J’ai signé le pacte « Rio+20, le futur que nous voulons vraiment ! »

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En juin 1992, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement se déroulait à Rio de Janeiro (Brésil). Vingt ans plus tard, un nouveau sommet appelé Rio+20 réunira du 20 au 22 juin prochains 120 chefs d’État et de gouvernement, dont le nouveau président français François Hollande.

L’objectif, a priori simple, est de constituer une nouvelle feuille de route à l’horizon 2030 pour l’ensemble des pays de la planète face à la crise écologique majeure que nous subissons. Car nos modes de développement continuent de détruire l’ensemble du vivant et hypothèquent d’ores et déjà la possibilité même de survie des générations futures.

À l’approche de ce rendez-vous fondamental pour notre avenir à tous, Europe Écologie Les Verts tient à rappeler ses positions ambitieuses mais nécessaires pour que Rio+20 ne soit pas un sommet international de plus se contentant de vœux pieux.

C’est pourquoi j’ai signé le Pacte Rio+20 d’EELV et les huit engagements qu’il contient :

1 – Que des objectifs clairs à l’horizon 2022 (et non 2030) soient fixés lors de ce sommet, pour le développement d’une économie verte qui sache dépasser la seule idéologie de la croissance et du profit financier, et que ces objectifs soient assortis d’engagements contraignants
2 – Que les investissements effectués par la Banque mondiale et les autres fonds internationaux intègrent des objectifs d’éco-conditionnalité, de relocalisation d’activités, de circuits de proximité de distribution et diffusion, de souveraineté alimentaire, de pratiques agro-écologiques, ou encore de développement de la sobriété énergétique et des énergies renouvelables
3 – Qu’un statut juridique pour les biens publics mondiaux et biens communs soit créé
4 – Qu’une fiscalité environnementale soit développée et portée par l’ensemble des pays sur la planète
5 – Qu’une partie des recettes liées à la taxation sur les flux financiers soit dédiée à un fonds environnemental, notamment de protection de la biodiversité dans les pays du Sud
6 – Que soit mise en place une gouvernance démocratique à travers la création d’une Organisation mondiale de l’environnement sous l’égide des Nations unies dont les décisions soient opposables à l’OMC, au FMI et à la Banque mondiale afin d’influer sur le commerce mondial
7 – Que l’effectivité de ce droit soit assurée par un Tribunal international de justice climatique fonctionnant sur le modèle de la Cour de La Haye, avec un corpus juridique intégrant une clause de la nation la plus favorisée en termes environnementaux
8 – Que la Convention de Genève relative au statut de réfugié de 1951 soit élargie à un statut des migrants climatiques via la définition d’un droit d’asile environnemental.

Nous avons rendez-vous à Rio avec les générations futures et la communauté internationale ne peut pas se permettre de manquer ce sommet. Des représentants d’EELV seront donc présents tout au long des négociations pour porter ce message ambitieux.

J’ai signé ce Pacte pour rappeler que les luttes contre le dérèglement climatique, la déforestation, la disparition programmée des ressources halieutiques, pour la survie de la biodiversité et de l’ensemble du vivant sont des priorités fondamentales, et qu’elles passent par une volonté politique forte lors de Rio+20.

Je vous invite, vous aussi, à signer le Pacte « Rio+20, le futur que nous voulons vraiment ! » d’EELV, en vous rendant sur rio20.eelv.fr !

Pour plus d’informations :
> Le site officiel d’EELV pour le sommet Rio+20
> Rio+20 : priorité des Verts pour le Sommet de la Terre

J’ai signé le Pacte du logiciel libre

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Depuis plusieurs scrutins, l’APRIL engage les candidats dans le combat pour le logiciel libre.

Un logiciel libre est un logiciel dont l’utilisation, l’étude, la modification et la duplication en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et légalement (définition de Wikipédia), a contrario des majors de l’informatique dont les produits sont fermés et dont, finalement, le but premier est mercantile.

Cet engagement n’est pas un gadget, mais une vraie vision de société à l’ère du numérique : éducation, entreprise, formation continue, vie quotidienne, le logiciel libre sert mais doit être protégé.

Prenons l’exemple de l’éducation où de grandes entreprises leaders de l’informatique ont opéré depuis des années un entrisme malin : habituons les enfants à nos produits de bureautique, en fournissant l’école afin de préserver nos ventes de demain.

