7 juin 2012
Réponses à France Nature Environnement
FNE Midi-Pyrénées s’inscrit actuellement dans une démarche d’interpellation des candidats aux législatives qui se présentent dans la région. La campagne présidentielle engagée, France Nature Environnement avait amorcé cette interpellation lors du 36ème Congrès de Montreuil, en janvier dernier. L’association avait à cette occasion, invité l’ensemble des candidats à s’engager sur la voie du Contrat environnemental en lançant l’Appel des 3000, un recueil de solutions concrètes afin de sortir des crises écologiques et économiques.
De son côté, FNE Midi-Pyrénées avait reçu 4 candidats aux législatives, lors des Assises Régionales de l’agriculture qui se sont tenues le 12 mai dernier près de Toulouse.
Parallèlement, la fédération régionale a diffusé un questionnaire à tous les candidats recensés en Midi-Pyrénées, dans le but de connaître leur positionnement en matière d’écologie (nucléaire, gaz de schiste, agriculture…). Dix-sept prétendants au titre de Député, y a répondu. FNE Midi-Pyrénées a donc choisi de publier ces résultats afin de valoriser les candidats qui ont pris le temps de réfléchir à la gestion de l’environnement.
Voici ci-dessous les réponses de votre candidate aux législatives
1) En mars 2011, l’accident nucléaire de Fukushima a provoqué de nombreuses réactions et a remis en cause la fiabilité des installations nucléaires de notre pays (traitement des déchets, ancienneté des centrales françaises…). Quelle est votre position sur le nucléaire civil sachant qu’une centrale est située à Golfech, dans le département de Tarn et Garonne ?
« La sortie du nucléaire (d’ici 20 ans pour notre programme) s’impose pour le risque d’accident majeur, certes, mais aussi pour les déchets radioactifs extrêmement dangereux, la production centralisée, la dépendance aux importations d’uranium, à 100% dont l’exploitation se fait au détriment de la population et de l’Environnement dans les pays concernés. »
2) Soutiendrez-vous par exemple, le développement des énergies renouvelables pour pouvoir diminuer la production d’électricité d’origine nucléaire et ainsi, sortir du nucléaire entre 2030 et 2035 ?
Si oui, comment en tant que législateur ou dans votre circonscription ?
Si non, pourquoi ?
« Oui. Priorité donnée à la production locale intégrée de fait au réseau électrique, renforcé par des moyens de stockage ; soutien à l’autoconsommation. Ce développement doit aussi s’effectuer en cohérence avec les objectifs de protection de la nature (biodiversité, paysages…). »
3) Dans la mesure où les ressources en énergies fossiles (gaz, pétrole…) diminuent considérablement et qu’au contraire, la demande des ménages et des industries explose, quel(s) dispositif(s) seriez-vous prêt(e) à mettre en place pour que votre circonscription s’engage dans une démarche de transition énergétique ?
-Rénovation des bâtiments publics qui devront être exemplaires
-Aides à la rénovation du parc privé en BBC
-Soutien à la formation à l’isolation thermique
4) Serez-vous prêt par exemple, à soutenir la création d’un fond d’efficacité énergétique pour financer la rénovation énergétique des bâtiments, indispensable étape pour l’indépendance énergétique de la France ? Des retombées très positives y compris en emplois concerneraient divers territoires de notre région.
Si oui, pourquoi ?
« Oui par l’amélioration des dispositifs actuels (Eco-PTZ et crédit d’impôt). »
5) Etes-vous par exemple, favorable à la mise en place d’une réforme fiscale qui, en mettant en oeuvre le principe du « pollueur payeur », permettrait de dégager des fonds pour amorcer la transition écologique de l’économie sans pour autant solliciter le budget de l’Etat ?
Si oui, comment l’imaginez-vous ?
« Oui. Des taxes sur les produits les plus polluants redistribuées aux entreprises et sociétés engagées dans une démarche responsable en termes d’impacts environnementaux. Création de la contribution Climat-Energie (CCE) alimentant un fond national de conversion écologique. »
6) Face à la hausse des prix du carburant, aux impacts environnementaux et sanitaires des transports, le réel défi est de trouver des alternatives à l’utilisation des véhicules motorisés individuels utilisés en solo. De quelle façon inciterez-vous les citoyens de votre circonscription à utiliser des moyens de transport plus respectueux de l’environnement et plus économiques et plus largement, à faire évoluer leur mobilité ?
« L’équité territoriale en terme de services publics disponibles et en terme de desserte du territoire par les transports en commun ou collectifs. »
7) Les avis divergent concernant une éventuelle exploitation des gaz et huiles de schiste. Certains y voient un marché potentiel (exportations, création d’emplois…) tandis que d’autres dénoncent les effets néfastes d’une telle exploitation sur l’environnement (facture hydraulique, pollution des nappes phréatiques…). Certaines zones de Midi-Pyrénées sont directement concernées. En tant que candidat(e) aux législatives, êtes-vous favorable à l’exploitation du gaz de schiste ?
Si vous êtes favorable, pourquoi ?
Si vous n’êtes pas favorable, que ferez-vous en tant que législateur si vous êtes élu(e) ?
« Non. Je voterai contre un projet de loi éventuel sur la prospection ou l’exploitation des gaz de schiste. »
8 ) Encouragerez-vous les agriculteurs à se diriger vers une agriculture de qualité, en aidant à convertir 20% de la surface agricole en bio d’ici 2020 et en réduisant d’environ 50% l’usage des pesticides d’ici 2018 ?
