Anne Souyris était mardi 10 avril 2012 à la rencontre des habitants de l’immeuble du 166-172 quai de jemmappes dans le 10e.
En effet, cet immeuble comme beaucoup d’autres à Paris et dans le reste du territoire doit être vendu « à la découpe ». Cette pratique des spéculateurs immobiliers consiste à acheter et revendre des biens par lots en vue de réaliser d’importants bénéfices.
La candidate a pu développer la position défendue par Europe Ecologie-Les Verts et informer du dépôt récent d’une proposition de loi du groupe écologiste au Sénat pour lutter contre cette pratique. Voilà un bel exemple du travail que seront amenés à faire les député-es qui seront élu-e-s le 17 juin : élaborer des lois qui impacteront vraiment la vie des gens.
Voici le communiqué du groupe écologiste du Sénat.
Le groupe écologiste du Sénat a déposé une proposition de loi visant à interdire la pratique de « la vente à la découpe ».
Cette pratique des spéculateurs immobiliers consiste à acheter et revendre des biens par lots en vue de plus-values substantielles. Pour René Dutrey , conseiller de Paris, président de la commission urbanisme et logement, « ces ventes à la découpe sont un véritable drame social pour les classes populaires et moyennes des centres villes qui se retrouvent ainsi évincées d’un logement occupé
parfois depuis des dizaines d’années ».
Or ces ventes sont en nette progression. A Paris, à la fin de l’année 2006, il était recensé 229 immeubles concernés par des procédures de découpe. Quand le groupe GECINA annonce aujourd’hui la liquidation de 1239 logements de son patrimoine en bloc et les cessions de 395 millions d’euros par la découpe dans les 8e, 10e, 12e, 13e, 15e et 19e arrondissements.
Le phénomène touche principalement les grandes agglomérations comme Marseille, Lyon, Paris et de nombreuses communes d’Ile-de-France (Saint-Mandé, Charenton, Boulogne-Billancourt, Fontenaysous-Bois, Vincennes, Courbevoie, Versailles…).
La proposition de loi visant à interdire les ventes à la découpe déposée par le groupe écologiste se résume en deux axes principaux:
la création d’un permis de mise en copropriété qui sera délivré par le maire ou le président de l’EPCI ; la suppression du « congé pour vente », à savoir la possibilité pour un propriétaire de donner congé à un locataire pour vendre le logement.
Pour Joël Labbé, sénateur EELV et vice-président de la commission des affaires économiques, « la pratique des ventes à la découpe correspond à une financiarisation à outrance du marché du logement et l’année 2012 risque d’être particulièrement propice au développement de cette pratique car de nombreux propriétaires pourraient mettre en vente une partie de leurs patrimoines avant une
probable correction des prix ».
« La vente à la découpe est l’arme des spéculateurs, renchérit Emmanuelle Cosse , déléguée nationale au logement à EELV. Si nous n’y mettons pas un terme, les classes populaires seront bientôt chassées des centres urbains car elles ne peuvent plus suivre le mouvement de flambée des prix que nous connaissons depuis dix ans. »