Jamais avare des caricatures les plus grossières, M. Besson n’a pas hésité à mettre en cause les écologistes (et les socialistes) dont les propositions rendraient selon lui la France vulnérable à la pointe de consommation électrique.
Si tel était le cas, si la politique actuelle du gouvernement français était si vertueuse, comment expliquer la panique qui saisit l’ensemble des acteurs électriques à chaque vague de froid ?
Comme l’a rappelé aujourd’hui l’association Agir pour l’Environnement, la France souffre aujourd’hui de 3 fragilités structurelles :
- la part considérable du chauffage électrique au regard des autres énergies de chauffage
- la part unique au monde du nucléaire dans le mix électrique français qui ne permet pas de faire face à la pointe
- le caractère hyper centralisé de la production électrique qui rend le réseau extrêmement vulnérable
Cette situation conduit aujourd’hui la France, à elle seule, à représenter la moitié du pic électrique européen !
A l’inverse de ce que prétend M. Besson, ce sont les propositions écologistes qui permettraient progressivement de réduire cette vulnérabilité. En sortant progressivement du chauffage électrique, en isolant beaucoup mieux les logements, en sortant progressivement du nucléaire au profit des énergies renouvelables et des réseaux de chauffage urbain, non seulement on réduirait la vulnérabilité de la France aux pics de froid, mais en plus on allègerait la facture des ménages (notamment des précaires énergétiques aujourd’hui pour la plupart otages du chauffage électrique), tout en créant des dizaines de milliers d’emplois et en protégeant l’environnement.
C’est ce virage énergétique que prennent aujourd’hui tous les pays voisins de la France. Ne le ratons pas au nom d’une idéologie restée 40 ans en arrière.
Denis Baupin