« Il est urgent de remettre au centre de la politique de santé, la recherche du bien commun. Aux intérêts privés de l’industrie du médicament, j’oppose la transparence, la prévention des maladies, l’éducation pour la santé. Je veux une médecine pour tou-te-s et je veux une médecine gérée par tou-te-s. » Eva Joly
Pendant le débat sur les retraites, Nicolas Sarkozy n’a cessé de dire : « Il y a un lycéen sur deux aujourd’hui qui deviendra centenaire. » La crise sanitaire actuelle dément totalement cette affirmation.
Des maladies de civilisation
Chaque année, toujours plus d’enfants et de jeunes sont touchés par les cancers. Les nouveaux cas de cancer ont doublé depuis 30 ans. Les couples rencontrent des difficultés à concevoir des enfants. Les allergies, l’asthme, l’obésité et le diabète explosent. Réduction des pesticides, interdiction de certains produits chimiques, meilleure alimentation…
Prévenir
Investir dans la prévention, c’est répondre à la crise sanitaire et apporter une solution innovante à l’enjeu du financement de la santé. Les maladies chroniques représentent 60% des dépenses. Prévenir, c’est s’attaquer à la surconsommation et à la surfacturation de médicaments. Oui à la prévention, non à une rente pour les industriels de la santé.
En finir avec la misère à l’hôpital
Le gouvernement persiste dans sa volonté d’aligner l’hôpital public sur les cliniques privées. Et tant pis pour les exigences du service public : accueillir tout le monde. Les 100 millions d’euros ainsi économisés l’année prochaine sont dérisoires au regard de l’enjeu budgétaire et de la souffrance du personnel hospitalier… La logique comptable va dans le mur et est socialement injuste. Déjà près d’un quart des Français renonce à se soigner ou diffère ses soins pour des raisons financières. Une situation absurde qui renforce l’injustice de la crise sanitaire : l’obésité est deux fois plus élevée chez les ouvriers (14 %) que chez les cadres, et ces derniers ont une espérance de vie de 10 ans supérieure.
• Lutter contre la pollution chimique en lançant un grand Plan Chimie Saine permettant d’encadrer strictement l’utilisation de pesticides. Les perturbateurs endocriniens tels que le Bisphénol A doivent être définitivement interdits.
• Développer l’éducation à l’équilibre alimentaire, généraliser le bio, à commencer par les cantines scolaires, réglementer drastiquement la publicité à destination des enfants.
• Lutter contre le poids des lobbies – industrie pharmaceutique, chimique, agroalimentaire, sucre, alcool – et protéger par la loi les lanceurs d’alerte. La question des ondes électromagnétiques doit notamment être encadrée par une loi protectrice.
• Pour une démocratie sanitaire : associer à la gestion des politiques de santé les malades, leurs familles, les personnels soignants, les personnels administratifs, les collectivités territoriales, la Mutualité…
• Organiser un service régional d’éducation et de promotion de la santé, et mettre en place une politique de santé environnementale et de santé au travail.
• Assurer la couverture du territoire par la médecine générale et par la création de Maisons de santé pluridisciplinaires de proximité.
• Modeliser l’hôpital public en le sortant d’une logique comptable : remise en question de la tarification à l’acte, suppression des franchises.
• Reconnaître les médecines non conventionnelles , en ayant pour elles les mêmes exigences que la médecine conventionnelle.
RDV de camapgne :
Mercredi 6 juin à 20 h : Venez débattre avec nous sur la santé et l’alimentation : produits toxiques, pesticides pollutions et mal bouffe : quelles conséquences pour la santé, quelles solutions ?
Avec Alain Lipietz, économiste, ex député européen, Etienne Cendrier, responsable de l’association Robin des toits et André Cicollela, chercheur en évaluation des risques sanitaires à l’INERIS (Institut national de l’environnement industriel et des risques) (sous réserve).