Les lettres d’Anne Déo et Patrick Lascoux (cet article lui est spécialement dédicacé!) relayant les premières alertes des habitants de la cité voisine (cf notre article du 17 avril, http://pierrestoeber2012.fr/?p=1679 ) n’ont pas suffit, Europe Ecologie Les Verts Noisy-le-Sec a du aussi lancer une pétition sur la démolition de l’ancienne usine CLAL-Engelhard
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N24578 . Les demandes étaient simples et non politiciennes : information sur le chantier de démolition programmé et garantie sur la qualité et l’ampleur de la dépollution envisagée – qui doit absolument aboutir à une absence totale de risques sanitaires et environnementaux.
Un rassemblement était proposé le 21 mai à 18h. Nous nous sommes donc retrouvé d’abord 7,8 et bientôt une vingtaine, sous la pluie sur un petit bout de trottoir ambiancé par la circulation ininterrompue de la RN3, et nous y sommes malgré tout restés plus d’une heure. Des échanges entre habitants, anciens employés, futurs partenaires de la démolition, association environnementale (saluons la ténacité de Bondy Ecologie) et militants politiques écologistes et de gauche !
Nous avons commenté la réponse tardive du maire de Noisy-le-Sec renvoyant les habitants à un « c’est pas moi, c’est la gauche » au lieu de donner les informations légitimes demandées. Car la dépollution-démolition de l’établissement est aujourd’hui gérée par l’EPFIF, l’Etablissement Public Foncier d’Ile-de-France. C’est néanmoins le maire actuel qui a donné un avis favorable au permis de démolir daté du 17 février 2012 et affiché sur cette ancienne usine située entre le 39 et le 53 rue de Paris.
Cette Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) est inventoriée dans la base de données BASIAS sous l’indice IDF9302978 avec la mention « Amiante». Un ancien employé a confirmé un usage absolument non réglementé de l’amiante dans l’ensemble du site et sa dissémination accentuée par la ventilation.
Elle était composée au début des années 2000, avant sa fermeture définitive, d’une usine métallurgique et d’une usine chimique qui avait toute deux recours au Laboratoire Central d’Analyse pour imaginer comment recycler les déchets industriels produits. Mais de là à le faire…
En outre, l’inventaire de sites industriels du BRGM fait apparaître au fil des fabrications qui se sont succédées depuis 1908, joaillerie, etc… l’utilisation d’acides, de cyanures, d’arsenic !
Vous avez dit dépollution ?
Autre élément que les échanges nous ont appris : une somme de 60€ par m² est prévue dans les budgets, soit 2 Mns d’€ et quelques. Or, au vu des matières travaillées et des restes, les 33 000 m² de terrain méritent une dépollution dont le coût, au dire d’un professionnel, serait estimée à 1500€/m², soit 49,5 Mns d’€. Tout laisse donc à penser qu’une fois encore, c’est le contribuable qui payera la pollution privée, et cher !
Un comité de liaison a été constitué en rassemblant habitants, anciens employés et militants politiques – ma suppléante Anne Déo en fera bien sûr partie – et la lutte pour l’accès aux informations continue !