J’ai répondu à l’appel de l’association Action Solidarité Rurale précédant le vote aux élections législatives de juin 2012

J’ai répondu à l’appel de l’association Action Solidarité Rurale précédant le vote aux élections législatives de juin 2012

Madame,

Veuillez trouver ci-dessous ma réponse à votre interpellation du 1er juin.

Depuis 2010, j’ai requalifié la politique régionale en faveur des lycées en concertation avec la communauté éducative: priorité à la transition énergétique, à une alimentation de qualité et de proximité, à l’éco-citoyenneté et l’éco-responsabilité.

Soyez donc assurée de tout mon soutien dans les actions que vous menez à bien au service de l’ensemble des citoyens.


Nicole Eschmann
Vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne en charge des lycées
Candidate aux législatives dans la 1ère circonscription de Saône-et-Loire

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Avant de prendre une décision sur un sujet qui touchera le « vivre ensemble » des citoyens de votre circonscription, serez-vous prêt à organiser de véritables réunions publiques (où l’on écoute et tient compte de ce qui est exprimé) afin de faire participer les citoyens à cette décision ? Et, également, à encourager les élus locaux à ce genre de pratique ?

Pensez-vous aussi consulter les différentes associations qui regroupent des citoyens voulant prendre une part active à la vie publique ?

En tant qu’écologiste, j’estime que les défis et les risques que nous devons affronter aujourd’hui n’auront de solutions que dans la concertation citoyenne et le temps du débat démocratique. Nous devons prendre le temps de la discussion, de l’élaboration collective des politiques publiques. La participation du plus grand nombre doit être au cœur de la réforme institutionnelle pour une VI République. Plus qu’un simple encouragement, l’inclusion systématique des citoyens dans les processus décisionnels relèvera du cadre juridique. C’est par une loi organique que nous arriverons à rénover la vie et les pratiques politiques pour instituer une démocratie réelle associant les citoyens et garantissant des contre-pouvoirs.

Comment se déclineront concrètement ces outils participatifs et délibératifs ? Par la mise en place de budgets participatifs, de jurys citoyens et de conférence de consensus. Je soutiendrai le droit d’interpellation populaire qui permettra à une fraction de la population de faire inscrire par pétition une question à l’ordre du jour des assemblées délibératives (du conseil municipal à l’Assemblée Nationale). Durant la mise en place de cette réforme, j’animerai des débats publics thématiques pour recueillir l’expertise et l’avis de la société civile. Enfin, je m’engage à rendre compte de mon mandat chaque année.

Les services publics : ceux-ci sont essentiels pour préserver une certaine égalité des citoyens et le maintien d’une population. Êtes-vous décidé de défendre ceux-ci (écoles, hôpitaux de proximité, poste) en faisant passer avant toute autre considération les besoins actuels et à venir des usagers ?

Pour nous écologistes, le service public est l’outil de la communauté pour respecter les règles qu’elle s’est données, pour préparer son avenir collectif, pour assurer sa cohésion et sa solidarité. Un bouclier services publics qui permette d’assurer une égalité aux services essentiels est une des 5 mesures prioritaires dans notre réforme du service public. Ils sont aussi une des conditions pour maintenir les territoires ruraux vivants et favoriser une relocalisation de l’économie.

L’agriculture : la tendance actuelle tend à la diminution du nombre d’agriculteurs. Ce qui pousse ceux qui restent à agrandir leur exploitation au détriment des petites structures. Ceci entraîne des pratiques qui vont, de plus en plus, à l’encontre de la qualité des produits (utilisation de plus en plus importante d’aliments industriels pour nourrir les animaux dans le Charolais), de la préservation de la santé publique et de l’environnement (utilisation systématique de désherbants et de pesticides, destruction des haies…) et le maintien d’emplois. Avez-vous l’intention de défendre l’installation d’une agriculture plus soucieuse de notre environnement ? Par exemple, en facilitant l’accès à la terre pour des jeunes qui voudraient s’installer en agriculture paysanne (voir Charte de l’agriculture paysanne) ou biologique ?

