Refonder une morale et une justice

Interview dans l’Hérault du Jour, 045.04.2012

Y’a-til un vrai problème d’insécurité ?

Pas plus ni moins qu’avant. Je n’ai pas le sentiment que les gens aient vraiment peur de leurs voisins ni de leur quartier. Une insécurité forte existe mais elle n’est pas liée à des aggressions, des incivilités… L’insécurité est basée sur l’incertitude économique, la peur de vivre, de ne pas pouvoir travailler. Les manœuvres politiques destinées à faire peur à la suite des attentats de Merah ne prennent pas.

Sarkozy a-t-il tenu ses promesses sur l’insécurité ?

Pas plus que sur le pouvoir d’achat. Malgré un grand raouf, les statistiques prouvent que l’insécurité n’a pas baissé. Il y a simplement eu des trasnferts d’incivilités. Sarkozy s’y est très mal pris. Il faut mettre en place des dispositifs de prévention. Or, il a commencé par supprimer la police de proximité.

L’insécurité est-elle une fatalité dans une société ?

Tant que la situation économique et sociale fera que des gens auront besoin de survivre, ils seront amenés à trafiquer et à voler. On remarque qu’à l’insécurité économique et sociale, de jeunes délinquants préfèrent l’insécurité juridique. Même si elle sous-entend le risque d’une privation de libertés.

Donnez-nous une proposition concrète pour agir…

Il faut modifier certains dispositifs policiers pour ne pas laisser croire à certaines personnes qu’elles ne sont pas françaises ou intégrées. Les contrôles au faciès sont insupportables. EELV propose comme cela se fait déjà aux Etats-Unis que lors de chaque contrôle, le policier délivre un reçu de contrôle à la personne.

Mais que faire quand certains ont le sentiment que la justice est pourrie ?

C’est vrai qu’il existe une justice à deux vitesses. C’est une corruption morale. Des gens se disent : si en haut ils ont le droit de trafiquer, pourquoi n’aurais-je pas le droit d’être hors-la-loi ? J’espère qu’une victoire de la gauche permettra de refonder une morale et une justice.