Curieuse ambiance en France depuis l’élection de François Hollande. Le temps et le climat politiques paraissent un peu flottants. Le rendez-vous des législatives, second pilier de la démocratie française, semble peiner à produire à ce stade une vraie dynamique d’opinion majoritaire.
Nos concitoyens, fatigués par la présidentielle, estimeraient-ils que le plus gros du travail a été fait ? Que le gouvernement Ayrault étant plutôt bien parti, la suite ira d’elle-même ? Les difficultés en cours ou annoncées (la Grèce, les comptes publics plus dégradés que prévu, les vagues de licenciements) expliqueraient-elles cette sorte de retenue ?
Quelles qu’en soient les origines, cette atmosphère en demi-teinte est lourde d’un risque d’une abstention élevée dont il convient de se prémunir.
Car le résultat est loin d’être acquis : sans parler des effets incertains du redécoupage, les droites sociales et politiques sont loin d’être abattues… L’extrême droite continue à pousser. Seule une large mobilisation de tous les électorats qui ont voté Hollande au second tour de la présidentielle peut donner au pays la majorité parlementaire dont il a besoin pour se réformer et pour se mettre à la hauteur des défis présents et à venir.