La nouvelle 9ième circonscription de la Haute Garonne s’étend sur un territoire qui concentre de nombreuses situations auxquelles nous devrons apporter de sérieuses réponses dans les prochaines années.
Cette circonscription est très diverse dans la composition de sa population et de son tissu économique et social. A cheval sur quatre intercommunalités, elle mélange des zones urbaines et péri-urbaines, des quartiers aisés et populaires, des grandes zones commerciales et des espaces naturels. Elle accueille encore les restes de l’industrie chimique toulousaine et entremêle des voiries autoroutières polluantes à un réseau de transports collectifs peu performant. En fait, elle révèle l’ensemble des problèmes auxquels notre société devra rapidement trouver des solutions dans les prochaines années : emploi, habitat, transports, production locale, protection de la biodiversité, cohérence institutionnelle, démocratie de proximité …
Christine Arrighi, quels sont les enjeux pour cette 9 ième circonscription ?
L’emploi me paraît y être une priorité puisque le taux de chômage est très fort dans certaines parties de la circonscription. Mais la question de l’habitat y est aussi extrêmement préoccupante. Dans plusieurs quartiers toulousains, les logements sont très mal isolés et donc mal chauffés laissant leurs habitants en grande précarité énergétique. Cela signifie qu’ils consacrent plus de 10% de leurs revenus à se chauffer et s’éclairer. Savez-vous qu’en France, 8 millions de personnes sont dans cette situation, ce qui est intolérable. Il faut également citer, notamment dans le canton de Portet, la question de l’étalement urbain, qui, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait avoir pour conséquence une dégradation de l’environnement avec une régression des terres agricoles et une aggravation de la question des déplacements. Cette zone est en effet celle qui bénéficie le moins de transports collectifs ce qui, au delà des conséquences écologiques, est dramatique au regard du coût de plus en plus exorbitant pour se déplacer avec sa voiture.
Christine Arrighi, comment pourrait-on régler ces problèmes ?
Le point commun à chacun de ces problèmes, c’est que se sont les plus pauvres qui subissent de plein fouet les conséquences de l’immobilisme qui règne depuis trop longtemps sur ces questions. Partager les richesses et le travail doit être la priorité des priorités. Construire de nouveaux logements, rénover ceux existants, les rendre systématiquement économes en énergie pour faire baisser la facture des ménages et donc augmenter leur pouvoir d’achat est logique et évident. Développer des transports en commun, confortables, rapides, fréquents est indispensable. Là aussi, ce sont à coup sûr des économies pour les ménages. C’est ce que les écologistes proposent depuis de nombreuses années, sans être entendus suffisamment. Vous voyez, l’écologie est totalement sociale et solidaire et porte sans doute mieux et certainement plus fort que d’autres ces valeurs et engagements.
D’accord, mais Christine Arrighi, qui peut agir aujourd’hui ?
Mais tout le monde. Citoyens, acteurs associatifs, collectivités locales … Il faut mobiliser pour agir à tous les niveaux. Mais c’est à l’Etat de s’impliquer le plus rapidement possible à partir de politiques volontaristes et par la loi. Par exemple, en matière de logement, nous proposons un grand programme national de création et de réhabilitation de 500.000 logements. Des cités comme Empalot, Lafourguette, la Faourette, Papus, Tabar… doivent pouvoir en bénéficier immédiatement. De même, l’Etat pourrait participer au financement des infrastructures de transports en commun comme il le faisait avant. Avec cet argent injecté dans les économies locales, par de nombreux chantiers, on est bénéficiaire à plusieurs niveaux. Ce sont des économies substantielles pour les ménages et donc du pouvoir d’achat, c’est du travail pour les chômeurs et donc de nouvelles entrées financières pour les régimes sociaux et ainsi pour leurs équilibres budgétaires. Je vous le répète, l’écologie est sociale et solidaire et tout ce qui est fait en la matière a des effets positifs et bénéfiques pour chacune et chacun d’entre nous.
Christine Arrighi, tout cela n’est-il pas utopique par les temps de crise ?
Justement, les crises doivent être affrontées sans plus attendre par des décisions courageuses et engageantes. Il y a un pari à faire pour l’avenir, dans la recherche , dans l’industrie, dans l’agriculture, dans l’enseignement professionnel et ce pari, c’est l’écologie. Lisez attentivement le projet des écologistes. Il est sérieux, judicieux, concret, actuel, réaliste. A cet égard, avez-vous noté que toutes nos analyses, conduites depuis plus de trente ans par notre mouvement, se confirment justes. Franchement, c’est bien du côté de l’écologie qu’il faut regarder pour tous vivre mieux demain
Mais une fois Députée, quels sont les sujets que vous défendrez particulièrement ?
Je travaillerai au sein d’une équipe de député-es et je proposerai de m’investir plus spécifiquement, au regard de mon expérience et de mes compétences professionnelles, sur les questions fiscales et celles de l’organisation des territoires. Il faut résolument s’engager aujourd’hui dans la lutte contre la fraude et les paradis fiscaux au niveau national et européen. Il faut donner aux collectivités locales les moyens de soutenir des entreprises de proximité, innovantes et qui s’engagent dans la reconversion écologique, source de l’emploi de demain. D’autres sujets comme l’économie sociale et solidaire ou la culture et l’éducation me tiennent à cœur. Localement, je ferai en sorte d’agir avec les maires des communes de la circonscription. J’ai rencontré la plupart d’entre eux avec qui j’ai eu un excellent contact. Je rendrai bien sûr compte de mon action et recueillerai régulièrement les avis et conseils de toutes celles et ceux qui sont investis sur ce territoire, pour construire ensemble une société ouverte et solidaire.