26 avril 2012
Tchernobyl Day : il faut sortir du nucléaire
Il y a 26 ans, à Tchernobyl en Ukraine, l’industrie nucléaire engendrait l’une des plus terribles catastrophes industrielles de l’histoire de l’humanité.
En quelques instants, la terre, le ciel et l’eau se sont trouvés contaminés par une radioactivité mortelle qui détruit encore, jour après jour, de nombreuses vies et qui a rendu la terre stérile.
Europe Écologie–Les Verts souhaite en ce jour de commémoration avoir une pensée pour les victimes et rappeler aux apprentis sorciers que le nucléaire sans risque est un mythe.
La seule certitude – avérée elle – est que les conséquences d’un accident nucléaire se comptent en centaines de milliers de victimes, décès et maladies, souvent incurables.
EELV s’afflige de l’inconscience des défenseurs d’une énergie nucléaire qui, malgré les drames de Tchernobyl et de Fukushima, persistent dans leur déni du risque en défendant en France le développement d’une industrie fondamentalement dangereuse, qui ne sait ni assurer son risque, ni en prévenir les conséquences, qui produit des déchets nucléaires dont nul ne sait que faire.
EELV rappelle qu’il est urgent pour la France de mettre en œuvre la sortie du nucléaire en s’engageant avec détermination et responsabilité vers une autre politique énergétique qui allie sobriété et développement des énergies douces et renouvelables.
Cette transition énergétique, créatrice d’emplois et source de nombreuses économies, sera seule de nature à permettre à la France d’entrer dans le XXIème siècle.
EELV s’associe à toutes les manifestations de commémoration qui se dérouleront à l’occasion du Tchernobyl day.
Pascal DURAND,
Porte-parole
14 mars 2012
L’eau n’est pas une marchandise – -
Le 6e Forum mondial de l’eau (FME) se tient à Marseille du 12 au 17 mars. En parallèle, le Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) s’ouvre ce mercredi 14 mars, pour construire une alternative concrète au FME.
88% des maladies dans le monde ont pour origine une consommation d’eau non potable, une mauvaise hygiène ou des installation sanitaires inadéquates. 2 millions de tonnes de déchets sont déversés chaque jour dans les cours d’eau ! Dans les pays développés, 70% des eaux usagées d’origine industrielle sont déversées sans traitement dans la nature. Approprié par les firmes multinationales du secteur, cause de conflits entre états, victime de pollution du cœur des océans à sa sortie à notre robinet, l’« or bleu » (et sa gestion) est un enjeu majeur du 21e siècle.
L’eau, bien commun par excellence, doit absolument être protégée des pollutions et des prédations mercantiles.
C’est pourquoi à l’occasion du Forum mondial de l’eau, Europe Écologie Les Verts rappelle ses propositions en matière d’eau:
- La reconnaissance de l’eau comme patrimoine commun de l’humanité et une garantie universelle d’un accès à l’eau potable
- Le soutien de projets d’assainissement, de production et de distribution d’eau dans les pays démunis par un partenariat « public-public »
- La condamnation du détournement de la notion de « solidarité » comme prétexte à une privatisation des marchés de l’eau au profit de certaines entreprises françaises
- La suppression de l’Accord général sur le commerce et les services (AGCS) qui a fait entrer l’eau dans le domaine marchand
- La création d’une autorité mondiale de l’eau (AME) intégrée aux Nations Unies et indépendante, à la place de l’actuel Conseil mondial de l’eau, mis en place par Véolia et la Lyonnaise des eaux.
Europe Écologie Les Verts participera au Forum alternatif mondial de l’eau pour défendre l’eau en tant que bien commun de l’humanité et dénoncer les tentatives de prévarication des grandes firmes du secteur, dont la vitrine est le FME. Eva Joly sera présente au FAME à Marseille ce vendredi 16 mars 2012.
Pour Europe Écologie Les Verts, l’eau est un bien précieux de l’humanité, elle est à la source de toute vie sur terre et conditionne son avenir. A l’instar de l’air, elle ne peut et ne doit pas être considérée comme une marchandise. Il est indispensable que les participants du FME l’entendent et le comprennent.
