Ce soir, c’est moi qui emmenais Stéphane, pour rencontrer des cultureux et des artistes, et surtout voir leurs productions étonnantes réunies dans le cadre de ce festival unique, « Art et déchirure », sur le monde de la santé mentale. J’en ai rapporté cet objet d’art de l’économie circulaire, fabriqué m’a-t-on dit au Chiapas, et qui dit tant sur notre humanité. Nous étions plusieurs à le porter en bandoulière pour cette ouverture du festival.
Art et déchirure a été créé il y a vingt-trois ans, et tenu à bout de bras dans le même esprit, par deux formidables personnes, José Sagit et Joël Delaunay, infirmiers psy du CHS du Rouvray, maintenant en retraite, et toujours actifs dans le monde culturel sans jamais avoir renié leur propos d’origine. Il faut souligner que ce festival « biennale » reçoit des aides publiques (Ville de Rouen, Département, Région, Etat) et travaille en partenariat locaux : Scène nationale, salles rouennaises et de l’agglo. Il expose des créateurs « hors des circuits commerciaux, indemmes des conditionnements culturels, inspirés de l’art brut et des arts populaires » : peinture, sculpture, vidéo. Il propose de nombreux spectacles de théâtre, citons entre autres celui mis en scène d’après le journal de personnes autistes qui « remettent en question notre façon de communiquer »….
» Gardez vos oreilles grandes ouvertes et vos yeux fertiles, ainsi vous serez assurés d’être fidèles aux ordre du merveilleux » (Paul-Edmond Huguet, président d’honneur des Amis du festival). En pleine campagne, il est crucial aussi de regarder vers l’art.
Dépassant le cadre de l’art-thérapie, humain, exigeant sans trahison de son propos d’origine, ouvrant chaque année des portes vertigineuses et familières sur l’acte créateur à portée de tous, ce festival est exemplaire du travail de terrain (terreau ?) et de la « co-construction » que les écologistes défendent dans le domaine culturel aussi !