Si oui, quelles mesures concrètes seriez-vous prêt(e) à soutenir dans votre circonscription ?
Si non, pourquoi ?
« Oui.
-Arrêt immédiat des pesticides les plus toxiques sur l’ensemble des exploitations
-Cantine bio
-Repas végétariens proposés en restauration collective »
9) Soutiendrez-vous l’objectif de zéro artificialisation nette du territoire en 2025, pour enrayer la perte de la biodiversité et le gaspillage des espaces naturels, agricoles et forestiers ? En Midi-Pyrénées, cela concerne principalement l’aire urbaine toulousaine mais certains projets d’infrastructure linéaire, notamment s’ils se concrétisent, participeront eux aussi à l’augmentation de l’artificialisation.
Si oui, comment ?
Si non, pourquoi ?
« Oui.
-Axe Castres-Toulouse : sécuriser et aménager l’axe existant plutôt qu’une autoroute
-Poursuivre nos démarches sur la ZAC des Portes de Tarn (pertinence du projet ?)
-Bio-conditionnalité des aides publiques »
10) La Trame Verte et Bleue est une mesure issue du Grenelle de l’Environnement qui vise à aménager le territoire de façon cohérente avec l’écosystème présent (espèces animales et végétales). Soutiendrez-vous la mise en oeuvre réelle de cette Trame dans le pays et en particulier dans votre circonscription ?
Si oui, quelle action vous parait prioritaire pour la mise en oeuvre ?
Si non, pourquoi ?
« Oui. Le caractère opposable des TVB à tout projet d’aménagement (en profiter pour revoir les impacts d’études d’impact également !).»
11) Soutiendrez-vous une réforme de la fiscalité pour encourager le développement de l’économie de proximité et des circuits courts (industrie, agriculture…) ? Globalement, Midi-Pyrénées a un conséquent déficit entre les flux de marchandises entrant et sortant de la région, elle est très fortement « importatrice », ce qui nuit à l’économie régionale et renchérit le coût du transport du fret diminuant la compétitivité de ses acteurs économiques.
Si oui, en quoi cela vous semble important ?
Si non, pourquoi ?
« Oui. Le coût des transports de matières et produits n’étant pas répercuté dans sa totalité (coût environnemental par exemple) un encouragement à l’économie de proximité et de circuits courts est nécessaire pour amorcer une consommation plus locale et raisonnée, par une réorganisant des taxes favorisant les produits et les services les moins polluants. »
12) Etes-vous favorable au développement d’un programme d’éducation populaire à la consommation responsable et à la préservation de la nature et de l’environnement afin notamment d’offrir des débouchés à ces entreprises de proximité et pour que le plus grand nombre de citoyens deviennent des «consom’acteurs» ?
Si oui, quelles mesures vous paraissent prioritaires ?
Si non, pourquoi ?
« Oui. Un dispositif permanent d’éducation à la nature et l’Environnement à destinations de plusieurs publics : Education Nationale, chaîne TV (spots aux heures de grandes écoutes), fonction publique, élus, établissements publics. Promouvoir une alimentation plus saine. Organiser un service d’éducation s’appuyant sur les instances régionales, la santé scolaire, la PMI. »
13) Le partage de l’eau est l’un des enjeux majeurs du XXIème siècle et la région Midi-Pyrénées connaît d’importants déficits en eau en raison des faibles précipitations de cet hiver. Quelle(s) mesure(s) prendrez-vous pour répondre aux besoins en eau des professionnels et des particuliers en perturbant le moins possible le rythme de régénération des nappes phréatiques ?
-Arrêter rapidement les monocultures irriguées
-Réflexion autour d’une agriculture nécessitant moins d’eau
-Préconisations autour de l’arrosage des pelouses, golfs…
-Mise en place d’une tarification progressive (impact social) pour permettre aussi de lutter contre les gaspillages en eau
14) Soutiendrez-vous l’adoption d’une feuille de route « Océans » dans le cadre de Rio+20 pour encadrer les activités humaines ayant des impacts sur la biodiversité notamment en haute mer ? En effet, en l’état actuel du droit international, la grande majorité des formes de la biodiversité planétaire ne relève d’aucun cadre de protection spécifique ; c’est donc un enjeu qui nous concerne tous.
« Oui. D’une façon générale, je soutiendrai toute proposition faite après concertation pour la préservation de l’environnement, la biodiversité et notre santé. Moi, députée, la porte de mon bureau sera toujours ouverte pour recevoir les associations environnementales, soutenir vos projets, et même, en faire émerger d’autres ! »
15) Etes-vous favorable à la création d’un statut pour les bénévoles associatifs afin de permettre un dialogue environnemental réel et équitable ainsi qu’un réseau associatif riche et vivant, aux différentes échelles territoriales ?
« Oui. Du bénévolat ! Mais pas dans l’anonymat complet. Le point de vue des nombreux membres d’associations environnementales, entre autres, doit pouvoir être porté et entendu. De plus, dans le fonctionnement actuel, le travail des bénévoles (nombreuses heures de terrain) est indispensable aux travaux de recherche sur la connaissance du fonctionnement des écosystèmes, d’éthologie… Les BDD du réseau associatif est une mine d’or à valoriser. »