Réussite urbaine, collectif citoyen du quartier du Blosne, invitait mercredi 6 juin les candidats de la première circonscription à évoquer le rôle des député-e-s.
Si seuls trois candidats étaient présents ou représentés, la salle était quant à elle bien remplie. M’étant engagée à participer au débat sur l’éducation organisé par la FCPE au même moment, j’avais tenu à être représentée au débat organisé par Réussite urbaine, ce que Mickaël Le Gall a accepté de faire.
Les aspects institutionnels ont bien sûr été évoqués : l’élaboration des projets de loi, leur vote, le contrôle du gouvernement etc, mais aussi d’autres aspects qui pouvaient davantage faire débat.
La notion de compétence n’est notamment pas la même pour tous. Certains prônent la professionnalisation des personnalités politiques, l’expérience de plusieurs mandats faisant alors figure de compétence ; nous portons l’idée que les compétences nécessaires sont présentes au sein de la société : les collectifs d’habitants, les associations, etc regorgent de personnes qui affinent des projets de société, le mettent à l’épreuve des réglementations et lois et ont un réel sens de l’engagement. La culture politique n’est pas l’apanage des professionnels de la politique.
Non seulement les députés ne sont pas sensés être déjà du sérail pour bien représenter les citoyens, mais aussi, il est nécessaire qu’ils s’appuient sur cette connaissance du terrain qu’ont… les habitants, tout simplement. Pour nous, le fait d’avoir été élu ne suffit pas à être représentatif. Il faut donc mener ce travail de co-élaboration, mais également savoir solliciter les associations, syndicats et autres acteurs de la société pour avoir des retours sur ce qui a été fait. C’est ce que nous proposons de faire, de manière approfondie, annuellement.
Pour autant, le député ne doit pas devenir un « représentant commercial » lié de manière clientéliste à sa circonscription : travailler en lien avec les autres acteurs locaux ne signifie pas céder aux pressions. Malheureusement, tout le monde ne réussit pas à garder son indépendance vis-à-vis des lobbies (il est vrai que certains -Areva etc- sont très puissants). Je m’engage à le faire.
Enfin, toutes ces questions aboutissent forcément au problème du cumul des mandats ou du non respect de la parité. Le cumul des mandats, que ce soit différents mandats en même temps ou un grand nombre de mandats à la suite, crée une confiscation des leviers d’action, une fossilisation de l’action politique et la constitution d’une oligarchie qui se contente de l’entre-soi. Le non respect de la parité est un obstacle à un progrès de la représentativité de l’assemblée nationale. Nous sommes pour une parité de résultat. De même, la mixité sociale et générationnelle prônée pour la société devrait être présente dans nos institutions.
La manière de considérer sa candidature et son mandat donne une petite idée du projet de société que l’on portera…
Solène Raude