En France, comme au Parlement européen, Europe Écologie Les Verts dessine par ses prises de position constantes sur ACTA, HADOPI, IPRED, LOPPSI ou DADVSI, ce qu’est la parole écologiste face à un discours visant à établir une économie de rente et de surveillance.

Il importe de redéfinir un environnement légal stable à l’ère du numérique, qui ne soit pas porté par la seule défense des intérêts de quelques multinationales, mais permette l’émergence d’un tissu d’entreprises et d’organisations de toutes sortes favorable à l’innovation, à la création, à la transformation numérique. Les logiciels libres et les standards ouverts sont une condition nécessaire à cette transformation sociale et culturelle, afin que l’innovation profite à tous et ne soit pas accaparée par des sociétés avides d’évoluer dans une économie de rente.

En signant ce pacte, je m’engage donc à encourager les administrations, établissements publics et collectivités territoriales à développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts.

Je m’engage également à défendre les droits des auteurs et des utilisateurs de logiciels libres, notamment en demandant la modification de toute disposition légale fragilisant ces droits et en m’opposant à tout projet ou proposition qui irait dans ce sens.

Retrouvez toutes les informations sur le logiciel libre sur le site Candidats.fr.

Les écologistes et le niveau de vie

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Angoisse de ne pas finir le mois, emprunts et loyers qui mangent une grosse partie du salaire avant même le début du mois, facture imprévue qui plonge les comptes dans le rouge, cette réalité c’est celle de millions de Français aujourd’hui. Le « Président du pouvoir d’achat » a permis à une petite minorité d’ultra-riches de gagner plus sans travailler plus quand la majorité des Français voyait son niveau de vie amputé par la crise et la hausse des dépenses contraintes – loyers, remboursements d’emprunts, assurances, énergie. Une pression accrue sur le niveau de vie qui amène de plus en plus de ménages à renoncer à l’agréable – un restaurant ou quelques jours de vacances – mais aussi à l’essentiel – se chauffer, manger correctement.

 

Face à cette situation, les écologistes apportent une réponse de vérité. Le niveau de vie ne peut augmenter d’un coup de baguette magique. Ceux qui maintiennent les Français dans cette illusion, en comptant sur un hypothétique retour de la croissance, préparent des lendemains qui déchantent. Le projet Europe Ecologie – Les Verts propose de dégager du niveau de vie en réduisant trois postes budgétaires particulièrement lourds pour les ménages : le logement, l’automobile et l’énergie. Ces trois postes budgétaires ont vu leur poids relatif augmenter dans le budget des ménages du fait de l’explosion des prix de l’immobilier et des loyers, de la hausse du prix des carburants et des énergies fossiles.

 

La mise en œuvre des propositions d’Europe Ecologie – Les Verts en matière de logement (encadrement des loyers, construction, etc), de transports (développement des transports alternatifs, voitures plus économes, etc.), d’économies d’énergie (isolation des bâtiments, tarification progressive, contribution climat énergie, etc.) permettrait de libérer l’équivalent de un, deux voire trois mois de salaire d’ici la fin de la mandature pour les Françaises et les Français modestes qui en bénéficieront.

 

La preuve avec les exemples ci-dessous : Maya l’étudiante, Elsa et Rodrigo qui vivent en banlieue parisienne, Elie et Elise en campagne.

 

Et c’est sans prendre en compte les autres mesures du projet qui auront un impact certain sur le niveau de vie :

- Côté dépenses toujours : l’accès à des soins moins chers, à des études gratuites, à des produits plus durables, et surtout à des places d’accueil pour les enfants en bas âge.

- Côté recettes : l’augmentation de 50% des minimas sociaux, le revenu d’autonomie pour les jeunes, la lutte contre les emplois précaires, la négociation salariale pour augmenter les salaires (notamment grâce à l’octroi aux salariés de 50% des sièges dans les conseils d’administration). Et évidemment, la création d’un million d’emplois d’ici 2020 par la transition écologique.

 

Julien, étudiant à Clermont, pourrait économiser de 240 euros à 3 mois de salaire sur l’année. Voici comment :

 

Julien dispose de 970 euros de revenus mensuels. Il a gagné 3600 euros en travaillant pendant les vacances universitaires. Il touche en complément 173 euros mensuels d’allocation logement et 500 euros mensuels de ses parents.

