Une belle campagne s’achève.
Sillonner les rues, les zones industrielles, commerciales, résidentielles, les cœurs de village, les cités, les jardins, les friches, les lieux culturels, rencontrer, écouter, échanger, observer, analyser, proposer. La campagne des législatives dans cette première circonscription s’achève demain, avec un sentiment toujours renouvelé que la politique est un dur mais bel engagement. Avant tout humain, puisqu’il s’agit de traduire les situations vécues, les besoins, les ressentis, les bonnes idées de la communauté humaine, en propositions de programmes, de lois qui améliorent la vie de toutes et tous.
Contrairement aux candidats qui confondent à dessein élu local et élu national et tentent de faire croire aux électeurs qu’un député peut d’un coup de baguette magique transformer SA circonscription, j’ai conduit cette campagne dans un souci permanent d’honnêteté et de vérité.
Connaître la valeur et le rôle des lois, connaître son territoire, l’aimer comme moi, dénoncer sans relâche le clientélisme qui aggrave les inégalités et l’immobilisme qui favorise tel ou tel clan, au détriment des autres et du plus grand nombre, vouloir le meilleur (et non l’impossible !), tout cela me semble essentiel pour que le député puisse articuler les spécificités d’un territoire donné, la performance globale des mesures politiques prises et l’égalité des droits pour tous et toutes.
Il nous appartient donc de développer les bonnes politiques pour répondre aux aspirations légitimes des populations, dans une perspective d’intérêt général, en assurant le respect des capacités physiques et biologiques de la planète. La métamorphose en cours de notre civilisation ne pourra dépasser les multiples crises que si elle répond à une exigence de justice sociale et environnementale et d’approfondissement de la démocratie. Candidate écologiste, je m’y engage avec autant de détermination que d’humilité.
Je voudrais clore ce site de campagne en remerciant chaleureusement mon équipe, aussi performante que diverse, les militants qui ont porté avec cœur et conviction notre programme et tous les habitants de cette circonscription avec lesquels j’ai eu le grand plaisir d’échanger et débattre avec respect.
Je voudrais ici rappeler que dans quelques jours s’ouvre le Sommet de la terre de Rio + 20, qui réunira près de 200 chefs d’Etat et de gouvernement, dont François Hollande.
L’objectif est d’y constituer une nouvelle feuille de route à l’horizon 2030 pour l’ensemble des pays de la planète, face à la crise écologique majeure que nous subissons.
« Si rien n’est fait pour inverser la tendance, les gouvernements devront assumer la responsabilité d’un niveau de dégradation et de répercussions sans précédent », a déclaré Achim Steiner, directeur général du PNUE en présentant, mercredi 6 juin, le rapport sur « l’avenir de l’environnement durable ».
Ce scénario dramatique est connu et repris dans de nombreux rapports des Nations unies, du WWF, de l’OCDE, etc. Avec le développement démographique de la Terre (bientôt 9 milliards d’humains à nourrir), et la raréfaction des ressources naturelles, l’état de la planète se dégrade à grande vitesse.
Je suis bien placée pour savoir que les élus locaux sont des acteurs cruciaux du changement (cf note 1/) mais qu’ici, dans les Bouches-du-Rhône, trop peu ont pris conscience des efforts à fournir et des enjeux pour l’avenir.
Les écologistes, quand ils sont élus, sont reconnus pour leur investissement dans leurs responsabilités, leur technicité sur les dossiers, leur inventivité dans les solutions. Il faut plus d’écologistes à l’Assemblée nationale, à tous les échelons des collectivités locales, pour accélérer la mise en place des bonnes solutions, exigées par notre monde en mutation.
