Les modes de scrutin de cette Ve République sont intraitables. Les scrutins proportionnels (locaux, régionaux, européens) permettent à la diversité politique de s’affirmer. Le scrutin présidentiel écrase cette diversité et réduit le débat à l’opposition entre deux camps.
La qualité du débat démocratique s’étiole davantage encore quand ce débat d’ailleurs sur-médiatisé s’enlise dans des accessoires : le permis de conduire, l’avancement du jour de paie des retraites, l’étiquetage de la viande hallal… Ce débat démocratique se délite un peu plus encore, lorsque la fin de campagne se résume à l’observation de la taille du plus gros meeting.
Dimanche j’ai eu le sentiment que l’histoire se répétait. Je me souviens de ma première campagne présidentielle en 1988, je soutenais Pierre Juquin (ex responsable du PCF) qui avait réalisé 2,1%. La bombe de ce 1er tour s’était déjà le score d’un Le Pen, puisque le père avait rassemblé 14,5% des suffrages. 24 ans après l’histoire se répète, avec une progression lente, mais régulière 16,8% en 2002 pour arriver au 17,9% ce dimanche soir. 6 421 802 voix.
Ce score ne doit surprendre personne. La crise sociale s’est aggravée. L’accès au logement, aux soins de santé élémentaires, à l’emploi n’est plus garanti. Ajouter à cela une équipe d’apprentis sorciers de l’UMP emmené par M. Buisson qui a instrumentalisé les thèmes du Front National pendant cinq ans : débat sur l’identité nationale, discours de Grenoble sur les Roms, débat sans fin sur les pratiques religieuses des citoyens musulmans… Les conditions étaient donc pleinement réunies pour arriver à ce résultat.
Pour ce qui est du score écologiste, il nous était annoncé depuis plusieurs mois. Pour porter un projet politique aussi radical que l’écologie politique, il faut y mettre un minimum de forme. Notre candidate n’était pas formatée pour affronter l’exercice politique le plus difficile de la Ve République. Ce score n’est pas un échec personnel, il interroge politiquement EELV sur l’utilité d’une présence écologiste à ce scrutin, dans un contexte double : celui de la signature d’un accord de mandature entre le PS et EELV et enfin l’exercice des primaires citoyennes qui a mobilisé 3 millions d’électeurs.
Je suis bien placé pour savoir qu’une élection ne ressemble pas à la précédente. A Lille Dominique Voynet totalisait 2% en 2007, cela n’a pas empêché les écologistes de réaliser 11,5% moins d’un an plus tard. Les électeurs écologistes sont stratèges, beaucoup ont voulu utiliser le chemin le plus court pour refermer au plus vite la parenthèse sarkozyste. Ils ont donc voté François Hollande. Ces électeurs nous les retrouverons dès le mois de juin.
Ma responsabilité sur le territoire de la 2ème circonscription du Nord est de poursuivre ma campagne pour assurer à François Hollande le plus gros score possible sur les communes de Villeneuve d’Ascq, Ronchin, Mons, Lezennes, Hellemmes et Lille Fives. Rien n’est joué, l’heure est à la mobilisation pour la victoire de la gauche le 6 mai et l’élection d’une nouvelle majorité parlementaire le 17 juin prochain.
L’heure est donc à la mobilisation.