Pascal DURAND,
Porte-parole
Europe Écologie Les Verts
9 mars 2012
Alors que la vérité se fait jour à Fukushima, les élus EELV interpellent l’Autorité de Sureté Nucléaire
Les élus Europe Ecologie les Verts membres de commissions locales d’information (CLI) des installations nucléaires françaises dénoncent les silences des autorités japonaises sur le déroulé de la catastrophe de Fukushima et ses conséquences. Pour autant, les informations déjà vérifiées suffisent à dresser un bilan environnemental et sanitaire dramatique pour les populations. En France, ce bilan constitue un argument supplémentaire pour engager immédiatement une transition énergétique permettant la sortie du nucléaire, mais aussi un renforcement majeur de la sécurité des installations existantes dont l’arrêt et le démantèlement se dérouleront sur plusieurs décennies.
Que s’est-il vraiment passé à Fukushima ?
Aujourd’hui, non seulement les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants fortement radioactifs, mais il apparaît que la population a été gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées. La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont telles que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima calculait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires.
Plus grave, plusieurs scientifiques reconnus apportent des éléments qui pourraient remettre en cause certaines explications données par les autorités japonaises et reprises par leurs homologues américains et français :
- Des retombées d’uranium et de plutonium 238 ont été mesurées à des distances de 45 kilomètres des réacteurs de Fukushima ; a priori ces retombées ne peuvent résulter que d’une réaction de « criticité instantanée », désintégration radioactive et explosion d’assemblages d’un cœur de réacteur et/ou de combustibles stockés en piscine.
- La piscine de stockage du combustible située dans le réacteur n°4, qui contenait un cœur de MOX récemment déchargé et 200 tonnes de combustible nucléaire, n’aurait pas été le siège d’une « explosion d’hydrogène », mais d’un incendie avec excursion nucléaire.
Ces informations ont été développées, témoignages et documents à l’appui, dans le documentaire « Enquête sur une super-catastrophe nucléaire » (NDR/Arte) diffusé le mardi 6 mars 2012.
Les scientifiques interviewés prennent cette hypothèse d’explosions résultant de réactions de criticité comme probable. Elle entrainerait des conséquences beaucoup plus graves que celles déjà constatées.
Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard », notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement tendent à confirmer cette pollution radioactive très étendue. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…
L’IRSN, dans le rapport de M. Thierry CHARLES (CEA-IRSN) du 28 février 2012 avance avec précaution, (sans citer les sources qui ne sont en fait que celles de TEPCO), que les piscines des réacteurs n°3 et n°4 seraient en « état a priori correct (ruptures de gaines ?) ». L’interrogation de l’IRSN est bien la preuve de son incertitude sur l’état de ces piscines. De même, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’a pas apporté de preuve qu’il n’y ait eu que des « explosions d’hydrogène ».
Le documentaire d’Arte est resté sans aucun commentaire de la part de l’ASN, de l’IRSN, et bien sûr d’AREVA fournisseur du MOX de Fukushima. Si elles se vérifient, ces informations changeraient la nature de l’accident de Fukushima. Les faits avancés sont suffisamment graves pour qu’ils exigent des explications sur l’état des connaissances de l’ASN sur les scénarios des explosions de Fukushima et les retombées de plutonium.
Raymond Avrillier, militant écologiste spécialiste du nucléaire, avait déjà demandé à l’ASN début avril 2011 de fournir les informations sur les scénarios de criticité instantanée, en particulier des réacteurs 3 et piscine 4, sans réponse à ce jour.
Les élus écologistes membres des Commissions locales d’Information (CLI) auprès des installations nucléaires françaises demandent à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) de faire rapidement la lumière sur ces scénarios en lien avec les autorités japonaises. S’ils se confirmaient, ce serait une grave mise en cause des autorités japonaises mais aussi d’AREVA, très présent à Fukushima.
Ainsi, la catastrophe de Fukushima commence à apparaitre comme une « super-catastrophe » d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante. Et aujourd’hui, le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage.
