Alors que tout cet hiver la qualité de l’air en Haute-Savoie a été très mauvaise avec des pics de pollution presque quotidiens, une récente enquête de l’UFC QueChoisir montre que l’eau du robinet n’est pas satisfaisante dans 63 communes. La pollution bactérienne de certaines sources n’est pas nouvelle mais cette enquête témoigne d’ une aggravation de la situation : un pas de plus dans le feuilleton des annonces de pollution.
Des efforts importants ont été faits ces dernières années pour protéger les captages et améliorer les réseaux mais il reste encore beaucoup à faire : mise en place d’un plan de gestion des captages par une politique contractuelle entre tous les acteurs.
Rénovation des réseaux dont 30% ont plus de 50 ans.
Enfin, donner une réelle ambition au 10ième programme de l’eau en aidant financièrement les territoires ruraux.
- L’eau encore : Ce sont près de 55000 Tonnes de Mâchefer provenant de l’incinérateur de Chavanod (géré par le SILA) qui ont été déposées dans une ancienne carrière à Aviernoz. Un cabinet indépendant a constaté une pollution significative au plomb, cadmium, furanes, dioxines et PCB. Il est plus que probable que ces éléments (qui sont contenus dans les mâchefers) aient été entrainés par les eaux de ruissellement vers la fillière.
Par ailleurs, la solution préconisée par la Préfecture consistant à recouvrir les mâchefers d’une couche d’argile pour les protéger des eaux de ruissellement n’est pas pérenne. Il y a là une veritable bombe à retardement.
- Pollution de l’air : La Haute-Savoie détient le record de France d’alerte au pic de pollution. Quelles en sont les conséquences ? Problèmes respiratoires (asthmes…), cancer du sein, pollution de la chaîne alimentaire… Les effets sur les enfants sont incalculables à terme.
- Pollutions de l’eau, de l’air, des sols !…(exploration des gaz et huiles de schistes):Un permis d’exploration accordé, quatre permis en cours d’instruction, c’est la situation actuelle. Les sociétés pétrolières essaient de contourner la loi. Or la technique de fracturation qui consiste à injecter dans le sol, sous très forte pression, de l’eau ainsi que des dizaines de produits toxiques peut polluer les nappes, réduire les ressources en eau, stériliser les sols, générer des pathologies sur les hommes et les animaux.
De plus les permis de recherche des gaz et huiles de schistes concernent des aires géographiques de produits fromagers et arboricoles labellisés. Il est à craindre que ce soit, d »ici quelques années, toute l’économie liée à ces produits qui soit atteinte.
Il n’est plus envisageable de continuer dans cette voie, c’est un problème de santé publique.
François ASTORG & Bernard DUTRUEL
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