Législative partielle : après le renoncement de Cahuzac, place à la campagne !
La droite est prête. La gauche est soulagée. Le dépôt des candidatures s’ouvre ce lundi matin en préfecture
C’est à Cahuzac, en Villeneuvois, que Jérôme Cahuzac avait symboliquement lancé sa carrière politique en Lot-et-Garonne. (Photo « Sud Ouest »)
Dimanche après-midi, une torpeur dominicale accablait le petit village de Cahuzac. C’est depuis cette commune, il y a seize ans, que Jérôme Cahuzac avait symboliquement lancé sa carrière politique en Lot-et-Garonne, avant de remporter sa première élection législative en 1997. C’est avec « une profonde tristesse » que le maire du village, Jean-Pierre Testut, a appris dimanche la nouvelle du renoncement de Jérôme Cahuzac. Le premier édile de la petite commune du Nord Villeneuvois, près de Castillonnès, n’était pas encore maire en 1997, mais il se souvient d’un homme « dont la porte était toujours ouverte pour [son] petit village ».
Le matin, dans les rues de Villeneuve-sur-Lot, évidemment un peu plus animées que celles de Cahuzac, les avis étaient partagés, oscillant entre regret, amertume, soupir et soulagement. Isabelle, citoyenne villeneuvoise, elle, ne cessait de s’interroger : « C’est tout de même surprenant de sa part. Cette décision prise au dernier moment. Je pensais qu’il avait mûri cette candidature qui ressemblait à une tentative de revanche. Il se prétend victime d’un harcèlement médiatique. Il faut tout de même qu’il assume ses actes. »
« Des imbéciles »
Chez les candidats déclarés à la législative partielle, il y a les « ravis», comme Marie-Hélène Loiseau, du Front de gauche. « Je suis effectivement très contente de ce renoncement. Les Villeneuvois ont parlé à travers ce sondage qui plaçait Jérôme Cahuzac à 11 %. Que croyait-il ? Que les gens d’ici trouveraient normal qu’un ministre du Budget pratique la fraude fiscale ! C’est nous prendre pour des paysans ou des imbéciles. »
Chez les ravis, on trouve également Lionel Feuillas d’Europe écologie-Les Verts. Le cas Cahuzac à peine expédié, l’homme met, l’air de rien, une pierre dans le jardin des socialistes.
Tourner la page
« Enfin, nous allons pouvoir aborder les vrais sujets, et les différents candidats vont devoir se positionner sur les sujets de société qui préoccupent les électeurs. Sont-ils pour le non-cumul des mandats ? Pour l’instauration de la proportionnelle ? Pour le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales ? Comment envisagent-ils la transition énergétique nécessaire ? Avec ou sans nucléaire ? Sont-ils pour l’arrêt des grands projets ruineux et inutiles comme la nouvelle LGV Bordeaux-Toulouse ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? »
Autant de thèmes sur lesquels il y a friture sur la ligne entre les écologistes et leurs « alliés » du PS. À droite, on affiche également la mine des beaux jours, même si mathématiquement, le retrait de Cahuzac n’est pas la meilleure des affaires, que ce soit pour l’UMP ou pour le FN.
Jean-Louis Costes usait du produit Cahuzac, malgré la péremption, pour éreinter le PS : « C’est assez paradoxal que le PS semble aujourd’hui avoir tout oublié, alors qu’il y a encore quelques jours il tirait à boulets rouges sur Cahuzac. Au vrai, on voit bien que le PS 47 est au bord de la crise de nerfs. Maintenant, on va pouvoir entrer dans la campagne et aborder les problèmes de fond ». Étienne Bousquet-Cassagne acquiesce, mais estime qu’il ne faut pas compter sur « la clique UMP-PS » car « il est le seul à pouvoir tourner la page Cahuzac ». à voir.