 

Aujourd’hui : Julien est logé dans un studio de 23 m² de classe énergétique F. Il se chauffe au chauffage électrique. Julien possède un véhicule pour pouvoir rentrer dans sa famille le week-end. Il dispose d’un véhicule essence acheté d’occasion et parcours 10 000 km/an. Son budget automobile est de 2 500 euros par an[1].

2017 : Maya, petite sœur de Julien est devenue étudiante. Grâce aux mesures écologistes, elle est logée dans un studio de 23m² dans un immeuble neuf à basse consommation énergétique (classe énergétique A), chauffé au gaz. La tarification progressive de l’électricité est mise en œuvre. De ce fait, Maya est un peu plus attentive à ses consommations énergétiques que son frère. Le plafonnement des loyers et l’augmentation de l’offre de logement, ont permis de stopper l’augmentation continue des loyers à la relocation. Sans ces mesures, les loyers auraient continué d’augmenter au rythme actuel de 3% par an[2] et le loyer de Maya atteindrait 400 euros. Le développement des transports collectifs lui a permis de renoncer à posséder une voiture. Elle dispose maintenant d’un abonnement ferroviaire mensuel, et rejoint le domicile familial en bus ou en covoiturage. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril (avec un taux de change euro/dollar de 1,35 soit environ 100 euro le baril) et une contribution climat-énergie été introduite.

 

Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de nos deux étudiants :

 

  Budget de Julien en 2012 Budget de Maya sans les mesures écolos en 2017 Budget de Maya Avec les mesures écolos en 2017
Revenus 970 euros 970 euros 970 euros
Loyer + charges 350 euros 400 euros 350 euros
Facture de chauffage et électricité 115 euros 120 euros

 

40 euros
Automobile 100 euros 100 euros 0 euros
Carburant 70 euros 80 euros 0 euros
Abonnement transports en commun / / 70 euros
Reste à vivre 335 euros 270 euros 510 euros
Gain (Perte) de Pouvoir d’achat   -65 euros +175 euros

 

 

Elsa et Rodrigo Untel, couple avec un enfant, banlieue parisienne, 3700 euros de revenus.

Gain en niveau de vie : +705 euros à 2,3 mois de salaire sur l’année

 

Aujourd’hui : La famille Untel dispose de 3700 euros de revenus. Ils vivent dans un appartement de 70m² de classe énergétique G qu’ils louent 1000 euros par mois charges comprises. Elsa travaille à Paris et utilise quotidiennement le RER de la zone 5 à la zone 1. Le couple dispose d’un véhicule diesel d’occasion utilisé par Rodrigo pour aller travailler et pendant les vacances. La famille Untel parcourt 15 000 km/an. Ils ont déposé une demande de logement social restée sans réponse.

 

2017 : Grâce au programme de construction de logements sociaux, Elsa et Rodriguo bénéficient d’un logement social de 75 m² dans leur commune. Ce logement est dans un immeuble neuf à faible consommation d’énergie (classe B). Rodrigo n’utilise plus sa voiture qu’un jour sur trois pour aller travailler du fait du développement des systèmes de covoiturage collectif développé après un plan de déplacement d’entreprise. La famille Untel ne parcourt plus que 8 000 km/an et a renouvelé sa voiture pour un modèle plus économe en carburant. La tarification des transports en commun a été revue de manière à être plus juste pour les ménages exclus des centres-villes par les prix de l’immobilier. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril et une contribution climat-énergie été introduite.

 

Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de la famille Untel :

 

  Budget de la famille Untel 2012 Budget en 2017

Sans les mesures écolos

Budget en 2017

Avec les mesures écolos

Revenus 3700 3700 3700
Loyer + charges : 1000 euros 1150 euros 700 euros
Facture de chauffage et électricité : 220 euros 270 euros 80 euros
Budget Auto 390 euros 390 euros 390 euros
Budget Transport en commun 110 euros 110 euros 90 euros
Carburant : 105 euros 115 euros 70 euros
Reste à vivre : 1875 euros 965 euros 2070 euros
Gain (Perte) de niveau de vie   -210 euros +495 euros

 

Elie et Elise, couple avec deux adolescents, 3100 euros de revenus, pourraient, eux, économiser de 345 euros à 1,3 mois de salaire sur l’année

 

La famille Sana dispose de 3100 euros de revenus. Elie est ouvrier et Elise employée. Le couple est propriétaire d’une maison de 120m², assez mal isolée et chauffée au fuel (classe D), dans les Combrailles. Ils ont besoin de deux véhicules qu’ils utilisent quotidiennement pour aller travailler parcourant au total 25 000 kilomètre par an.

