Retour sur le 1er tour

Je tiens d’abord à remercier les 3 382 électrices et électeurs qui se sont portés sur ma candidature le 10 juin.

Dans une élection nationale, les logiques nationales s’imposent aux territoires, en l’occurrence aux circonscriptions. Bien entendu les 7,44% que j’ai réalisé, sont loin des espoirs qui étaient les miens lorsque j’ai lancé ma campagne le 6 janvier dernier. Pour autant j’invite les observateurs, journalistes et commentateurs à regarder ce qui s’est passé à l’extérieur de la 2e circonscription du Nord : hors des circonscriptions réservées, la moyenne des candidats EELV s’établit en France à 3,9% dans le Nord Pas de Calais à 3%. Par conséquent réaliser 7,44% est loin d’être une mauvaise performance, surtout quand le point de départ était à 3,05% le 22 avril dernier.

Surtout, EELV est la seule formation politique à gagner des voix par rapport au premier tour de la présidentielle sur le territoire de la 2e circonscription du Nord : 1 356 voix de plus, quand le PS en perd 3 878, l’UMP 4 434, le FN 4 354 et le Front de gauche 6 206. J’ai donc su mobiliser bien au-delà du « socle électoral » des écologistes.

Les qualités, la notoriété des candidats ou leur implication dans la campagne pèsent peu face à des lames de fond nationales. Comme je fais de la politique et non de la magie il m’était impossible de contrarier localement ces dynamiques nationales, surtout lorsque des élus locaux se décident à courir au devant d’une victoire annoncée en fief socialiste. Les scores des autres candidats n’ont d’ailleurs rien d’extraordinaires et sont conformes aux dynamiques nationales dans une circonscription très à gauche : amplification du score de François Hollande et baisse significative du Front de gauche comme ailleurs.

Pour le reste, je ne regrette rien. Faire campagne totalement, complètement comme je l’ai fait avec mes ami-e-s pendant 6 mois c’est d’abord honorer le débat démocratique et respecter les citoyens. Il restera à notre président « normal » de s’occuper aussi de notre démocratie « anormale », où lorsqu’un parti fait 35% des voix, il s’apprête à rafler 55% des sièges à lui tout seul. Lutter contre l’abstention qui fut forte dimanche dernier, c’est aussi faire en sorte que chaque sensibilité, même celle que nous combattons, puisse disposer d’une représentation conforme à son poids politique.

Dans le Nord Pas de Calais, nous attendrons dimanche prochain pour analyser les conditions de la mise en œuvre de l’accord entre le PS et EELV. D’ici là je souhaite une mobilisation effective de l’électorat de gauche dans la 8e circonscription du Nord pour faire élire Slimane Tir dimanche soir. Une pensée aussi pour Alain Cacheux, qui lui mène un combat difficile, face au représentant du sarkozysme. Mon collègue lillois a les ressources et l’expérience pour ramener à gauche cette circonscription perdue en 2002.

Eric Quiquet