C’est consciente des graves problèmes qui touchent votre activité que je me décide à vous écrire, pour partager avec vous l’inquiétude que vous manifestez face à la grave crise agricole, dont on ne parle jamais, mais qui est cependant ressentie très fortement par la majorité d’entre vous.
Or s’il est évident que la prochaine réforme de la PAC supprimera le système actuel des subventions, la droite et Nicolas Sarkozy, qui se targuent tant de l’appui d’Angela Merckel, ne proposent rien. Quelle politique agricole défend Mme Labrette Ménager ? Les seuls à proposer une véritable transformation, ce sont les écologistes.
Une sortie de l’agriculture productiviste qui a mené à la ruine un grand nombre d’entre vous , est à entreprendre avec une vraie réforme basée sur le rôle fondamental de l’agriculteur : nourrir la population.
L’augmentation des prix de l’énergie se poursuivra. Les coûts de production vont croître. Les multi nationales de l’agroalimentaire vont continuer à acheter les produits au moindre coût pour vendre au meilleur prix.
Le coût des denrées alimentaires va poursuivre une ascension terrible. Le seul moyen d’y faire face c’est de produire localement les denrées dont la population a besoin localement. Déjà on voit apparaître avec succès, les paysans boulangers, les agriculteurs bios en contrat avec les communes pour approvisionner les cantines scolaires, les épiceries solidaires ou les AMAP. Il faudra bien nourrir les populations des grandes villes, à des coûts abordables pour tous ! C’est là le rôle de l’agriculture de demain, se réapproprier les terres arables pour produire une alimentation écologique sinon bio, consommée directement ou après des circuits courts.
Alors anticipons les évolutions de demain et commençons dès maintenant à réfléchir ensemble à l’agriculture qui nourrira nos enfants et petits-enfants.
Catherine GOUHIER et Éric LUCAS