Depuis 2008, au côté de plusieurs amis et d’EELV, je me suis mobilisé pour la protection et la valorisation de notre riche patrimoine historique. L’une des principales actions a été de dénoncer et de tenter d’empêcher la construction, sur le site de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, d’un immeuble d’habitation en béton sur un cellier-réfectoire médiéval du XIIe siècle. Ce site majeur de Poitiers, outre son classement au titre des monuments historiques, est le seul de Poitiers à être inscrit au patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO).
L’inaction des politiques et des administrations étatiques locales a permis la construction d’un tel édifice très largement critiqué des Poitevins. Cette situation inacceptable m’a conduit à contacter l’Unesco qui n’avait pas été consultée, ni même informée, de ces aménagements. J’ai alors adressé une rapport d’une centaine de pages afin de dénoncer ce projet devant les instances internationales. Plusieurs questions ont été posées à l’ambassadeur de France auprès de l’UNESCO et des experts internationaux ont été nommés pour dresser une évaluation des dégâts. Ce dossier est loin d’être clôt, notamment parce que la construction récente n’est même pas conforme au permis de construire et parce que le rapport des experts n’a pas encore été rendu.
L’inaction des politiques poitevins a obéré toute chance pour Poitiers d’obtenir un nouveau label UNESCO alors que la ville possède de grandes richesses patrimoniales. Que dire de ces mêmes politiques lorsqu’ils se permettent encore, de manière la plus éhontée qui soit, de faire croire aux Poitevins que Poitiers en encore en mesure d’obtenir une inscription auprès de l’UNESCO et de dépenser de l’argent public pour constituer le dossier de candidature. Depuis 2008, destructions patrimoniales et archéologiques ont été nombreuses à Poitiers. Quand l’accessoire prime sur le nécessaire !
Pourquoi ces quelques lignes maintenant, parce que Didier Rykner de la Tribune de l’Art, vient de consacrer deux articles au patrimoine de Poitiers, dont l’un spécifiquement au site de Saint-Hilaire-le-Grand. Didier Rykner est venu à Poitiers pour se rendre compte des dégradations et a réalisé un vrai travail de journaliste en interrogeant les différentes parties. Extérieur à la ville de Poitiers, il a pu donner son avis en toute objectivité, sans être l’objet de pressions.
En vous souhaitant une bonne lecture.
Arnaud Clairand.
http://www.latribunedelart.com/poitiers-et-son-patrimoine-1-article003691.html
http://www.latribunedelart.com/poitiers-et-son-patrimoine-2-le-site-de-saint-hilaire-denature-article003709.html