Bernard Despierre traduit le bilan carbone de la ville en actions concrètes

Dans le cadre de son agenda 21, la ville a réalisé son bilan carbone. Celui-ci s’articule autour de cinq axes. Avec pour chacun, des actions pour améliorer l’impact de la municipalité sur son environnement. Rencontre avec Bernard Despierre, adjoint au maire en charge du dossier.

PAR MARION BERNARD

 

tourcoing@lavoixdunord.fr

Bernard Despierre, conseiller municipal EÉLV et Jean-Jacques Tieberghien tentent de réduire l’impact de la ville sur la nature.

Ce bilan carbone, à quoi sert-il exactement ?

« C’est un outil au service de la lutte contre les gaz à effet de serre. Le but final est de contenir le réchauffement climatique.

 

Quelle action mise en place dans ce bilan impacte le plus la production de gaz à effet de serre de la ville ?

« C’est le travail sur les chaufferies municipales. Dans une région comme la nôtre, qui est beaucoup poldérisée, les bouleversements climatiques pourraient entraîner une montée des eaux d’ici à 2050, 2100. Nous n’avons pas envie que vous connaissiez ça. Il y a une menace réelle de submersion pour la région littorale. Sans compter que l’eau remonte aussi via les nappes phréatiques. »

Qu’en est-il de la qualité de l’air sur Tourcoing ?

« Il faut aussi s’en préoccuper, nous sommes cernés par un réseau routier et autoroutier très dense. Nous avons des capteurs détectant les poussières entrant dans les poumons. Et nous avons le taux le plus important de la métropole. Le problème, c’est que nous sommes les seuls à disposer de ce type de capteurs, mis à part Roubaix,… Mais contribuer à réduire l’utilisation de la voiture est important. Nous allons travailler autour du réseau de transports en commun, car nous avons pu constater que lorsque l’on agit sur un mode de transport en commun, cela agit aussi sur le reste du réseau.

» Vous allez aussi changer le mode d’achats publics… Jean-Jacques Tiebeghien, chargé de mission développement durable : « Nous allons être vigilants sur nos achats, effectivement. Savoir d’où ils viennent, leur mode de déplacement pour arriver,… Faire attention à l’empreinte écologique des produits. Nous allons aussi prendre en compte la composition des produits, les conditions de leur fabrication, tant environnementale que sociale. Depuis 2006, la ville est constante dans ces objectifs. Elle rajoute des contraintes dans ses achats petit à petit. Mais il faut aussi prendre en compte les contraintes économiques et arriver à retrouver des produits équivalents au niveau coût aussi. C’est l’antithèse du consumérisme, mais c’est tout aussi joyeux. Cet engagement n’est pas punitif. Par exemple, pour la communication, nous allons éditer moins de plaquettes, travailler plus sur le web. »

La ville a demandé une labellisation Cit’ergie. Que va lui apporter ce label ?

«  Ce label n’est pas une médaille. C’est quelque chose qui nous engage à faire et à réaliser. C’est très important pour la ville. En mai, nous nous rendrons au Portugal, dans le cadre d’Energy Cities , afin de piocher des idées parmi les autres agglomérations membres de l’association. Il est vrai aussi qu’avec ce label, nous serons éligibles pour des financements nationaux et internationaux. Dans l’agglomération lilloise, Tourcoing est la seule ville à avoir pris le risque de se faire labelliser. » •