En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima
Nous demandons une nouvelle approche des questions relevant de la sureté nucléaire des installations françaises. Dès à présent, deux points doivent-être totalement revus :
- Il n’est plus possible de limiter les plans d’intervention et les exercices de sureté aux seuls périmètres des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) de quelques kilomètres autour des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl, celle de Fukushima vient nous rappeler que la dispersion d’éléments radioactifs n’a pas de frontière. Il est aujourd’hui urgent d’élargir les périmètres des PPI et de travailler sur des scénarios incluant l’éventualité d’évacuation complète des plus grandes agglomérations françaises comme celle de Lyon (à 30 kilomètres de la centrale du Bugey) ou de Bordeaux (à 40 kilomètres de la centrale du Blayais).
- Il n’est plus possible de travailler sur des scénarios seulement techniques liés principalement aux risques naturels : il faut intégrer le facteur humain. Dans les scénarios d’accidents majeurs étudiés par l’ASN, ce facteur humain n’est pas suffisamment pris en compte ni dans les causes possibles (défaillance humaine, risque terroriste, …) ni dans la gestion de crise (c’est-à-dire dans les capacités d’intervention en environnement très dégradé). Les simulations et exercices de sécurité sont totalement insuffisants. Pour se rapprocher d’une situation réelle d’accident, ils doivent changer de nature et d’ampleur : les intervenants extérieurs comme les pompiers ou la gendarmerie ne doivent, par exemple, pas être systématiquement prévenus, …
A Fukushima, nous savons déjà que les centaines d’intervenants au moment de l’accident ainsi que les 3 000 liquidateurs actuels ont été, et sont encore, exposés à de très fortes radiations, avec des conséquences certaines sur leur santé. Qui en France sera prêt à ce sacrifice en cas d’accident nucléaire ? Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.
Les élus Europe Ecologie les Verts membres de CLI auprès des installations nucléaires françaises.
29 février 2012
L’austérité n’est pas l’horizon indépassable des salariés en Europe
Ce mercredi 29 février, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), une journée européenne de mobilisation des salariés contre l’austérité a lieu.
Europe Écologie Les Verts salue cette initiative collective européenne qui démontre que la solidarité peut dépasser les seules frontières nationales et qu’il existe une véritable necessité de syndicats forts et représentatifs.
Dans une situation économique et sociale extrêmement difficile, à laquelle les dirigeants européens ne répondent que par des successions de plans d’austérité – gel voire baisse des salaires, coupes drastiques dans les budgets sociaux, diminution des emplois dans la fonction publique selon une logique purement comptable, etc. – les salariés européens se mobilisent pour réclamer une autre politique.
A la veille du sommet de l’Union Européenne des 1er et 2 mars à Bruxelles, la majorité des syndicats rejette le nouveau traité budgétaire l’accusant d’institutionnaliser l’austérité.
En France, après la réforme des retraites de 2010 suivie de deux plans d’austérité en 2011, le président-candidat Nicolas Sarkozy annonce de nouvelles mesures qui vont venir frapper les salariés et les plus précaires: l’augmentation de la TVA qui va fragiliser d’avantage les bas salaires, la stigmatisation des chômeurs en voulant les culpabiliser par le biais d’un référendum ou encore l’instauration d’accords « compétitivité-emploi » qui risquent de fragiliser encore d’avantage la situation des salariés.
Pour EELV, Il est foncièrement injuste de faire payer principalement aux salariés les conséquences d’une crise économique et financière dont ils sont les premières victimes et dont ils ne sont nullement responsables.
Face à cette politique d’austérité qui, à partir du « laboratoire » grec, tend à se propager partout en Europe, Europe Écologie Les Verts expriment sa solidarité avec l’ensemble des salariés et travailleurs français et européens et appelle à manifester partout aux cotés des syndicats. Une autre politique en Europe est non seulement possible, elle est nécessaire !
EELV appelle à la signature d’un autre Traité européen, qui dépasse les seules logiques comptables pour instaurer un véritable principe de solidarité partout en Europe.
EELV demande au gouvernement français et à l’Union européenne de faire enfin preuve d’imagination et de prospective pour mettre l’économie et la finance au service de l’humain et des territoires et non d’institutionnaliser l’inverse.
