Dimanche 13 mai, j’étais invitée comme d’autres candidats à la randonnée militante aux bords de l’Erdre. Dans les prises de paroles avant la marche, tous les candidats présents ou représentés ou qui avaient envoyé un mot (l’UMP) se sont déclarés favorables à l’accès pour tous aux bords de l’Erdre. Notre randonnée a été empêchée au bout d’un peu plus d’une heure par un groupe de propriétaires des terrains, assez remontés. Nous avons tenté de discuter puis avons rebroussé chemin.
Je connais plutôt bien le sujet de l’accès aux bords de l’Erdre puisque je fais partie de l’association Solidarité Ecologie (j’en ai assuré la présidence quelques années) et que cette association fait partie des fers de lance sur ce dossier. Dans cette lutte qui remonte aux années 70, on retrouve les mêmes piliers que dans celle sur le dossier de Notre Dame des Landes. Ces trois piliers se renforcent mutuellement :
- La mobilisation citoyenne : primordiale, et je rappelle que sans elle, le chemin actuel de 3 km à La Gasherie dont tout le monde est satisfait, n’existerait pas ;
- La composante politique : nous avons depuis 2006, une Loi sur l’eau qui a élargi la servitude de marche-pied à tous les piétons pour les rivières domaniales… mais elle n’est pas appliquée ! Le changement de gouvernement du 6 mai dernier, renforcé, je le souhaite, par une majorité de gauche à l’Assemblée, devra imposer son application plus fermement. On se trouve en effet ici comme déplacés dans un temps suranné d’avant la Révolution française où certains défendent leurs « privilèges » au mépris de la loi. L’ère Sarkozy a malheureusement contribué à cette attitude choquante !
- La composante juridique : le juridique est bien souvent l’arme des riches, leurs enfants sont poussés à faire des études de droit car c’est utile pour défendre les privilèges d’une classe. Mais c’est aussi une arme pour tous et je félicite la Fédération des amis de l’Erdre d’avoir déposé un recours au Tribunal administratif pour « carence fautive » de l’Etat dans l’application de la Loi. Deux ans sont tolérés pour appliquer une loi. Dans le cas présent, on en est bientôt à 6 !
Les concertations vont reprendre… Je suggère d’y inviter des propriétaires qui ont respecté la loi et ses 3,25m de servitude de marche-pied. Leur expérience peut peut-être éclairer les parties en cause ?
Moi qui considère qu’on est bien plus riche quand on partage que quand on garde jalousement pour soi, j’ai tâché de dire aux personnes qui nous bloquaient le passage qu’elles n’allaient rien perdre à laisser passer des gens le long de la rivière au bout de leur propriété !