Air Bel et les cités

Notre rendez-vous au centre social de la cité Air Bel a été annulé, sans proposition de report…

Dommage, d’abord parce que nous, écologistes, pouvons revendiquer un bilan positif en matière de logement social, et notamment notre programme d’isolation thermique des bâtiments construits avant 1975 repris dans le cadre de notre accord de fusion avec nos amis socialistes lors des dernières élections régionales. Ce programme est en cours d’exécution : 10% du parc social de la Région,
30 000 logements sociaux seront rénovés en 4 ans.
Voir : http://paca.elus-ecologistes.fr/themes/foncierlogement/6847-rehabilitation-thermique-des-logements/

Ensuite, parce que nous faisons une priorité de l’accès au logement décent, et notamment de l’accès au logement social*.

Enfin, nous savons, et mon expérience professionnelle me le confirme tous les jours, que les conditions de vie dans les cités, au-delà des questions de sécurité inhérentes à beaucoup d’entre elles, déterminent largement le parcours de vie qui sera celui de nos jeunes.

Sur le logement social, je rappelle que nous manquons de logements sociaux partout en France mais tout particulièrement dans le département des Bouches du Rhône et la situation ne pourra pas s’améliorer du jour au lendemain : il faut le temps de construire. C’est une priorité de notre nouveau gouvernement. Qu’une écologiste, Cécile Duflot, ait le Ministère « de l’égalité des territoires et du logement », n’est pas un hasard !

Mais on ne peut imaginer construire n’importe où et n’importe comment, sauf à reproduire des territoires qui s’apparentent plus à des ghettos qu’à un « noyau villageois » : peu ou pas de transports en commun, concentration de situations économiques, sociales et parfois identitaires difficiles sur un territoire presque fermé, absence, voire disparition des services publics et notamment de l’école dans ces quartiers, absence de la police, développement de trafics en tout genre beaucoup plus lucratifs qu’un emploi au smic lorsqu’il y a possibilité d’emploi, ce qui est loin d’être toujours le cas.

Sur l’aménagement du territoire, les écologistes sont favorables à la mixité et soutiennent les politiques publiques dont l’objectif et de faire vivre ensemble les populations les plus diverses : retour en centre-ville des plus pauvres avec la construction de logements sociaux dans tous les quartiers sans exclusive et réhabilitation, lorsqu’elle est possible, des « grands ensembles » avec une desserte par les transports en commun et l’implantation ou le retour des services publics de proximité.

Les conditions de vie dans les cités, sans qu’il faille généraliser, car mes rendez-vous sur le terrain me permettent d’affirmer que toutes ne sont pas confrontées aux mêmes difficultés et que les résidents savent aussi prendre en mains leur cadre de vie, dépendent largement de la mise en œuvre de cette politique d’aménagement du territoire globale que les écologistes défendent. Elle impose des choix non spéculatifs sur le foncier détenu par l’Etat mais aussi par les collectivités territoriales. Elle nécessite aussi plus de concertation avec les habitants.

Et ce sont les sujets que j’aurais souhaité aborder ce matin à Air Bel sans éviter les thèmes qui fâchent, notamment celui de la sécurité dont je m’entretiendrai vendredi avec un responsable du Syndicat des officiers de police. Ils sont nombreux ces sujets brûlant, en particulier pour toute structure sociale amenée à intervenir dans des conditions parfois précaires. Nous savons tous que sans une implication de tous, le changement tardera.

* (voir le programme EELV « vivre mieux », à partir de la page 22 – cliquer en haut à droite sur ma page d’accueil !)

Laurence Vichnievsky