Du plomb pour tout le monde ! C’est la situation critique et insidieuse qui se cache sous le lourd silence qui entoure les suites de l’affaire Metaleurop à Arnas. Une affaire terminée, classée ? Oui, la fusion des batteries au plomb a été arrêtée en 2001 (mais le broyage de batteries se poursuit sur le site avec Recyclex). Non, le plomb disséminé, par air et par eau, du temps de l’activité est toujours là . Et, petit à petit, s’insinue dans les végétaux, dans l’alimentation, dans l’eau et finalement dans les tissus de nombre d’habitants de l’agglomération à des kilomètres à la ronde.
Compte tenu des nouvelles informations en matière de toxicité et des recherches récentes (cf le Patriote du 9 février, la position du professeur Haguenoer), il apparait que plusieurs centaines d’enfants ont été exposés à des niveaux à risque à la fin des années 90 et bien sûr des femmes enceintes particulièrement fragiles à cet égard. D’après l’administration, il n’existe plus d’état de crise. Pour autant, le plomb reste, en quantités infimes, un poison sournois qui, sans aller jusqu’au paroxysme du saturnisme, bloque dans l’organisme certains processus biochimiques et nuit à la santé. Nous voulons du sans plomb !
Les pouvoirs publics et les élus en place ont réagi tardivement, ont minimisé la gravité des faits, ont refusé d’écouter les lanceurs d’alerte (JP Andry par exemple), ne se sont pas engagés résolument dans un processus d’investigation du risque, n’ont pas suffisamment protégé la population, et, aujourd’hui, ne reconnaissent toujours pas leur responsabilité, dans ce gâchis de même nature que l’affaire du sang contaminé –hier- et que la pollution de l’eau de ville –demain- dans notre pays Beaujolais. Comment leur faire confiance, en 2012, pour contrôler les projets industriels douteux, arrêter les pollueurs et appliquer le principe de précaution ?