Lundi 23 Janvier 2012

Énergie. La plus grande centrale solaire de centre-ville en France verra bien le jour à la fin de 2012

La halle pajol version XXle siècle sera finalement inaugurée fin 2012, dans le 18e arrondissement. Lancée il y a près de dix ans, cette opération emblématique pour Bertrand Delanoë vient d’être sauvée in extremis. Il s’agit ni plus ni moins d’implanter ici, entre les voies ferrées des gares de l’Est et du Nord, « la plus grande centrale solaire de centre-ville en France » et « le premier bâtiment à énergie positive de Paris ». Deux délibérations doivent être votées les 6 et 7 février pour relancer le projet.

Prise en charge par la mairie cet ex-entrepôt ferroviaire accueillera une auberge de jeunesse de 330 lits, une salle de spectacle de 4.400m2, une bibliothèque et un jardin public de 8.000m2 (dont 2.700m2 couverts). Sur le toit en dents de scie, des panneaux photovoltaïques sur 3.500 m2• Un marché initialement attribué à la société Dalkia.

« Tout allait bien, puis le gouvernement décide, en 2011, de casser la réglementation solaire qu’il avait lui-même mise en place avec le Grenelle de l’environnement», s’indigne Denis Baupin, l’adjoint Vert chargé de l’environnement et du plan climat. Le prix de rachat de l’électricité photovoltaïque chute donc de 0,36€/kWh à 0,1138 €/kWh. Et en septembre dernier, Dalkia préfère se retirer de l’opération. « La Ville [avec la Semaest] a choisi de tout reprendre à sa charge. Elle installera les panneaux solaires et revendra elle-même l’électricité. » Coût de la centrale: 2,8 millions d’euros. Coût total de la halle: 60,5 millions d’euros.

« Comme d’habitude, Bertrand Delanoë rejette la faute sur l’État », tance Jean-François Lamour. Et le député UMP du 15e d’accuser: « Le maire s’était engagé en 2008 à installer 200.000 m2 de panneaux solaires à Paris d’ici à 2014. À mi-mandat, on n’en est qu’à 20.700 m2, soit 10 % de l’objectif. »

Denis Baupin s’insurge : « L’UMP se fout du monde! C’est comme si on reprochait au maire de Paris de ne pas tenir ses promesses sur les berges de Seine, alors que le projet est bloqué par François Fillon! ».

Bertrand Gréco