Le projet par câble vers le Vercors mérite mieux qu’une annonce pré-électorale, sans étude, sans maître d’ouvrage et sans financement !

Olivier BERTRAND, Conseiller général délégué aux nouvelles mobilités Conseiller syndical du SMTC délégué aux innovations technologiques

En tant que Conseiller général délégué aux nouvelles mobilités et Conseiller syndical du SMTC délégué aux innovations technologiques, je porte deux délégations directement concernées par le transport par câble. Je regrette donc de ne pas avoir été associé aux réflexions de la Métro sur le projet de liaison par câble vers le Vercors. Ce projet a donné lieu ce jour à une campagne de communication orchestrée par Marc Baïetto et pour le moins questionnante. Cette liaison par câble, dont plusieurs aspects peuvent paraitre très intéressants, demande à être étudiée sérieusement pour ne pas connaitre le sort de trop nombreux projets d’infrastructures de transports de l’agglomération grenobloise (nombre réel de passagers potentiels, impacts en matière de pression urbanistique sur le Vercors, …).

Une annonce politique sans réelle concertation entre les collectivités concernées et précédant les études qui devraient être menées pour estimer la pertinence du projet, risque d’aboutir à son échec. Il apparait que la conférence de presse organisée ce matin était prématurée et semble, comme l’indique l’article de Grenews1, essentiellement « préelectorale ». Ces considérations politiciennes risquent de nuire au projet lui-même : • La loi ne permet pas à la Metro, Autorité Organisatrice des Transports (AOT), d’opérer en dehors de son périmètre de transports urbain (PTU). Le maître d’ouvrage de ce projet ne pourra donc pas être la Metro, à moins d’inclure St Nizier et Lans dans une Metro élargie… ce qui n’est pas à l’ordre du jour ! • Le Conseil général a déjà envisagé ce projet de liaison par câble dans le cadre du projet de Jeux Olympiques en 2007. Il a été abandonné faute de circulation suffisante entre le plateau du Vercors et l’agglomération.

On notera aujourd’hui, qu’aucun représentant du Conseil général n’a indiqué que le Département était disposé à relancer ces études.

Le financement et l’exploitation privés évoqués par Marc Baïetto n’ont pas de sens : les déficits d’exploitation en matière de transport public sont de l’ordre de 70 à 90%. Et évidemment un ticket d’accès très cher ferait fuir les usagers potentiels. Le seul financement privé possible serait via un partenariat public privé (PPP). Mais, outre que les socialistes sont, comme les écologistes, officiellement contre ce mode de gestion très contestable des services publics, il aurait pour conséquence de fortement retarder le projet : la seule phase juridique d’un PPP dure au minimum 18 mois et demande l’accord du ministère des finances selon des critères qu’il sera difficile de remplir (notamment le caractère d’urgence).

Ainsi, il aurait été préférable d’aborder ce projet sereinement, en dehors de la période électorale. Retenons que cette conférence de presse aura au moins eu le mérite d’affirmer une volonté d’avancer sur le « dossier câble ». Pour ma part, je compte bien m’investir pour que l’on passe enfin des paroles aux actes. Pour rappel, Europe Ecologie les Verts organisera une réunion publique sur ce projet, le 4 avril à Lans en Vercors.

(1) http://www.citylocalnews.com/grenoble-economie-finance/2012/03/19/un-transport-par-cable-entre-lans-en-vercors-et-fontaine-fin-2014

(2) http://isere.eelv.fr/agenda-eelv/#reunion-publique-le-transport-par-cable-quels-enjeux-pour-le-vercors