Depuis le 11 avril, Marcel Thébault et Michel Tarin, paysans de Notre Dame des Landes, ont entamé une grève de la faim pour demander l’abrogation de la Déclaration d’utilité publique du projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Nous les soutenons sans réserve. Comme eux, avec Europe Ecologie Les Verts et le CéDpa[i], nous demandons cette abrogation. Il est prouvé désormais que la déclaration d’utilité publique a été fondée sur des bases erronées. Avec tous les opposants au projet, nous le disions de longue date, c’est maintenant démontré par l’expertise indépendante du cabinet européen CE Delft.

Que le trafic aérien nantais progresse encore ou non dans les décennies à venir, dans les deux cas de figure, l’aéroport actuel de Nantes Atlantique est performant et suffira toujours. Il peut être optimisé pour améliorer la fluidité du trafic et le service rendu aux passagers (une ligne de chemin de fer le relie à la gare de Nantes et peut être utilisée pour les passagers).

De nombreuses procédures judiciaires sont en cours ou à venir et auront vraisemblablement raison de ce projet inutile et insensé, comme cela a été le cas pour l’extension du port de Donges Est. Seulement, ces procédures prennent du temps et ne sont pas suspensives. Il est hors de question de laisser Vinci « faire place nette » sur la zone tant que les procédures judiciaires ne sont pas allées à leur terme. C’est là que la grève de la faim en cours prend toute sa signification : aucune expulsion, destruction de fermes et d’activité agricole avant les décisions de justice !

De très nombreux élus n’ont pas pris le temps de travailler le dossier et ont adopté jusqu’à présent une position suiviste par « solidarité de parti ». Ce n’est certes pas facile de bouger les choses à l’intérieur d’un parti. Au PS, au PC 44 et à l’UMP, le débat sur le sujet du projet d’aéroport est tabou. Aujourd’hui, « le débat est clos » ; hier, certains socialistes qui ont douté de la pertinence du projet l’ont payé très cher : Geneviève Chignac, Xavier Bouziat…

Avec de tels fonctionnements suivistes, on comprend notre difficulté collective à changer de cap face aux enjeux majeurs d’effondrement. Pourtant, là est le défi de notre époque : sortir des logiques du passé, en construire de nouvelles. Le projet de nouvel aéroport est un cas d’école !

Nantes pourra prétendre à être capitale verte 2013 seulement si le projet d’aéroport est abandonné.

Geneviève Lebouteux et Jean-Jacques Kogan
Candidate et suppléant EELV à l’élection législative de 2012
sur la 5e circonscription de Loire Atlantique

[i] Collectif des Elus Doutant de la Pertinence du projet d’Aéroport, http://aeroportnddl.fr