Vaste et passionnant sujet. Tant de rapports pour améliorer notre système éducatif ont été déposés sur les nombreux bureaux des ministres qu’il faut rester humble devant la complexité et l’importance du problème.
Partons tout de même d’un constat : notre école ne va pas bien et élèves, enseignants et personnels n’y trouvent pas ou plus leur compte. Et je devrais y rajouter les familles.
En effet si dans certains quartiers le niveau scolaire semble décliner, c’est en grande partie dû au niveau socio-économique qui se dégrade de plus en plus. Les zones les plus défavorisées socialement sont celles qui sont les plus fragilisées scolairement. Et l’augmentation régulière du nombre d’élèves par classe, ajouté à la diminution du personnel (éducatif ou non), ne permet pas l’amélioration des conditions d’apprentissage.
Sacrifier nos enfants sur l’autel de l’économique est une vision étroite des besoins d’avenir de notre pays. Je ne puis l’accepter, le tolérer.
Nous voulons comme nos partenaires PS que l’éducation nationale soit la priorité nationale.
Ce que nous proposons à EELV et que je soutiendrai une fois élu à la députation, s’énonce en 3 principes : Autonomie, Solidarité, Responsabilité qui impliquent 7 priorités :
1° Combattre les inégalités dès la petite enfance :
Il me semble fondamental de réaffirmer l’urgence de combattre les inégalités dès la petite enfance : cela signifie outre la scolarisation généralisée dès 3 ans (+ possibilité de scolariser les enfants de 2 ans suivant les besoins), une réelle prise en compte de la petite enfance avec le développement de toute forme de prise en charge : crèches municipales, associatives … mais aussi aides aux assistantes maternelles (formation, RAMI etc) mais des aides conditionnelles c’est-à-dire soumises à l’instauration de projets éducatifs.
2° Faire sa place à l’école fondamentale
- Cohérence entre école primaire et école secondaire, pour scolariser les enfants de 6 à 16 ans, sans sélection ni orientation, en rupture avec la culture de la performance, du résultat.
- Arrêt de l’interconnexion des fichiers informatiques et des évaluations nationales visant à mettre en concurrence les établissements.
- Instauration d’un baccalauréat, sur 2 ans, à la sortie de l’école fondamentale associant validation d’unités capitalisables, travaux, épreuves transdisciplinaires (idée de parcours personnel, non d’une orientation professionnelle).
3° Pas de jeune de 16 à 25 ans sans solution
- Rendre à l’éducation populaire tout son sens en redéfinissant ses besoins financiers, humains et juridiques.
- Développement d’un service civique
- Reprise d’études au niveau où elles ont été laissées
- Revalorisation de l’apprentissage, réintégration de celui-ci dans le giron de l’Education Nationale
4° Se Former tout au long de sa vie
- Mise en place de structures et de passerelles pour aider à la mobilité professionnelle et à la reconversion : équivalence de diplômes, tronc commun d’enseignement
- Possibilité de congés de formation (16 semestres dans sa vie active avec revenus)
- Validation des acquis de l’expérience.
5° Rendre l’école à ceux qui la vivent
- Responsabilités accrues des enseignants : les programmes scolaires seront redéfinis en termes d’objectifs transdisciplinaires de fin de cycle avec un référentiel de compétences. Ce qui signifie une réaffirmation de la politique des cycles instaurée par Lionel Jospin et remettant l’enfant au centre du système scolaire.
– Créer localement des instances pour définir les projets éducatifs locaux (PEL) et les moyens à allouer
– Refonder des lieux d’écoute, de parole et permettre ainsi aux jeunes d’être associés aux décisions qui les concernent. Un des moyens de faire fonctionner réellement ces dispositifs c’est de confier à ces comités un budget ce qui oblige les acteurs de la communauté éducative à travailler avec les jeunes (par exemple pour financer des voyages, projets, sorties culturelles, … ).
6° Garantir aux enseignants la maîtrise de leur métier
- Fin des suppressions de postes et titularisation des personnels précaires.
- Diversification et réforme des concours de recrutement en les plaçant à l’entrée du master.
- Formation initiale et continue des enseignants de la maternelle à l’université.
7° Pour un véritable service public de l’enseignement supérieur
Afin de lutter contre clivages, inégalités, discriminations territoriale:
– Transformer le système actuel de bourses par la mise en place d’une allocation d’autonomie jeunesse.
- Tendre vers la gratuité du service public de l’enseignement supérieur.
- Développer l’alternance lorsqu’elle apporte une réelle valeur ajoutée aux formations.
- Renforcer la lisibilité des diplômes, les passerelles entre filières et disciplines, en structurant réellement les masters sur 2 ans, en facilitant la validation des acquis et la reprise des études.
En synthèse nos propositions :
• service public local de la petite enfance,
• promotion du secteur associatif et solidaire,
• création de 400 000 places d’accueil des jeunes enfants,
• formation des personnels avec au moins le maintien du taux d’encadrement
• congé parental plus court mais paritaire et mieux rémunéré,
• ouverture de la possibilité de scolariser les enfants de 2 ans, en fonction des besoins