Pour Michèle RIVASI, porte-parole d’Eva Joly, cette catastrophe n’est pas une surprise: « Les pressions en eaux profondes sont telles que toute maîtrise de l’accident dans un délai raisonnable est impossible. Aujourd’hui, Total nous annonce que la maîtrise de cette fuite pourrait prendre six mois. Une catastrophe de plus qui renforce les écologistes dans leur opposition au renouvellement du permis d’exploration Rhône Méditerranée, situé à proximité des côtes marseillaises: un tel accident en mer fermée signifierait la pollution de réserves naturelles et la suppression de dizaines de milliers d’emplois dans le tourisme.
Si nous n’engageons pas une transition énergétique rapidement, si nous n’apprenons pas à sortir des énergies fossiles progressivement, nous subirons de plus en plus de catastrophes similaires. Jusqu’ici, nous avions un pétrole abondant, de bonne qualité et donc peu cher. Aujourd’hui ce n’est pas seulement le déséquilibre entre l’offre et la demande qui conditionne les prix, mais aussi et surtout les conditions d’extraction. Sables bitumineux, gaz et huiles de schiste, forages en eaux profondes sont les dernières idées trouvées par les compagnies pétrolières pour maintenir notre addiction aux énergies fossiles. Les risques sont accrus, les technologies mal maîtrisées et les prix ne reflètent pas les impacts environnementaux dévastateurs de celles-ci.Â
La fuite en avant continue, et comme toujours ce sont les précaires qui paient le prix fort. Le prix de l’essence, du gaz et du fioul vont augmenter, c’est pourquoi il faut investir pour garantir l’accès aux technologies les plus économes en énergie, afin d’alléger les factures des ménages. Il faut aussi investir dans les nouvelles sources d’énergie et revoir notre urbanisme et nos modes déplacement, en garantissant un service public de transports efficace pour tous: c’est ce que propose Eva Joly ».