Le développement des énergies renouvelables, la réhabilitation des logements pour lutter contre la précarité énergétique, la relocalisation des activités pour des emplois durables et de qualité, la création de filières de démantèlement nucléaire ou de nouvelles industries consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique, l’agriculture biologique, etc. Il y a tant de secteurs d’avenir qui nécessitent d’urgence des investissements, pour que les salariés d’aujourd’hui trouvent de nouveaux débouchés et que notre futur à toutes et tous ne soit pas hypothéqué par des activités néfastes aux êtres humains et à leur environnement.
Le futur se construit aujourd’hui dans la souffrance et la précarité. Décidément, les gouvernants européens actuels ne se montrent vraiment pas à la hauteur des enjeux de notre temps.
Pascal DURAND
Porte-Parole
EELV
25 février 2012
Élections législatives : objectif « parité de résultat » et principe de précaution électoral face aux duels UMP-FN
Pour les élections législatives, Europe Écologie Les Verts présente 471 candidat-es, 236 femmes et 235 hommes. Le principe de parité, inscrit dans les statuts du Mouvement, a donc été appliqué, comme il l’a toujours été depuis la création des Verts.
Mais au-delà de la « parité d’affichage », Europe Écologie Les Verts a mis en oeuvre pour ses désignations la « parité de résultat ». En effet, sur les circonscriptions où EELV est soutenu par le Parti Socialiste, la parité a également été respectée. Pour les 14 circonscriptions les plus à gauche, et donc les plus « gagnables », 7 femmes et 7 hommes ont été investi-es. Idem pour les 14 circonscriptions en union suivantes, et ainsi de suite.
Cette méthode a pour objectif de parvenir à un groupe parlementaire EELV à l’Assemblée nationale qui soit paritaire, comme il l’est au Sénat ( 5 hommes et 5 femmes, en attendant l’entrée au Sénat d’Hélène Lipietz en remplacement de Nicole Bricq, ce qui portera à 6 le nombre de Sénatrices EELV).
Principe de précaution électorale face au risque de duels UMP-FN:
Dans les circonscriptions où EELV a évalué un risque d’élimination de la Gauche à l’issue du premier tour en cas de division des forces de gauche et écologistes, EELV a choisi de retirer ses candidat-es. Ainsi sur les 90 circonscriptions les plus risquées, EELV soutient ses partenaires du PS, du PRG ou du MRC dans 70 circonscriptions. Sur les 20 autres, des candidat-es EELV sont soutenu-es par le Parti Socialiste.
Sur 30 autres circonscriptions, EELV ne présente pas de candidat-es ou soutient d’autres partenaires: Région et Peuples Solidaires (régionalistes), Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI d’Antoine Waechter), Modemas (Martinique).
Europe Écologie Les Verts
24 février 2012
Les écologistes et le pouvoir d’achat
Angoisse de ne pas finir le mois, emprunts et loyers qui mangent une grosse partie du salaire avant même le début du mois, facture imprévue qui plonge les comptes dans le rouge, cette réalité c’est celle de millions de Français aujourd’hui. Le « Président du pouvoir d’achat » a permis à une petite minorité d’ultra-riches de gagner plus sans travailler plus quand la majorité des Français voyait son pouvoir d’achat amputé par la crise et la hausse des dépenses contraintes – loyers, remboursements d’emprunts, assurances, énergie. Une pression accrue sur le pouvoir d’achat qui amène de plus en plus de ménages à renoncer à l’agréable – un restaurant ou quelques jours de vacances – mais aussi à l’essentiel – se chauffer, manger correctement.
Face à cette situation, Eva Joly apporte une réponse de vérité. Le pouvoir d’achat ne peut augmenter d’un coup de baguette magique. Ceux qui maintiennent les Français dans cette illusion, en comptant sur un hypothétique retour de la croissance, préparent des lendemains qui déchantent. Le projet Europe Ecologie – Les Verts propose de dégager du pouvoir d’achat en réduisant trois postes budgétaires particulièrement lourds pour les ménages : le logement, l’automobile et l’énergie. Ces trois postes budgétaires ont vu leur poids relatif augmenter dans le budget des ménages du fait de l’explosion des prix de l’immobilier et des loyers, de la hausse du prix des carburants et des énergies fossiles.
