COMMUNIQUE DE PRESSE de LEILA AICHI – SENATRICE DE PARIS
MEMBRE DU BUREAU DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA DEFENSE ET DES FORCES ARMEES
Paris, le 15 avril 2012
En s’entourant de Claude Allègre, le candidat Nicolas Sarkozy ramène son programme à l’Age de Glace
Nous apprenons avec stupéfaction que, le candidat Nicolas Sarkozy a
revendiqué le soutien de Claude Allègre.
Jusqu’à maintenant, les Français connaissaient de Sarkozy « l’Ecologie, ça
suffit » et les errements de la mise en oeuvre du Grenelle qui empêchèrent ou
ralentirent l’émergence de nombreuses filières économiques (solaire, éolien,
bâtiment…). A l’échelle internationale, une nouvelle approximation a été
franchie en mars, notamment avec l’échec politique du Forum Mondial de
l’Eau à Marseille, les propos malheureux et inutilement agressifs à l’égard de
nos partenaires européens, et l’absence manifeste de volonté de préparation des
prochaines échéances internationale importantes, notamment le G20 et le
forum Rio+20.
Le soutien de Claude Allègre au candidat Nicolas Sarkozy décrédibilise une
nouvelle fois, si besoin était, la capacité de Nicolas Sarkozy à mettre en oeuvre
un programme écologique crédible, et à faire face à la crise écologique, comme
il ne pourra pas redresser la situation économique et sociale du pays.
Il ne faut pas se méprendre sur ce ralliement opportuniste de Claude Allègre.
L’Académie des Sciences a organisé le 20 septembre 2010, en présence de
Valérie Pécresse, un débat scientifique sur le changement climatique. Le débat
en question se voulait une réponse à la communauté des climatologues, qui
avaient envoyé une lettre à la ministre de la Recherche dénonçant les
agissements de Claude Allègre, qui : « oublie les principes de base de l’éthique
scientifique ». Loin de vouloir démontrer la pertinence de ses arguments devant
la communauté scientifique, Claude Allègre est parti au bout d’une heure, en
catimini, montrant par là le peu de fondement de son propos.
Les attitudes de Claude Allègre démontrent son imposture, qu’il tente
d’habiller de vernis scientifique, très loin de la rigueur politique avec pour seul
objectif une finalité bassement politicienne. En ceci, Claude Allègre, maintes
fois courtisé par Nicolas Sarkozy, est bien le disciple du candidat qu’il soutient.
Il s’agit de masquer l’inefficacité de la politique environnementale en créant
inutilement des controverses qui rendent moins urgent l’infléchissement des
comportements, et minimisent la nécessité du développement durable.
Avec une habileté de mammouth, Claude Allègre, par son soutien, maintient
Nicolas Sarkozy dans un âge de glace intellectuel, où le développement durable
tient lieu d’attraction désuète, alors que le climat, l’environnement et la société
sont en grand danger.
Severn Cullis-Suzuki affirmait au Sommet de Rio en 1992 : « Vous êtes ce
que vous faites ». Il y a urgence à agir en matière environnementale et
climatique, or les propos de Claude Allègre et Nicolas Sarkozy nous éloignent
de l’action. Allons-nous passer les cinq prochaines années dans un marasme
économique, climatique et social, perdant à la fois la bataille de l’innovation et
celle du climat, perdant en rayonnement sur la scène internationale et en
crédibilité diplomatique ? Nous pensons que non, Nicolas Sarkozy le souhaite,
alors que l’urgence d’agir est un impératif. Dans un rapport publié en
septembre 2010, la Deutsche Bank, après avoir interrogé des spécialistes
mondiaux du climat, montre que les arguments des climato-sceptiques reposent
sur des erreurs grossières mais freinent les investisseurs dans la lutte contre le
changement climatique. L’aveuglement climatique de Nicolas Sarkozy le
détourne des acteurs économiques, et inquiète la société.
Imposteur climatique, Claude Allègre a également été de toutes les batailles
contre les évolutions de la santé environnementale en France : nucléaire, OGM,
perturbateurs endocriniens, ondes, éolien, solaire, jurisprudence Kokopelli…
autant de chantiers où Claude Allègre a adopté des positions contre la société
au profit des groupes de lobbies, abusant d’une prétendue crédibilité
scientifique pour ne pas exposer et défendre des arguments rationnels.
Nous ne devons plus nous laisser duper par des imposteurs, en cela les
prochaines échéances électorales s’annoncent cruciales pour l’environnement.
Il est donc impératif de renvoyer les partisans de l’Age de Glace et de voter
pour l’expression du progrès économique, environnemental et social.
Original sous forme « .pdf » : EELV-C.ALLEGRE
