Les collectivités locales sont, à travers leurs compétences, à même de disposer d’une bonne vision de la demande d’énergie : compétences en développement économique, habitat, transport… Autant d’éléments qui militent pour un développement important de la maîtrise publique locale du secteur de l’énergie. Ce qui ne veut pas dire qu’un seul niveau doit tout concentrer.
Décentralisation des compétences énergie !
Les collectivités et particulièrement les communautés de communes peuvent ainsi agir sur quatre volets (maîtrise de la demande en énergie / réseaux de chaleur / concessions de gaz et d’électricité / énergies renouvelables). Or, le scénario le plus ambitieux milite pour une prise en charge simultanée de ces compétences par l’échelon local. Ces quatre compétences se font mutuellement écho. Exemple, parmi d’autres : les réseaux de chaleur doivent diffuser une chaleur issue d’énergies renouvelables (ou « fatales »). La collectivité peut devenir régulatrice de la diffusion de chaleur en maîtrisant davantage les réseaux de gaz et d’électricité pour éviter la concurrence entre les sources de chaleur. Une meilleure « maîtrise » de la demande en énergie doit permettre de raccorder davantage de logements aux réseaux de chaleur… etc.
Les pistes « opérationnelles » sur lesquelles l’action locale s’engage sont multiples. Le développement des réseaux de chaleur semble être un premier levier majeur et structurant pour les territoires (la moitié de la consommation d’énergie concerne la chaleur ; les réseaux de chaleur sont de bons « diffuseurs » d’énergies renouvelables, ils ne représentent que 6 % de la chaleur consommée dans le résidentiel et tertiaire en France, contre plus de 50 % dans certains pays.
La « réhabilitation thermique des logements » constitue une seconde piste majeure. Mais les collectivités locales, partenaires des « clusters » sont aussi présentes dans le domaine de l’innovation et ont un rôle déterminant à jouer dans la diffusion de nouvelles technologies ou de matériaux plus éco-responsables (trop souvent, le développement économique est dissocié des autres politiques). Elles se doivent d’accompagner la transition industrielle, d’étudier les possibilités de récupération des énergies fatales sur leur territoire, de réfléchir à un urbanisme produisant une ville « plus sobre »…
Article extrait de Novo Ideo