A l’occasion des 3èmes assises de la coopération décentralisée Franco-Palestinienne qui se sont tenues à Hébron et Ramallah, du 22 au 24 janvier 2012, une délégation d’élu-e-s du Conseil Régional s’est rendue sur place. Hédia Manaî-Bauchet, conseillère régionale, membre de la commission Stratégie européenne et internationale et des coopérations interrégionales, a participé à cette mission. Elle revient sur ce séjour et la situation des Palestiniens qui vivent en territoires occupés.
« On ne revient pas indemne d’un séjour en Palestine. Régulièrement à la Une de l’actualité, le conflit Israël-Palestine est souvent présent dans nos esprits. Mais se confronter à la dure réalité des territoires occupés m’a fait pleinement prendre conscience que l’occupation israélienne est une injure aux droits de l’Homme, une injustice de l’Histoire.
Cette situation ne peut plus durer. Le peuple palestinien est humilié par l’occupant israélien. C’est l’apartheid. Mais je reviens aussi pleine d’espoir dans la capacité du peuple palestinien à s’affirmer, vivre, résister et refuser la violence. Et ce, malgré ces souffrances répétées dont on ne voit plus le bout avec le développement des colonies en territoire palestinien. Ce peuple se bat au quotidien.
Je pense aux différentes associations qui nous ont accueillies chaleureusement. Elles ont peu de moyens et organisent pourtant des loisirs pour les jeunes, prennent en charge les enfants handicapés, valorisent la culture palestinienne et préservent leur patrimoine pour le transmettre.
La participation à la manifestation contre le « mur » organisée chaque vendredi a été un moment fort. Nous étions plusieurs nationalités à accompagner les habitants d’un village palestinien qui manifestent pacifiquement. La présence de jeunes israéliens venus les soutenir m’a rassurée sur l’avenir. Eux aussi refusent cet enfer. Une prise de parole pour dénoncer l’oppression face au « mur » et aux soldats israéliens, quelques dérisoires jets de pierres, la riposte de l’armée : gestes symboliques qui témoignent de la farouche volonté des palestiniens à dénoncer ce mur de la honte qui n’est pas digne d’une démocratie.
Dans cette impasse, la solidarité internationale prend tout son sens. Ma participation aux 3èmes assises de la coopération décentralisée à Hébron m’a permise de mesurer cette envie partagée de construire des projets solides pour aider le peuple palestinien à vivre dignement. Les différents comités populaires rencontrés sont autant de lieux de résistance, de citoyenneté, laboratoires de projets qui refusent la logique de l’affrontement ou du désespoir. Il convient aussi de souligner le rôle essentiel et précieux des associations comme les CEMEA qui nous ont aidés, nous, représentants de collectivités, « à comprendre en toute conscience, pour être en capacité d’agir avec discernement et engagement. »
Témoigner de ces luttes quotidiennes du peuple palestinien contre l’oppression, c’est notre devoir. Pour réveiller la conscience internationale. Le chemin est long. Restons solidaires. »
Hédia MANAÏ-BAUCHET