J’ai répondu à l’AMD, l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

J’ai répondu à l’AMD, l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

Monsieur,

Je vous remercie de votre courrier que l’on vient de me remettre.

Je suis très sensible personnellement aux questions de fin de vie que vous posez, ayant accompagné ma mère et plus récemment ma belle-mère jusqu’à leur dernier souffle.

C’est un sujet très sensible pour tous, car il touche à notre conception de la solidarité, de la liberté, de la dignité, de l’empathie avec les êtres vivants.

La loi Léonetti de 2005 est une avancée, car elle interdit l’obstination déraisonnable, l’acharnement thérapeutique. Elle légalise l’administration massive de médicaments malades pour soulager leur souffrance, quitte à ce que la dose soit létale.

En tant qu’élue, je sais que la législation doit avancer sur ces sujets. Personnellement, je pense qu’il faut avancer dans l’aide à mourir comme cela est effectif dans d’autres pays, comme en Suisse avec l’association Exit. Il n’est pas concevable que dans notre code pénal, il n’y ait pas de distinction entre la mort donnée par compassion à autrui, et l’assassinat.

Toute loi qui autoriserait l’aide médicalisée à mourir, strictement encadrée, n’obligera jamais personne à demander ces interventions. Mais elle permettra à certains citoyens d’y recourir en toute sécurité et dignité.

Il faut un débat législatif sur cet encadrement: phase avancée, sans retour, d’une maladie grave et incurable, souffrance physique ou psychique insupportable, état de dépendance insupportable pour la personne, comme en témoigne Javier Bardem dans le beau film « Mar Adentro » d’Alejandro Amenanabar .

Mais avant, il faudrait être certain que cet appel à mourir ne soit pas le signe d’un abandon affectif, d’un manque d’accompagnement par des soins palliatifs.

Il est difficile d’accepter une société qui tue car elle ne sait pas répondre à la peur de l’abandon et de la souffrance. C’est pourquoi je souhaite un droit universel à l’accès aux soins palliatifs.

La création à Mâcon de l’unité de soins palliatifs et du comité d’éthique a été une avancée magnifique.

Si je suis élue Députée, je voterai un projet de loi, qui puisse faire avancer l’accompagnement , la solidarité et la dignité, jusqu’au droit à mourir.

Meilleures salutations

Nicole Eschmann
vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne en charge des lycées
07 63 39 10 10 (remplace 06 63 64 97 70)
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