METRO SUR LE PLATEAU DE SACLAY : L’URGENCE EST AILLEURS !

Communiqué de presse Europe-Ecologie Les Verts

Groupe local 3 Vallées-2 Plateaux- 5ème circonscription de l’Essonne

                                                 Orsay, le 10 mai 2012

 

Pour les écologistes, le débat actuel sur le métro ne doit pas se restreindre au qualificatif aérien ou enterré. Ce débat est un leurre. Il faut rappeler que l’urgence n’est pas à la construction d’un transport lourd surdimensionné, mais bien à l’amélioration des dessertes existantes (RER B et C) et à la réalisation du prolongement du transport en site propre existant.

Le projet porté par le Président de la République sortant et la Société du Grand Paris (SGP) porte en lui une grave menace d’urbanisation massive sur le tracé du métro. A l’heure actuelle, les prévisions de fréquentation de ce mode de transport sont estimées par la SGP elle-même à 5.000 voyageurs en heure de pointe. Ce niveau de fréquentation – le plus bas de l’ensemble du réseau de transports du Grand Paris – signifie que le métro ne sera pas rentable. Pour le rentabiliser, il faudrait augmenter le nombre d’habitants, ce qui permettrait d’accroître le nombre de voyageurs.

 

Europe-Ecologie Les Verts demande que la nouvelle majorité nationale réexamine le projet de métro sur le Plateau de Saclay,  à l’aune des besoins des habitants du territoire et des urgences sociales, économiques et écologiques.

 

Plus globalement, le changement à la tête de l’Etat doit remettre en question les projets d’aménagement du Plateau de Saclay. Il n’est pas nécessaire de procéder à des transferts qui se révéleront très coûteux pour améliorer la recherche française. Il s’agit plutôt de donner des moyens réels à la recherche publique, favoriser le développement de PME et start-up innovantes, de rénover les établissements existants pour que les étudiants travaillent dans des conditions dignes. Pour EELV, le projet campus doit désormais aussi s’attacher à développer l’existant dans la vallée.

 

EELV réclame un moratoire sur le projet de la SGP afin de mener un réel débat avec la population sur  l’avenir du territoire.

Marie-Pierre DIGARD, candidate

Fabienne ELBAZ, suppléante

Argumentaire :

Le débat sur le métro est un leurre, ne faut-il pas l’enterrer définitivement ?

L’urgence du territoire du Plateau de Saclay  : l’amélioration des RER B et C et des transports en commun en site propre

Depuis plusieurs années, les écologistes soulignent le besoin primordial de l’amélioration de la desserte, de la fréquence et de la qualité des RER B et C pour notre territoire et ses habitants. Ils ont également soutenu le transport en commun en site propre (TCSP) Massy-St Quentin en Yvelines.

Nous demandons qu’avec une nouvelle majorité  le projet de campus  retrouve une taille plus raisonnable et revienne en partie vers la vallée. Il faut que reviennent à l’ordre du jour  la qualité et le développement du transfert de R&D vers les PME et stopper la course au classement de Shanghaï.

Nous demandons que l’aménagement du Plateau de Saclay soit évalué à l’aune des objectifs du développement durable.

Les établissements de la petite couronne qu’il est prévu de déménager  ont pour nombre d’entre eux  déjà un bon de niveau de transport en commun (proximité du RER ou l’arrivée prochaine du tramway). Ces déménagements seront source de juteuses opérations foncières qui bénéficieront à de grands promoteurs immobiliers avides de construire bureaux et logements de luxe. Ils ne résoudront en rien les problématiques de notre région en termes d’emplois ou de logements sociaux.

Le nombre de nouveaux chercheurs, étudiants et habitants à l’horizon 2025 a augmenté de 20 000 à 40 000 au fur et à mesure que le projet de métro devait être justifié par Nicolas Sarkozy, Christian Blanc puis par ses successeurs.
Les études récentes de la Société du Grand Paris (SGP) et des transporteurs montrent que la branche « verte » Orly-Versailles Chantiers via le plateau de Saclay générerait en 2025 un débit aux heures de pointe de 5000 voyageurs/heure. C’est la fréquentation prévisionnelle  la plus faible de toutes les branches des projets du Grand Paris.

Nos élu-es ont demandé et soutenu en mai 2011 une motion de la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay.

Extrait de la délibération CAPS N°2011-87 :

Les élus s’engagent mutuellement à partager et à se conformer aux objectifs suivants :

- la volonté de privilégier un renforcement, par étape principalement en exigeant l’amélioration immédiate des RER B et C, la création de bus à haut niveau de services, le financement rapide de la phase 2 du TCSP. La réalisation d’un transport collectif de capacité intermédiaire de type “Val” d’une capacité maximale de 5000 voyageurs par heure entre Massy et Saint Quentin-en-Yvelines jusqu’à Versailles, devra être envisagé principalement en mode aérien .Il devra être intégré fortement dans le paysage et le cas échéant en tranchées couvertes, pour en limiter les nuisances, dans les zones déjà urbanisées sur l’emprise actuelle du Site propre de transport en commun.”

Le projet actuel de la SGP ne retient aucune de ces demandes, prévoit pour les gares du métro des quais de 120 mètres de longueur alors que 40 m auraient suffi. Le tracé du parcours, conçu pour diminuer les coûts,  file tout droit dans les champs. Une gare proche du CEA créée au milieu des champs est lourde de menace d’une urbanisation renforcée du plateau.

Entérré ou aérien, la pression foncière sera d’autant plus importante que la capacité du métro sera élevée.

Enfin, au regard du coût du projet,  des financements en partenariat public privé  sont envisagés. Ceux -ci vont  alourdir de façon considérable les charges des collectivités franciliennes et de leurs habitants.

 

EELV 3 vallées-2 plateaux, pour toutes ces raisons, préconise les priorités suivantes

  1. l’amélioration en urgence DES RER B et C et la réalisation de transports en site propre sur le Plateau de Saclay ;
  2. revoir les projets d’aménagement du Plateau de Saclay qui doivent s’inscrire dans un développement équilibré à l’échelle nationale et régionale ;
  3. la mise à l’étude rapide de la transformation progressive du TCSP actuel en transport de type tram.