Le Républicain de l’Essonne 19 avril 2012- N. Cosson
Orsay, l’activité de réanimation sera transférée au centre hospitalier de Longjumeau d’ici 30 mois
C’est un « non » unanime qui a été voté par le conseil de surveillance du Centre Hospitalier d’Orsay (CHO) le lundi 10 avril. Elus locaux, médecins et représentants du personnel ont décidé de se mobiliser contre le transfert de l’activité de réanimation pour adultes vers le Centre Hospitalier de Longjumeau (CHL) d’ici 30 mois en votant une motion d’opposition. L’Agence Régionale de la Santé (ARS) vient en effet de notifier sa décision de maintenir ce service jusqu’à la fin des travaux d’agrandissement du CHL. « Ce transfert aura des conséquences néfastes sur les services neuro-vasculaires, de maternité mais aussi des urgences. L’hôpital d’Orsay ne pourra plus qu’assurer de la médecine programmée. Avec l’aménagement du plateau de Saclay, c’est 60.000 personnes qui vont venir s’installer sur le territoire. Comment allons nous faire pour assurer une surveillance ? En cas d’accident, il faudra les transporter jusqu’au CHL ? Nous sommes totalement opposés à cette décision qui nous atterre », lâche Marie-Pierre Digard, première maire adjointe chargée du développement durable et de la démocratie participative. Une de leurs inquiétudes est le sort réservé à la future mère si un problème survient lors du troisième trimestre de grossesse. « Notre maternité de niveau 2B pourra venir en aide à l’enfant, mais pas à la mère qui devra être transférée au CHL. Ce n’est pas logique », s’emporte l’élue.
Des appréhensions que tente de temporiser la direction. « En vue des travaux du CHL, nous avions donné une autorisation de réanimation provisoire en 2007. Une fois rénové, les conditions tomberont. Cette décision s’applique dans le schéma régional d’organisation sanitaire. Même si ce service s’en va, le CHO conserve ses lits de surveillance, ce qui permet d’agir lorsqu’un seul organe est défaillant et qui autorise une durée de ventilation de 48 h. Cela fait vingt ans qu’on nous dit que l’hôpital d’Orsay va fermer », explique Eric Graindorge, directeur des centres hospitaliers Orsay/Longjumeau. Car même si ce dernier assure que « il y a une vie après la réanimation », c’est un véritable traumatisme que craignent médecins et membres du personnel mais aussi les habitants. « Ils tiennent à leur service de proximité, cela les rassure. Cela crée du lien social. C’est pitoyable de regarder la santé que sous un angle économique. C’est pourquoi nous avons lancé un recours », conclut l’élue. Une action que tous espèrent voir aboutir rapidement.