Communications de José Bové en déplacement en Bretagne le 17 mai 2012 | ||
En rachetant en 1998, le groupe brésilien FRANGOSUL, leader de la volaille en Amérique du sud, les dirigeants de DOUX, se lançaient dans une stratégie globale de délocalisation. Leur décision mettait sur la paille un nombre considérable d’éleveurs et de salariés. Depuis, DOUX a accumulé les revers de l’autre côté de l’Atlantique et devrait finalement être racheté par le géant de la viande brésilien JSB.
Le groupe DOUX a néanmoins reçu entre octobre 2010 et octobre 2011 près de 55 millions de subventions européennes pour l’épauler dans sa quête de marchés mondiaux. DOUX arrive une nouvelle fois en tête des bénéficiaires des aides des contribuables.
Pour rappel, l’ensemble des agriculteurs de la région Bretagne se sont partagé une enveloppe de 600 millions d’euros.
Pour René Louail – Conseiller régional EELV membre de la Commission économie du Conseil régional de Bretagne
« Pour la 17ième année consécutive, depuis les accords de Marrakech, l’ogre de Chateaulin Charles Doux, puise légalement, avec la complicité des gouvernements successifs et de la commission européenne 10% de l’enveloppe PAC destinée à la Bretagne, en toute impunité.
Avec ces aides il a asphyxié économiquement des milliers d’éleveurs et de salariés ici, fermer des abattoirs et délocalisé au Brésil. Ses exportations couteuses ont ruiné des milliers de familles paysannes dans des dizaines de pays du sud. Bilan 430 millions de dettes et l’état une nouvelle fois au pied du mur. Jusqu’où ce holdup va-t-il continuer ?
Pour José Bové – Député européen, Vice Président de la Commission de l’Agriculture et du Développement rural au Parlement européen.
«En pleine discussion sur la réforme de la Politique Agricole Commune, je suis consterné par le gaspillage insensé de l’argent public qui a soutenu a bout de bras depuis quarante ans une agro-industrie destructrice d’emploi, polluante et économiquement inefficace et qui continue année après année comme si de rien n’était.
Le seul avantage comparatif d’entreprises comme DOUX c’est la capacité de leurs dirigeants à capter les subventions publiques.
L’Europe doit relocaliser ses productions, miser sur les produits de qualité, et accompagner le développement de circuits courts. Le prochain ministre de l’Agriculture devra défendre à Bruxelles les intérêts d’une agriculture familiale qui irrigue les zones rurales, renforce l’économie de nos territoires et maintien les emplois.