Viticulture : inverser la tendance

La viticulture est un atout essentiel pour la France, elle fait partie intégrante de notre patrimoine national.

La production française se situe au premier rang mondial, sa valeur atteint 8 à 9 milliards d’euros soit 15 % de la valeur totale de la production agricole nationale. La filière compte plus de 250 000 emplois à temps plein et dégage le premier solde positif de la balance commerciale agroalimentaire avec 5 milliards d’euros en 2005.

La volonté de la droite d’appliquer des recettes libérales à cette filière en crise se traduit par l’affaiblissement de la concertation avec les organisations professionnelles, des mécanismes de régulation des marchés, de la promotion des produits

La viticulture en Beaujolais est un champ de ruine.  Les difficultés deviennent structurelles, et mettent en cause la survie même de nombreuses exploitations Entre 2004 et 2009, en Beaujolais, il y a eu une baisse 1 000 exploitations soit- 30% !!! Le revenu réel moyen a reculé de 41%. La surface des vignes revendiquées en AOC beaujolaises a baissé 16%. Quel bilan!!

Le Beaujolais, vignoble traditionnel de petites exploitations, est particulièrement touché par la libéralisation du marché du vin qui le met en concurrence avec des exploitations industrielles de très grandes surfaces des pays du nouveau monde.

Notre objectif est d’inverser la tendance :

  • En renforçant la viticulture biologique et les autres modes de viticulture durables respectueux de l’environnement.
  • En réorganisant les filières de distribution pour répartir équitablement les profits et garantir la juste rémunération des producteurs
  • En réorientation les aides de la PAC : conservation et indexation de l’enveloppe sur l’inflation, passage à des aides aux actifs avec conditionnalité renforcée
  • En conservant des outils interprofessionnels de régulation et notamment en conservant des droits de plantation
  • En mettant en Å“uvre un volet social pour parer aux conséquences de la crise : préretraites pour permettre aux viticulteurs, qui souhaitent cesser leur activité de continuer à vivre dignement, mesures d’allègement des charges pour les viticulteurs en situation difficile et qui veulent poursuivre leur activité.

La Commission Européenne souhaite, en effet, déréguler les droits de plantation de la vigne en Europe. Or, ces droits, octroyés par les états membres, permettent de maîtriser les volumes sur le marché et donc de maintenir les prix. Nous nous opposerons fermement à une libéralisation qui permettrait à de gros investisseurs de planter des milliers d’ha de vigne et de faire mourir les petits vignerons. Mourir littéralement. Nous savons que ce n’est pas un vain mot. Rien d’efficace n’a été fait en 5 ans pour orienter dans un autre sens la Commission Européenne.

Nous encouragerons le développement de la solidarité paysanne pour le maintien d’exploitations rentables. Mais la solidarité entre paysans ne fait pas tout. Lors de mutations agricoles (y compris cessation d’activité, passage au bio, transmission), nous veillerons particulièrement à ce que l’accompagnement social et humain évoqué soit à la hauteur des enjeux.