendants, ce n’est clairement pas le cas : non seulement la situation ne serait pas sous-contrôle mais elle tendrait à s’aggraver. Plus d’un an après l’accident, il est au moins certain que la situation à Fukushima n’est toujours pas stabilisée. Les radiations continuent à faire chuter l’espérance de vie de millions de japonais qui ne reçoivent aucune protection et qui n’ont pas d’information sur le degré de contamination des aliments courants qu’ils consomment.
Il n’est pas acceptable qu’un tel silence entoure un sujet qui devrait être au cœur de l’actualité. Pour notre part, nous continuerons notre travail d’accès aux informations et nous participerons à la chaîne humaine pour la sortie du nucléaire organisée à l’occasion de l’anniversaire de Tchernobyl, à  Grenoble le 28 avril.
Membre de la CLI de St Alban et coordonnateur des élus EELV membres des CLI auprès des installations nucléaires françaises.