Communiqué d’ATTAC : Lagarde et la Grèce

… En insultant le peuple grec, Christine Lagarde vient de franchir
> une ligne rouge. Le journaliste du Guardian lui demandait si au moment
> d’imposer de nouvelles coupes budgétaires à la Grèce, elle hésite
> parfois en pensant « aux femmes enceintes qui doivent accoucher sans
> sage-femme, aux malades qui n’ont plus accès aux médicaments vitaux,
> aux personnes âgées qui meurent par manque de soins ». Mme Lagarde a osé
> répondre: « non, je pense davantage aux enfants d’un petit village au
> Niger, qui ont deux heures de cours par jour et occupent une chaise à
> trois ». Les enfants grecs qui sont affectés par les coupes ? « Leurs
> parents n’ont qu’à payer leurs impôts ». Alors qu’elle même, comme
> directrice générale du FMI, ne paye pas un dollar d’impôts sur ses
> confortables revenus… et que les plans d’ajustement structurel
> imposés en Afrique par le FMI ne sont pas étrangers à la misère qui y
> règne encore.
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> Submergée de mails indignés sur sa page Facebook elle a fini par
> déclarer sa « sympathie avec le peuple grec et les défis qu’il
> rencontre ». Mais son cynisme n’est pas isolé. Les dirigeants européens
> se préparent ouvertement à couper les vivres au gouvernement élu le 17
> juin s’il décide, comme le parti de gauche Syriza l’a annoncé, de
> dénoncer le mémorandum. Ils espèrent ainsi intimider les électeurs
> grecs et les convaincre de voter pour les deux partis corrompus qui ont
> mené la Grèce au chaos, Nouvelle Démocratie et le PASOK. Comme le dit
> Christine Lagarde dans son interview au Guardian, sur le ton de la
> plaisanterie (?), « quelqu’un a dit que si le peuple n’est pas content
> de son gouvernement, il n’y a qu’à changer le peuple ». Une plaisanterie
> indécente qui n’a même pas le goût d’un lapsus…
>
> S’ils refusent par leur vote l’austérité et la dictature des créanciers
> et des banques, les Irlandais et les Grecs rendront un fier service à
> l’Europe tout entière, en montrant aux autres peuples qu’on peut
> stopper la course vers l’abîme dans laquelle les dirigeants européens
> nous entraînent par leur cynisme et leur aveuglement. Le peuple
> islandais l’a déjà fait, pour son plus grand bien, en refusant par deux
> référendums de rembourser les créanciers de ses banques en faillite !
> Attac France, avec les Attac d’Europe, exige que l’Union européenne et
> le FMI abandonnent toute pression à l’encontre des électeurs irlandais
> et grecs.
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