La mise en œuvre des propositions d’Europe Ecologie – Les Verts en matière de logement (encadrement des loyers, construction, etc), de transports (développement des transports alternatifs, voitures plus économes, etc.), d’économies d’énergie (isolation des bâtiments, tarification progressive, contribution climat énergie, etc.) permettrait de libérer l’équivalent de un, deux voire trois mois de salaire d’ici la fin de la mandature pour les Françaises et les Français modestes qui en bénéficieront.
La preuve avec les exemples ci-dessous : Maya l’étudiante, Elsa et Rodrigo qui vivent en banlieue parisienne, Eros et Elise près d’Amiens.
Et c’est sans prendre en compte les autres mesures du projet d’Eva Joly qui auront un impact certain sur le pouvoir d’achat :
- Côté dépenses toujours : l’accès à des soins moins chers, à des études gratuites, à des produits plus durables, et surtout à des places d’accueil pour les enfants en bas âge.
- Côté recettes : l’augmentation de 50% des minimas sociaux, le revenu d’autonomie pour les jeunes, la lutte contre les emplois précaires, la négociation salariale pour augmenter les salaires (notamment grâce à l’octroie aux salariés de 50% des sièges dans les conseils d’administration). Et évidemment, la création d’un million d’emplois d’ici 2020 par la transition écologique.
Julien, étudiant à Strasbourg, 970 euros de revenus
Gain en pouvoir d’achat : +240 euros à 3 mois de salaire sur l’année
Julien dispose de 970 euros de revenus mensuels. Il a touché 3600 euros en travaillant pendant les vacances universitaires. Il touche en complément 173 euros mensuels d’allocation logement et 500 euros mensuels de ses parents.
Aujourd’hui : Julien est logé dans un studio de 23 m2 de classe énergétique F. Il se chauffe au chauffage électrique. Julien possède un véhicule pour pouvoir rentrer dans sa famille le week-end. Il dispose d’un véhicule essence acheté d’occasion et parcours 10 000 kilomètre par an. Son budget automobile est de 2 500 euros par an[1].
2017 : Maya, petite sœur de Julien est devenue étudiante. Grâce aux mesures écologistes, elle est logée dans un studio de 23m2 dans un immeuble neuf à basse consommation énergétique (classe énergétique A), chauffé au gaz. La tarification progressive de l’électricité est mise en œuvre. De ce fait, Maya est un peu plus attentive à ses consommations énergétiques que son frère. Le plafonnement des loyers et l’augmentation de l’offre de logement, ont permis de stopper l’augmentation continue des loyers à la relocation. Sans ces mesures, les loyers auraient continué d’augmenter au rythme actuel de 3% par an[2] et le loyer de Maya atteindrait 400 euros. Le développement des transports collectifs lui a permis de renoncer à posséder une voiture. Elle dispose maintenant d’un abonnement ferroviaire mensuel. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril (avec un taux de change euro/dollar de 1,35 soit environ 100 euro le baril) et une contribution climat-énergie été introduite.
Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de nos deux étudiants :
Budget de Julien en 2012 | Budget de Maya sans les mesures écolos en 2017 | Budget de Maya Avec les mesures écolos en 2017 | |
Revenus | 970 euros | 970 euros | 970 euros |
Loyer + charges | 350 euros | 400 euros | 350 euros |
Facture de chauffage et électricité | 115 euros | 120 euros
|
40 euros |
Automobile | 100 euros | 100 euros | 0 euros |
Carburant | 70 euros | 80 euros | 0 euros |
Abonnement transports en commun | / | / | 70 euros |
Reste à vivre | 335 euros | 270 euros | 510 euros |
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat | -65 euros | +175 euros |
Elsa et Rodrigo Untel, couple avec un enfant, banlieue parisienne, 3700 euros de revenus.
Gain en pouvoir d’achat : +705 euros à 2,3 mois de salaire sur l’année
Aujourd’hui : La famille Untel dispose de 3700 euros de revenus. Ils vivent dans un appartement de 70m2 de classe énergétique G qu’ils louent 1000 euros par mois charges comprises. Elsa travaille à Paris et utilise quotidiennement le RER de la zone 5 à la zone 1. Le couple dispose d’un véhicule diesel d’occasion utilisé par Rodrigo pour aller travailler et pendant les vacances. La famille Untel parcourt 15 000 kilomètres par an. Ils ont déposé une demande de logement social restée sans réponse.
