Les Français viennent donc de mettre fin au long règne exercé par la droite, depuis dix sept ans, sur la Présidence de la République. Le rejet de la politique et de la personne de Nicolas Sarkozy en est la première cause, il ne traduit pas pour autant une adhésion enthousiaste au projet du candidat socialiste, le 6 mai 2012 n’est pas la répétition du 10 mai 1981. Cette campagne électorale ne restera pas dans les annales, elle fut pauvre en débats de fond et la gravité de la crise écologique y a été, hélas, éclipsée par une dramaturgie factice, caractéristique de l’hyper présidentialisation de notre système politique.
Pourtant, la crise est bien là. Nous entrons dans la décennie de tous les dangers, celle où devra impérativement être réussie la transition énergétique alors que notre pays est fortement endetté et que ses marges de manœuvres financières sont réduites.
Une élection chassant l’autre, le véritable enjeu est désormais constitué par les élections législatives. La bipolarisation qui menace d’extinction la bio diversité politique de la société française ne doit pas se traduire à l’Assemblée Nationale par l’hégémonie du parti du nouveau Président. Les élections de juin sont l’occasion de sortir du face à face archaïque entre les deux blocs et de permettre enfin l’émergence de véritables débats de fond, notamment à La Réunion, frappée de plein fouet par la crise comme on a pu le mesurer en février et mars 2012. Ce sera la tâche des candidats d’Europe Ecologie Les Verts.