Mardi 22 mai, pendant les journées du développement durable, Marc Dufumier agronome engagé dans la défense de l’agriculture paysanne, nous a exposé l’urgence à transformer notre agriculture agroindustrielle en agriculture biologique intensive.
Les enjeux principaux sont d’assurer une alimentation saine, variée, en quantité suffisante sans endommager la planète, de fournir des services environnementaux d’entretien du paysage et de préserver les potentialités de production pour les générations avenirs. Le contexte géographique est compliqué : il faut faire face à un dérèglement climatique, à l’extension des zones urbaines sur les terres agricoles, à la raréfaction des ressources naturelles non renouvelables. Nous constatons aussi un taux de chômage en augmentation.
Les solutions proposées jusqu’à présent sont obsolètes.La recherche génétique pour un haut potentiel de rendement nous a conduit à un écosystème simplifié nécessitant de plus en plus de pesticides et d’herbicides.La priorité donnée aux économies d’échelles nous a menés à des produits standards et a négligé la prise en compte du coût environnemental. La dissociation agriculture élevage ne permet plus d’optimiser les sous produits et crée des pollutions: les céréaliers enfouissent ou brûlent la paille ,ce qui n’est pas bon pour le sol, tandis que les éleveurs de porcs épandent le lisier qui alimentent les algues vertes. La destruction des haies et l’utilisation de matériel gigantesque qu’il faut rentabiliser ont eu des conséquences désastreuses: perte de biodiversité, déséquilibre écologique, moindre couverture des sols par les végétaux et réduction du taux d’humus entrainant l’érosion.
Heureusement une agriculture alternative est possible qui utilise intensivement les ressources inépuisables que sont l’azote et le soleil. Pratiquement il s’agit de faire des associations végétales qui couvrent le sol, de l’enrichir en humus en enfouissant le maximum de carbone, de réconcilier l’agriculture et l’élevage, de diversifier les productions pour éviter les grosses pertes, de gérer au mieux les eaux de pluie.