2017 : Grâce au programme de construction de logements sociaux, Elsa et Rodriguo bénéficient d’un logement social de 75 m² dans leur commune. Ce logement est dans un immeuble neuf à faible consommation d’énergie (classe B). Rodrigo n’utilise plus sa voiture qu’un jour sur trois pour aller travailler du fait du développement des systèmes de covoiturage collectif développé après un plan de déplacement d’entreprise. La famille Untel ne parcourt plus que 8 000 kilomètres par an et a renouvelé sa voiture pour un modèle plus économe en carburant. La tarification des transports en commun a été revue de manière à être plus juste pour les ménages exclus des centres-villes par les prix de l’immobilier. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril et une contribution climat-énergie été introduite.
Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de la famille Untel :
Budget de la famille Untel 2012 | Budget en 2017
Sans les mesures écolos |
Budget en 2017
Avec les mesures écolos |
|
Revenus | 3700 | 3700 | 3700 |
Garde d’enfant | 0 | 0 | 300 |
Loyer + charges : | 1000 euros | 1150 euros | 700 euros |
Facture de chauffage et électricité : | 220 euros | 270 euros | 80 euros |
Budget Auto | 390 euros | 390 euros | 390 euros |
Budget Transport en commun | 110 euros | 110 euros | 90 euros |
Carburant : | 105 euros | 115 euros | 70 euros |
Reste à vivre : | 1875 euros | 965 euros | 2070 euros |
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat | -210 euros | +495 euros |
Eros et Elise, couple avec deux adolescents, 3100 euros de revenus
Gain en pouvoir d’achat : +345 euros à 1,3 mois de salaire sur l’année
La famille Sana dispose de 3100 euros de revenus. Eros est ouvrier et Elise employée. Le couple est propriétaire d’une maison de 120m2, assez mal isolée et chauffée au fuel (classe D), dans les environs d’Amiens. Ils disposent de deux véhicules qu’ils utilisent quotidiennement pour aller travailler parcourant au total 25 000 kilomètre par an.
2017: le couple Sana a financé, avec un éco prêt à taux zéro de 33000 euros sur 15 ans et une subvention de 3000 euros, la rénovation thermique de bonne qualité de leur maison qui est désormais mieux chauffée grâce à une pompe à chaleur. Ils ont revendu un de leurs véhicules grâce à la mise en place d’une ligne de bus à haut niveau de service qui permet à Eros d’aller travailler en transports en commun. La famille Sana ne parcourt plus que 15 000 kilomètres par an et a renouvelé sa voiture pour un modèle plus économe. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril et une contribution climat-énergie été introduite.
Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de la famille Sana :
Budget de la famille Sana 2012 | Budget en 2017
Sans les mesures écolos |
Budget en 2017
Avec les mesures écolos |
|
Revenus | 3100 | 3100 | 3100 |
Remboursement d’emprunt | 700 euros | 700 euros | 700 euros |
Facture de chauffage et électricité : | 335 euros | 415 euros | 80 euros |
Remboursement éco prêt à taux zéro (15 ans) | / | / | 180 euros |
Automobile | 600 euros | 600 euros | 400 euros |
Carburant : | 175 euros | 195 euros | 115 euros |
Abt Transport | / | / | 90 euros |
Reste à vivre : | 1290 euros | 1190 euros | 1535 euros |
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat | -100 euros | +245 euros |
Des produits plus durables : cela ne coûte pas plus cher
La recherche du prix le plus bas par les industriels se fait souvent au détriment de la qualité des produits et au final aux dépens des consommateurs. Quel intérêt à payer un produit 20% moins cher s’il faut le remplacer deux fois plus vite. Cette obsolescence accélérée des produits à un double coût écologique et économique. Pour éviter de telles dérives nuisibles à l’environnement comme aux consommateurs, une réponse existe : étendre les périodes de garanties légales pour tous les biens durables achetés par les ménages (de 5 à 8 ans suivant le type d’appareils) et obliger les constructeurs à rendre les pièces d’usure facilement remplaçables. Des mesures bonnes pour le pouvoir d’achat et bonnes pour l’environnement.
