Sortons d’un projet sans avenir : L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou le projet pharaonique du siècle dernier

Extrait du document publié par la Coordination des Associations Opposées au Projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes

 a) Cet aéroport était condamné par le Grenelle de l’Environnement (fin 2007)

«Nous n’augmenterons pas de manière significative les capacités aéroportuaires en France…» (J.-L. Borloo) J.-M. Ayrault intervient auprès de F. Fillon pour sauver ce projet d’aéroport. On le labellise Haute Qualité Environnementale… Loi Grenelle 1 : lutter contre la régression des surfaces agricoles et naturelles,contre l’étalement urbain, assurer une gestion économe des ressources et de l’espace. Quid des applications concrètes du Grenelle de l’Environnement?

b) Il n’y a aucun problème de saturation à Nantes-Atlantique

La capacité actuelle de l’aérogare actuelle : 4 millions de passagers et elle peut être agrandie. Aujourd’hui à Notre-Dame-des-Landes, les terrains du conseil général (927hectares) ont été transférés  à AGO-VINCI Airports, mais ce sont bien 2000 hectares qui sont nécessaires pour tous les équipements connexes à créer, sans compter les mesures agro-environnementales compensatoires nécessaires. Pourquoi un nouvel équipement? Pourquoi de cette dimension?

c) Le contexte ne favorise pas la croissance du secteur aérien

Quel avenir pour le pétrole? Air France a prévu de se lancer dans le transport ferroviaire; les passagers à moins de 3 heures d’un HUB (Londres, Francfort, Paris…) seront acheminés par TGV. Quel avenir pour le transport aérien dans le contexte environnemental, économique et géopolitique actuel?

 d) Notre-Dame-des-Landes : un projet déstructurant

Une centaine d’emplois agricoles directs détruits et plusieurs centaines indirectement. En Loire Atlantique : 16,5% des terres sont déjà artificialisées et l’artificialisation y progresse beaucoup plus vite que la moyenne nationale. La perte de terres agricoles aux portes de Nantes compromettrait l’avenir d’une agriculture de proximité qui répond à une forte attente. Quel mode de consommation privilégier aujourd’hui? Un renforcement de la métropole nantaise vers le nord, au détriment du sud Loire et de l’arrière pays serait inévitable…Quel aménagement du territoire privilégier?

 e) Notre-Dame-des-Landes : un projet très coûteux et sous-estimé

551 millions d’euros pour rien,dont près de la moitié de fonds publics! À titre de comparaison, le coût du projet d’agrandissement de l’aéroport de Stansted (Londres), soit un demi Notre-Dame- des-Landes, était estimé en 2007 à 2,3 milliards de livres, soit 2,9 milliards d’euros (projet abandonné).

Bien sûr, la construction créerait des emplois, mais à moyen terme, il s’agirait surtout de transferts de ceux de Nantes-Atlantique vers Notre-Dame- des-Landes avec tout ce que cela implique en matière de déplacements et d’aggravation du déséquilibre des emplois entre nord et sud de l’agglomération.

f) Pour réduire ou supprimer le survol de Nantes des alternatives existent

• Nouvelle procédure d’atterrissage : en continu «Une approche de précision et une sécurité béton» selon deux pilotes interviewés par Ouest-France, le 06.10.2009.

• Favoriser le train en dessous de 1000-2000 km Nantes-Paris = 13% des passagers, 13% des vols: le trafic de 2008 serait alors de 2,3 millions de passagers et 33000 mouvements…

• Répartir les vols vacances sur des aéroports en réseau : des réseaux aéroportuaires existent déjà (Paris, Aix-Marseille…)

• Réaménager Nantes-Atlantique: s’il était besoin, ce qui n’est pas prouvé, une simple réorientation de la piste actuelle (idée lancée dans les années 70-80) supprimerait le survol de Nantes et de zones densément urbanisées. Nous demandons une étude complète et indépendante de cette solution alternative.