40 ans après son rapport, « Halte à la croissance », le club de Rome (des grandes entreprises) met les pieds dans le plat avec une version actualisée du rapport de 1972.
Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement. La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.
Ce désastre, comme le résume le physicien australien Graham Turner, qui a succédé à Dennis Meadows comme rédacteur coordonnateur, découlera du fait que, si l’humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030.
Ce n’est pas seulement le réchauffement global qui est incriminé par les rapporteurs, mais plus généralement l’épuisement des ressources et, au-delà, d’une façon plus générale, le saccage catastrophique de l’environnement sous toutes ses formes, autrement dit “la destruction du monde”.
Le désastre n’est donc plus loin de nous, mais tout proche. 2020 est d’ailleurs considéré par certains experts comme une date plus probable. L’effondrement pourrait se produire bien avant 2030. Autrement dit tous les projets envisagés pour le moyen terme de 10 ans seraient impactés, voire rendus inopérants. Les rapporteurs font cependant preuve d’optimisme, en écrivant que si des mesures radicales étaient prises pour réformer le Système, la date buttoir pourrait être repoussée.
Commentaire :
1- pratiquement aucune publicité n’a été donnée à la publication de cette seconde version du rapport (mars 2012) ;
2- tout est fait finalement (gouvernements, entreprises, médias) pour que tout continue comme avant : business as usual ;
3- à l’exception du programme d’Europe Ecologie Les Verts, ce sujet est quasiment absent de la campagne électorale actuelle en France ;
4- ainsi, l’opinion publique peut continuer à regarder ailleurs : si ce nouveau rapport n’est pas discuté, si des milliers d’ « experts » de tous ordres ne le mentionnent pas, c’est sûrement parce qu’il est le produit d’un étroit groupe de pression comptant sur le catastrophisme pour prospérer.
5- il est très probable que certains décideurs, discrets mais influents, prennent au contraire ces prévisions très au sérieux et se préparent, évidemment par la force, à protéger leurs avantages face à la révolte des milliards d’humains qui seront touchés par le futur effondrement.
Conclusion : nous savons, on ne peut pas faire comme si nous ne savions pas ! Donnez un maximum de voix pour l’écologie aux deux élections à venir, Présidentielle et Législatives !