L’emploi : première source de pouvoir d’achat
4 millions de Français ne demandent aujourd’hui qu’à travailler plus pour gagner plus. Le chômage est aujourd’hui la cause première de perte de pouvoir d’achat. Les mesures prônées par EELV en matière d’emplois sont des leviers forts pour augmenter le pouvoir d’achat. La transition écologique peut être la source de la création d’un million d’emplois d’ici 2020. Ces emplois sont par nature non délocalisables. On ne fait pas rénover pas sa maison depuis Bangalore. Une relance durable du pouvoir d’achat ne pourra se faire sans création d’emplois et baisse du chômage.
[1] source http://www.automobile-club.fr/budget/ebook/index.html#/16
[2] évolution des loyers 1998 – 2011, France entière, http://www.clameur.fr/lmsp.htm
13 février 2012
L’irresponsabilité de Monsanto enfin sanctionnée
Ce lundi 13 février, le tribunal de grande instance de Lyon a reconnu la responsabilité de la société Monsanto dans l’intoxication d’un agriculteur charentais en 2004 par un puissant herbicide. Il s’agit d’une première en France.
Le 27 avril 2004, Paul François, un céréalier de Bernac (Charentes) aujourd’hui âgé de 47 ans, avait reçu au visage des vapeurs de Lasso, puissant désherbant produit par Monsanto, en ouvrant normalement la cuve de son pulvérisateur. Très rapidement pris d’une multitude de troubles physiques, l’agriculteur fut obligé d’interrompre son activité pendant près d’un an, avant de devenir le porte-parole des victimes des pesticides et d’obtenir en justice la reconnaissance de ses troubles comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole.
Paul François lança alors une procédure en responsabilité civile contre le numéro un mondial de l’agro-chimie Monsanto.
Le TGI de Lyon a reconnu aujourd’hui que la multinationale était bien responsable de l’intoxication de l’agriculteur. Monsanto devra donc indemniser l’agriculteur de la totalité de son préjudice.
C’est la première fois que la société Monsanto aura à payer des dommages et intérêts à une victime de ses produits. Monsanto avait pourtant tout tenté auprès des autorités françaises pour que l’herbicide Lasso ne soit pas retiré du marché français, alors qu’il avait été reconnu comme dangereux et interdit par plusieurs pays comme la Belgique ou le Royaume-Uni dès les années 90. Il aura fallu attendre 2007 pour qu’il le soit enfin en France.
Pour Europe Écologie-Les Verts, cette décision est une excellente nouvelle devant être amenée à faire jurisprudence. En effet, à l’image de Paul François, des milliers d’agriculteurs manipulent chaque jour en France des produits extrêmement toxiques et nombre d’entre eux déclarent parfois des maladies graves. Systématiquement, les fabricants de ces produits chimiques nient le lien pouvant être fait entre leur utilisation et les maladies dont sont victimes ensuite nombre de leurs utilisateurs. Et la France s’illustre souvent par son inertie face à des produits pourtant reconnus comme dangereux des années auparavant par certains de ses partenaires européens.
Plus que jamais, face aux pressions des multinationales qui font prévaloir leurs profits au détriment de l’intérêt général et des objectifs de santé publique, EELV en appelle au législateur pour enfin introduire dans le droit français la possibilité des « class actions », ou actions de groupe.
Celles-ci permettraient à minima aux citoyens de pouvoir essayer de se battre à armes égales avec de grandes firmes telles que Monsanto.
EELV demande également que le règlement REACH, censé garantir un niveau de protection élevé des consommateurs et de l’environnement sur l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne, s’impose de façon ambitieuse et efficace pour interdire de manière préventive des produits tels que le Lasso de Monsanto, quelles que soient par ailleurs les actions de lobbying opérées par les grands groupes pour pouvoir continuer à vendre en toute liberté de véritables « poisons » .
Par ailleurs, il serait temps que la charge de la preuve en matière de risque sanitaire soit inversée et qu’il appartienne aux grandes sociétés industrielles de démontrer de manière effective l’innocuité de leurs produits en cas d’accident.
Pascal DURAND,
Porte-parole
Europe Écologie-Les Verts