Par Marie-Yannick BRIZAR LE BORGNE
Monsieur Sarkozy, le Président sortant, ne semble pas savoir ce que signifie éduquer les futurs adultes et citoyens de notre pays. Il semble considérer les dépenses afférentes à toute éducation digne de ce nom comme « ennuyeuses vraiment, dans un contexte économique où il faudrait pourtant faire attention à ne pas jeter l’argent par les fenêtres ! » Oh oui M. Sarkozy, comme dans tout ménage avisé, nous nous devons de rester vigilants et décider quel poste budgétaire nous semble essentiel de maintenir en bonne marche. Or que voyons-nous ? Précisément, c’est là où il ne faudrait pas diminuer les investissements en forces humaines auprès de nos enfants et jeunes, que nous constatons avec effarement que le quinquennat qui s’achève a fait un tord considérable.
Je dis : « Halte au sabotage ! » Les suppressions de postes dans l’Education Nationale, les différences de traitements pour ce qui est des moyens mis en œuvre d’un établissement à l’autre, n’ont fait qu’accentuer le grave problème de l’inégalité des chances.
Là où certains établissements bien situés trouvent rapidement des remplaçants pour les professeurs absents, d’autres établissements se voient dépourvus de cette possibilité et sont obligés de se passer d’un professeur de maths pendant presque un trimestre ! Ou alors embauchent (et récemment jusqu’à employer les réseaux du « Bon Coin ») des personnes pour jouer le rôle de professeurs. Comment accepter une telle dégradation du service public éducatif ?
Il faut défendre une éducation où chaque élève aura la garantie de recevoir l’enseignement auquel tous doivent pouvoir prétendre et qui les conduira vers un vrai choix d’études supérieures ou de formation.
Il nous faut recruter 20 000 enseignants.
Mais ce n’est pas tout.
Il nous faut repenser notre choix éducatif : souhaitons-nous pour nos enfants qu’ils soient constamment mis en situation de compétition ou au contraire ne préférons-nous pas que chacun puisse s’épanouir et se hisser au meilleur de lui-même dans la confiance et le regard encourageant de ses enseignants et parents ?
Il nous faut bâtir ensemble une éducation riche et fondatrice d’un savoir acquis par l’intelligence curieuse et capable de se constituer un bagage personnel, fait de recherches et de transmissions par les enseignants, mais aussi par la famille.
Il nous faut bâtir une école fondamentale entre 6 et 16 ans, cette période de la vie pendant laquelle il est capital que l’enfant grandisse en ayant conscience de ses capacités et développe une vraie confiance en lui-même plutôt qu’une crainte permanente de la mauvaise mémorisation, de la note qui en découle et donc du sentiment d’échec qui l’accompagne.
Il nous faut redevenir soucieux de donner à l’enfant les clés du bonheur d’apprendre, le goût de la curiosité dans un environnement éducatif englobant l’école mais aussi, la famille, l’éducation populaire.
Il nous faut contribuer à rendre autonomes ces jeunes qui ne demandent qu’à redécouvrir leur créativité.
Il nous faut cesser de les assommer de notes en quantité abusive qui ne font que les rendre passifs et craintifs.
Défendre une éducation où l’enfant est au cœur de la transmission joyeuse est mon souci profond.