Mon objectif, celui d’une écologiste, est de passer d’un modèle productiviste et industriel de l’agriculture, qui profite avant tout aux géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire, à un modèle conçu avec les paysans par et pour les consommateurs et non plus pour l’exportation sur des marchés mondiaux artificiels et perméable à la spéculation. Pour cela, je porterai avec le groupe des élus écologistes à l’Assemblée une loi d’orientation agricole instaurant un nouveau pacte entre agriculture et société. Favorisant une agriculture de qualité et de proximité avec des exploitations à taille humaine, cette loi comprendra une réforme des aides publiques fléchées vers l’emploi, l’environnement, l’autonomie des systèmes, l’élevage extensif, le soutien à l’installation agricole par des plans locaux incitant au remplacement d’un départ par une installation d’un nouvel agriculteur par des prêts sans intérêts, le soutien à l’agriculture biologique en incitant les collectivités à atteindre 20% de leur SAU en AB.

Énergie : compte tenu du fait que nous arrivons à la fin de l’ère du pétrole et qu’il va falloir se séparer le plus rapidement possible du nucléaire du fait de ses dangers, de la durée et de la nocivité de ses déchets, il est nécessaire de parler vrai et de susciter une réflexion locale à moyen et long terme sur ce problème. Êtes-vous décidé à demander aux pouvoirs publics d’utiliser tous les moyens d’incitation (pédagogiques, financiers voire coercitifs) pour s’orienter vers une sobriété énergétique, faire localement, avec la participation des citoyens, l’inventaire des besoins énergétiques réels et des ressources locales possibles en énergie renouvelable ?

Nous proposons un nouveau pacte énergétique qui combine l’impératif climatique avec l’objectif de pouvoir se passer in fine du recours au nucléaire.
Il repose sur trois piliers : Tenir nos engagements sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (divisé par 2 en 2030 par rapport à 2010), prévenir le développement de la précarité énergétique en garantissant un droit effectif aux services énergétiques et enfin mettre en place un plan ambitieux d’économie d’énergie (gaspillages et moyens techniques pour obtenir l’efficacité énergétique) et un soutien sans faille aux énergies renouvelables.

Les énergies renouvelables ne combleront pas à elles seules, les besoins en énergie de la population, c’est pourquoi notre modèle énergétique repose aussi sur la sobriété et l’efficacité énergétique. La diversité des énergies renouvelables impliquent obligatoirement de prendre en compte la réalité des milieux et des territoires. Par conséquent, la transition énergétique conduit à une nouvelle étape de décentralisation avec une gestion locale et une recherche de l’autonomie énergétique. Des initiatives locales existent aujourd’hui en Saône et Loire, mon engagement est de légiférer pour que les pratiques qui tendent vers les territoires à énergies positives se généralisent. Pour cela, une réforme de la réglementation est nécessaire pour faciliter les démarches.

Environnement – Santé : même dans nos zones rurales, nous sommes soumis quotidiennement à des pollutions qui dégradent notre environnement naturel et posent des problèmes sanitaires
Vous engagerez-vous à prendre des mesures afin de diminuer, voire d’interdire l’usage de pesticides aussi bien dans les espaces communaux que privés ? Afin de pourvoir les cantines de produits provenant de l’agriculture locale biologique ? Afin de diminuer l’intensité et la densité des ondes électromagnétiques envoyées à partir d’antennes de plus en plus nombreuses et porteuses d’émetteurs multiples ?

Lutter contre les pollutions c’est aussi protéger la biodiversité notamment agricole pour la protection des sols et de l’environnement rural en général. Nous devons prévenir les pollutions en réorientant en profondeur les politiques publiques en intégrant la biodiversité dans toutes les politiques sectorielles notamment les infrastructures de transport, l’urbanisme, l’agriculture, l’eau …

Je soutiendrai un Plan national stratégique pour la biodiversité qui intégrera notamment une action forte en faveur de la biodiversité agricole avec mise à l’écart des biotechnologies et des produits phytosanitaires, instauration de critères de sélection et de production de semences fondée sur l’adaptation aux écosystèmes locaux , soutien aux semences paysannes .
Nous mettrons en place une fiscalité écologique sur le principe pollueur payeur avec une redevance sur les nitrates et pesticides pour développer l’agro-écologie .

Pour les collectivités territoriales, une interdiction aux recours des produits phytosanitaires et instaurer des aides financières pour former les agents techniques a recourir à des pratiques alternatives d’entretien.