Beaucoup d’aspects ont été abordés lors de ce débat qui concentre un enjeu de société déterminant pour nos villes : la question de la justice environnementale. Il ressort que les pouvoirs publics et notamment les parlementaires ont le devoir de prendre les mesures nécessaires pour faire cesser les nuisances liées au trafic nocturne aérien dont sont victimes les populations riveraines des aéroports.
Ce bruit au-dessus de nos villes d’Argenteuil et de Bezons pénalise le sommeil des habitants et impacte leur santé. Il a été rappelé par ailleurs qu’en journée le bruit handicape durablement l’apprentissage des enfants. La discussion a montré l’aspect quasi inéluctable de cette situation où « le pot de terre se heurte au pot de fer ». Le transport aérien jouit en effet d’une image très positive, qu’il sait cultiver commercialement avec force publicité. De plus, il est un lobby puissant qui a les moyens de brider toute initiative remettant en cause son organisation, tournée exclusivement vers le profit et non vers une prise en compte des impacts environnementaux (bruit, gaz à effet de serre, pollution de l’air). De nombreuses incohérences ont été relevées : la concentration tentaculaire du trafic sur Roissy pour des vols internationaux qui pourraient partir de province sans transiter systématiquement par cet aéroport, la concurrence avion/train sur de courtes distances avec des politiques tarifaires irréalistes. Comme l’a dit une participante : « qui perd et qui gagne de l’argent quand un même parcours coûte 30 euros en avion et 200 en train ? ». La question de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) a fait l’objet de vives discussions : ADP est-elle responsable socialement en imposant un bruit de nuit à 600 000 habitants ? Pourquoi encourager également l’aviation d’affaire au Bourget avec des appareils minuscules mais néanmoins aussi bruyants que des gros pour des riverains qui subissent déjà les nuisances de Roissy ? Des réflexions et propositions sur la nécessité d’informer et de sensibiliser les consommateurs sur leur propre responsabilité dans leurs choix de voyages ont été faites : plusieurs participants ont dit que prendre un train ou un bateau contribuait au plaisir d’être en vacances et qu’il serait judicieux de freiner la frénésie de vacances lointaines plusieurs fois par an.
A Europe Ecologie Les Verts, nous sommes fiers d’avoir organisé ce débat où nous défendons une fois de plus un projet de société où la responsabilité s’exerce. Le transport aérien doit être modernisé, et s’engager vis-à-vis des nuisances et des pollutions qu’il engendre. Il ne doit pas être traité comme un mode de transport à part mais inclus dans le cycle global (pour chaque produit et destination choisir le moyen le plus pertinent). Enfin, les nuisances imposées par Roissy aux populations proches et qui n’ont pas les moyens de s’éloigner de l’aéroport ne doivent pas devenir un outil de chantage à l’emploi.