Chaque pierre apportée à l’édifice est essentielle. Comme au Conseil Régional PACA, les programmes que nous, écologistes, avons impulsés pour réduire la consommation énergétique, pour le développement des transports ferroviaires régionaux, les dispositifs de préservation du foncier agricole, la mise en place du bio dans les cantines des lycées, de Maisons Régionales de la santé, pour lutter contre les déserts médicaux et les inégalités d’accès à la santé, des aides pour favoriser l’économie sociale et solidaire, pourvoyeuse d’emplois, l’économie verte, secteur dynamique en plein essor, et qui ne peut souffrir de délocalisation, des groupes de travail pour accompagner les reconversions industrielles indispensables dans les Bouches-du-Rhône (pétrochimie, en particulier)…
LES CLES POUR MIEUX COMPRENDRE LE SOMMET DE RIO + 20
1972, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement de Stockholm adopte une série de principes pour une gestion écologiquement rationnelle de l’environnement. Cette « Déclaration de Stockholm » place les questions écologiques au rang des préoccupations internationales. Elle initie un dialogue entre pays industrialisés et pays en développement en matière de développement durable.
En juin 1992, à Rio de Janeiro, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement adopte une déclaration qui introduit le concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l’environnement. Le Sommet de Rio de 1992 aboutit également à l’adoption de trois conventions clés portant sur le climat, la diversité biologique et la désertification, et qui forment le socle d’une architecture juridique essentielle.
Pourtant aujourd’hui, l’urgence à agir est plus forte que jamais. Nos modes de développement ont causé et continuent de provoquer une crise écologique dont les signes les plus flagrants sont le dérèglement climatique, la déforestation, l’effondrement du stock de poissons et la perte de la biodiversité.
Cette année, du 20 au 22 juin, le 2e Sommet de la Terre de Rio, Rio +20, aura pour mission de fixer l’agenda du développement durable pour les 20 prochaines années. Ce sommet peut être l’occasion d’amorcer un changement de modèle de développement et la transition écologique.
La responsabilité est immense et les attentes nombreuses : la preuve, 30000 personnes de la société civile participeront au « Sommet des peuples » qui se tiendra en parallèle. Rio +20 a décidé de miser sur l’économie verte et un nouveau cadre institutionnel pour une véritable gouvernance environnementale.
Lutte contre la pauvreté, sécurité alimentaire, agriculture durable, gestion rationnelle de l’eau, énergie sont autant de thèmes qui seront également abordés et pour lesquels des mesures concrètes doivent être apportées.
Dans la perspective du sommet, le Parlement européen a adopté en septembre 2011 une résolution ambitieuse pour l’élaboration d’une position commune de l’Union Européenne. Le texte appelle l’UE à donner l’exemple en matière environnementale, afin que Rio +20 débouche sur des actions concrètes avec des objectifs chiffrés et mesurables (cf note 2/)
A RIO + 20, POUR LES ECOLOGISTES, LES PRIORITES A DEFENDRE SONT :
Pour une juste définition de l’économie verte, thème central du Sommet, elle doit être décrite et comprise comme : l’ensemble de l’économie fonctionnant dans les limites de la durabilité, dans le respect de la biodiversité et de la planète, préservant les services écosystémiques, la protection du climat et l’utilisation des ressources naturelles ; le développement humain dans lequel les conditions sociales sont améliorées et l’économie progresse sans être dépendante de la croissance pour fonctionner.
Renforcer la gouvernance environnementale : en associant les citoyens et les organisations de la société civile et en étendant les droits d’accès à l’information, la participation et la justice;
en renforçant la gouvernance environnementale des Nations Unies par la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME) transformant le PNUE (Programme des NU pour l’Environnement) en une agence spécialisée ;
en donnant la priorité aux règles environnementales sur le commerce;
en créant un Tribunal international environnemental ;
La préservation de l’eau, l’environnement marin et les océans doit devenir une priorité grâce notamment au regroupement des instruments juridiques internationaux dans une Convention cadre.
Le levier financier : au niveau des finances publiques, une taxe sur les transactions financières doit être établie ; la bioconditionnalité – c’est-à-dire la suppression des subventions néfastes à l’environnement – doit être instaurée.
Des principes clés doivent être réaffirmés et consacrés : le principe de précaution, le principe de non-régression dans le contexte de la protection environnementale et le rejet de la brevetabilité du vivant.
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Notes
1/ comme l’a particulièrement souligné Nicole Bricq, Ministre de l’écologie, du Développement durable et de l’Energie, dans son discours de clôture du séminaire ‘Rio + 20, organisé au Sénat le 23 mai 2012.
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-collectivites-locales-en-route.html
2/ http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P7-TA-2011-0430&language=FR