Nicole Eschmann, François Lotteau candidats aux législatives sur les 1ères et 3ème circonscriptions, accompagnés de militants, ont longuement ovationné et remercié Eva Joly pour avoir tenu courageusement le cap de la campagne présidentielle, malgré les attaques virulentes dont elle a été systématiquement victime, de la part de tout l’échiquier politique.
Les uns, se sont gaussé des maladresses d’Eva: c’est vrai, elle a chuté dans l’escalier. Mais c’est la seule qui, sans trembler, a demandé à Sarkozy, les yeux dans les yeux, ce qu’il avait fait des 2 millions d’euros extorqués à Mme Bettencourt, lors de sa campagne présidentielle de 2007, qui aurait dû être invalidée, ainsi que celles de Chirac et de Balladur en 1995.
D’autres n’ont pas supporté son parler vrai, son incapacité à mentir, à bercer la foule par de belles paroles rassurantes ou à la faire tanguer sous la houle des mots qui roulent, son refus de fonder la politique sur la tyrannie de l’émotion. Slogan contre slogan, drapeaux contre drapeaux, simplification contre simplification, nous aussi nous n’aimons guère cette manière de faire de la politique. La politique à tout à voir avec la rigueur de l’exposition d’un argument et rien avec le talent de comédien. Parce que le monde est complexe, et que notre devoir est d’éclairer les électeurs, pas de les mystifier.
D’autres enfin ont répété qu’elle n’était pas à place dans cette course à la présidentielle : elle n’a pas le visage du politique idéal, qui serait un homme blanc, bien né, passé par les bonnes écoles ou les bons réseaux au bon moment, prudent dans l’expression et virtuose dans la manœuvre, un homme issu du système avec une pensée orthodoxe, un homme capable de dire aux marchés seulement ce qu’ils veulent entendre et de faire entendre au peuple seulement ce qu’il veut bien lui dire.
Avec Eva, nous continuerons de dire aux électeurs de ne pas accepter le cours des choses qu’une caste nous prépare, à savoir l’austérité, les coupes dans les budgets sociaux, la réduction du nombre de fonctionnaires, le sacrifice de l’environnement. Ceux-là mêmes qui dans les cinq dernières années ont vidé les caisses en faisant des cadeaux à leurs amis du premier cercle, préparent déjà les attaques spéculatives une fois que la gauche reprendra le pouvoir le 6 mai. L’obsession du profit est leur seule morale. Ils n’ont aucune limite et ne reculent devant rien.
Comment ferons-nous face ? les choses soient claires : les écologistes feront tout pour qu’une nouvelle majorité remporte cette élection mais aussi tout pour empêcher cette majorité de retomber dans les ornières du passé, mélange de conformisme, de renoncement et d’absence de volonté qui ont causé tant de déception.
Face à la violence de la crise sociale, la domination sans partage de l’argent, l’épuisement des ressources naturelles, face à la crise énergétique, à la surconsommation et à l’impasse du culte de la croissance, les politiques productivistes de droite et de gauche sont responsables et impuissantes. Nous devons inventer un modèle en rupture avec la logique productiviste. Nous devons sortir de la société de gaspillage pour inventer une société de modération écologique.C’est le sens de la transition écologique, remise en cause la plus profonde du fonctionnement de notre modèle de développement. L’écologie politique est l’espoir de notre temps, celui d’un changement de société pour mettre un terme au saccage de la planète et à l’exploitation des êtres humains, pour vivre mieux dans une société de partage et de justice.
Ce n’est pas une fin de campagne mais un commencement. L’écologie a rendez-vous avec l’histoire :
Le 22 avril, ne cédons pas au chantage déplacé du vote utile. Soyons utiles en votons nombreux pour Eva Joly et l’écologie politique !