A Saint Laurent, l’arrêt a été déclenché « à cause d’une défaillance d’un capteur d’eau, un problème mineur », la dépèche AFP ne disant pas grand chose de plus, on cherche ce que signifie « problème mineur » : le capteur d’eau défaillant provoque une brusque montée de l’eau dans le générateur de vapeur, ce qui l’arrête d’urgence. Sauf que ça se passe dans le générateur de vapeur, à la croisée des circuits primaire et secondaire, c’est à dire pas très loin du réacteur. Et sauf que ce générateur a été changé il y a moins de 9 ans.
Malheureusement, pas de président de la République en campagne pour permettre une grosse couverture médiatique de l’évènement, ni même pour un courrier d’information aux habitants du canton d’une candidate socialiste pourtant si prompte à affirmer son attachement à la centrale et à ses habitants.
Que ce soit Saint Laurent, Penly ou ailleurs, on peut vraiment s’interroger sur les affirmations des partisans du nucléaire, que ce soit Eric Besson ou le directeur de Saint Laurent, sur les capacités des installations à perdurer au-delà des 30 ans d’activités prévues au départ.
Engager la sortie du nucléaire, c’est une question de sécurité majeure.
François Thiollet, candidat écologiste aux élections législatives dans la 1ère circonscription du Loir-et-Cher
Penly : « une centrale nucléaire, ce n’est quand même pas la chaudière d’un gymnase ! »
Alors que l’Autorité de sûreté du nucléaire et EDF se veulent rassurantes sur l’incident survenu dans la centrale de Penly, et que la centrale de Saint-Laurent connaît aussi des ratés, Eva Joly, candidate des écologistes, demande la plus grande transparence et le plus grand sérieux.
« Un joint défaillant, une flaque d’huile et un départ de feu dans le bâtiment d’un réacteur nucléaire ne peuvent être considérés comme anodins. Nous parlons de nucléaire, pas de la chaudière du gymnase du coin.
À peine l’incident de Penly maîtrisé, on apprend qu’un capteur défaillant a provoqué l’arrêt du réacteur n°2 de Saint-Laurent. Les pro-nucléaires nous présentent une technologie high-tech et complètement contrôlée ; ces incidents donnent plutôt le sentiment d’une plomberie vétuste.
Si l’Autorité de sûreté du nucléaire a placé l’incendie de Penly au niveau 1 sur l’échelle de l’INES, c’est que cette échelle accorde beaucoup d’importance à la dispersion de la radioactivité. Mais il ne faut pas se tromper sur le sérieux de ce qui s’est passé.
Il y a aujourd’hui matière à se poser beaucoup de questions. Quelle est la série de « bugs » qui explique l’incident ? Pourquoi a-t-il fallu attendre une heure avant l’intervention externe de pompiers ? Qu’est devenue l’eau récupérée ? Une fois de plus, j’attends du gouvernement qu’il garantisse toute la transparence sur les événements de Penly. »
Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle