Contrairement à ce que l’on peut encore penser, l’énergie nucléaire, dans sa forme actuelle, est une énergie du passé. Une technique dépassée. Elle n’est promue en France que parce qu’elle représente des intérêts industriels et financiers puissants qui veulent s’imposer dans un total déni des réelles conséquences possibles. Je rappelle aussi qu’au delà du risque d’accident et de la dépendance extérieure, restent toujours 1) la question des déchets qui n’a reçu aucune réponse à ce jour, 2) celle du démantèlement des centrales en fin de vie…
Je reproduis ci après la lettre de Pierre Langlois, physicien québécois (fin mars 2012)
J’ai hésité pendant quelques semaines avant de vous transmettre les informations ci-dessous, concernant le désastre nucléaire de Fukushima au Japon, ne voulant pas mettre trop de notes sombres pour les prochaines années. Mais, finalement, je ne crois pas que la politique de l’autruche la tête dans le sable soit appropriée, car nous avons d’importantes décisions à prendre concernant l’avenir des centrales nucléaires, et on ne peut se défiler.
Tout d’abord, dans sa dernière vidéo d’information (25 mars 2012), Arnie Gundersen, un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine des centrales nucléaires, nous apprend qu’il est allé au Japon en février 2012, et en a profité pour collecter 5 échantillons de sols à Tokyo, à divers endroits. À son retour chez lui, aux États-Unis, il les a fait analyser et tous ces échantillons seraient considérés comme déchets nucléaires dans son pays, et devraient être envoyer au Texas pour être traités.
Ensuite, il ne faut pas oublier qu’il y a un an déjà les autorités japonaises ont recommandé à la population de Tokyo de ne pas utiliser l’eau du robinet pour les enfants, car le seuil de radioactivité était trop élevé.
Pour «éviter les problèmes légaux» le gouvernement japonais a simplement augmenté les seuils de radiations considérés comme sécuritaires pour les gens !?!
Maintenant, ce qu’il faut savoir, c’est que cette contamination est reliée aux réacteurs de la centrale de Fukushima, dont les barres de combustible sont contenues dans des enceintes fermées de 15 cm d’acier. On sait aujourd’hui que le manque d’eau dans 3 des réacteurs a fait fondre leur coeur et produit beaucoup d’hydrogène (par décomposition thermique de l’eau) qui a occasionné les explosions qu’on connait en démolissant les bâtiments, ainsi que les énormes grues (ponts roulant) aux plafonds de ces derniers, alors que leur fonction était de retirer et déplacer les barres de combustibles usées pour les entreposer dans des piscines (une par réacteur).
Or, la quantité de combustible nucléaire dans ces piscines est dix fois plus grande que celle des réacteurs, après plus de 30 ans d’opération des centrales, et tous les déchets nucléaires s’y trouvent, incluant le plutonium, dont quelques millionièmes de gramme ingérés suffisent à donner un cancer mortel (il y en a des tonnes)!
Ce qui préoccupe beaucoup Arnie Gundersen et bien d’autres spécialistes mondiaux du nucléaire, c’est justement ce qui peut arriver avec le combustible entreposé dans les piscines. La piscine du réacteur 4, en particulier, est en très mauvais état et on a dû installer des piliers d’acier pour l’empêcher de s’écrouler (les piscines sont dans le haut des édifices). Si un tremblement de terre de magnitude 7 et plus arrivait, il y a de fortes chances que cette piscine s’écroule ou ait une brèche importante qui la vide de son eau. Et les experts géologues savent que les chances d’avoir un tel tremblement de terre sont très grandes sur un horizon de quelques années. Le Japon est situé sur la ceinture de feu du Pacifique.
Si un tel dommage devait arriver à cette piscine ou à une autre, les barres de combustible usées n’étant plus refroidies prendraient en feu, envoyant des quantités faramineuses d’éléments radioactifs dans l’environnement, bien plus importantes que ce que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que les piscines sont à l’air libre, et n’ont pas d’enceinte épaisse en acier pour les contenir, comme c’est le cas pour les réacteurs. Et comme il serait impossible à tout personnel d’approcher, dû à la radioactivité trop intense, il y a de fortes chances pour que les autres piscines du site de Fukushima fassent de même, étant laissées à l’abandon.
Dans l’éventualité où une seule piscine se vide de son eau, et que son combustible soit projeté dans l’environnement, IL FAUDRAIT ÉVACUER TOKYO (35 millions d’habitants). Et si toutes les piscines y passent, c’est le Japon au complet qu’il faudrait évacuer!!!!!!
Selon les experts, si un tel évènement devait se produire c’est la survie de la race humaine et de bien des animaux qui est en jeu.
Souhaitons, que les autorités japonaises vont avoir suffisamment d’humilité pour demander l’aide des meilleurs experts mondiaux indépendants et enlever la gestion de cette catastrophe à TEPCO (Tokyo Electric Power Corporation) qui est en conflit d’intérêt dans cette affaire et tente de camoufler le plus possible la gravité de la situation.
Alors, si certains d’entre vous aviez encore des hésitations sur l’avenir de la Centrale nucléaire Gentilly 2, la seule au Québec, qui fournit moins de 2 % de notre électricité, alors qu’on est en surplus pour les 10 prochaines années, vous ne devriez plus hésiter désormais à demander haut et fort sa FERMETURE.
Ça suffit de jouer à l’apprenti sorcier! Revenons vite aux énergies renouvelables propres.
Bien cordialement
Pierre Langlois, Ph.D.
Physicien: consultant / auteur
Site Internet: www.planglois-pca.com
L’information et la solidarité sont les deux piliers des véritables changements