 

2017: le couple Sana a financé, avec un éco prêt à taux zéro de 33000 euros sur 15 ans et une subvention de 3000 euros, la rénovation thermique de bonne qualité de leur maison qui est désormais mieux chauffée grâce à une pompe à chaleur. Ils ont revendu un de leurs véhicules grâce à la mise en place d’une ligne de bus à haut niveau de service qui permet à Elie d’aller travailler en transports en commun. La famille Sana ne parcourt plus que 15 000 kilomètres par an et a renouvelé sa voiture pour un modèle plus économe. Le prix du pétrole est de 130 dollars le baril et une contribution climat-énergie été introduite.

 

Analysons l’effet des mesures écologistes sur le budget de la famille Sana :

 

  Budget de la famille Sana 2012 Budget en 2017

Sans les mesures écolos

Budget en 2017

Avec les mesures écolos

Revenus 3100 3100 3100
Remboursement d’emprunt 700 euros 700 euros 700 euros
Facture de chauffage et électricité : 335 euros 415 euros 80 euros
Remboursement éco prêt à taux zéro (15 ans) / / 180 euros
Automobile 600 euros 600 euros 400 euros
Carburant : 175 euros 195 euros 115 euros
Abt Transport / / 90 euros
Reste à vivre : 1290 euros 1190 euros 1535 euros
Gain (Perte) de niveau de vie   -100 euros +245 euros

Des produits plus durables : cela ne coûte pas plus cher

La recherche du prix le plus bas par les industriels se fait souvent au détriment de la qualité des produits et au final aux dépens des consommateurs. Quel intérêt à payer un produit 20% moins cher s’il faut le remplacer deux fois plus vite. Cette obsolescence accélérée des produits à un double coût écologique et économique. Pour éviter de telles dérives nuisibles à l’environnement comme aux consommateurs, une réponse existe : étendre les périodes de garanties légales pour tous les biens durables achetés par les ménages (de 5 à 8 ans suivant le type d’appareils) et obliger les constructeurs à rendre les pièces d’usure facilement remplaçables. Des mesures bonnes pour le niveau de vie et bonnes pour l’environnement.

 

L’emploi : première source de niveau de vie

4 millions de Français ne demandent aujourd’hui qu’à travailler plus pour gagner plus. Le chômage est aujourd’hui la cause première de perte de niveau de vie. Les mesures prônées par EELV en matière d’emplois sont des leviers forts pour augmenter le niveau de vie. La transition écologique peut être la source de la création d’un million d’emplois d’ici 2020. Ces emplois sont par nature non délocalisables. On ne fait pas rénover pas sa maison depuis Bangalore. Une relance durable du niveau de vie ne pourra se faire sans création d’emplois et baisse du chômage.

 

[1] source http://www.automobile-club.fr/budget/ebook/index.html#/16

[2] évolution des loyers 1998 – 2011, France entière, http://www.clameur.fr/lmsp.htm

Fuite de gaz au large de la Mer du Nord : l’Union doit se doter de règles plus strictes

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La branche britannique de Total a annoncé avoir cessé la production de pétrole et de gaz sur sa plate-forme d’Elgin-Franklin en mer du Nord et mis en place une zone d’exclusion maritime de deux milles, suite à une fuite de gaz survenue dimanche. Alors que la plateforme dispose d’une capacité de production quotidienne de 280.000 barils équivalent pétrole, 175.000 barils de condensats et 15,5 millions de mètres cubes de gaz, plus de 20 tonnes de gaz se seraient déjà échappées en mer. Bien que jugé à ce stade « minime » quant à son impact sur l’environnement, ce nouvel accident conforte la position des écologistes à vouloir faire adopter un cadre réglementaire européen plus sévère pour ces activités à haut risque.

Pour Sandrine Bélier, eurodéputée membre de la commission environnement :

«Combien d’alertes ou de catastrophes faudra-t-il encore pour que la gestion des plateformes pétrolières soit enfin prise au sérieux ? Au total, 23 tonnes de gaz se seraient déjà échappées de la plate-forme en 48 heures. Avec ses 500 plateformes, la Mer du Nord est aujourd’hui l’une des zones les plus exposées en Europe à la pollution des grandes industries d’extraction et d’exploration pétrolière et gazière. En octobre 2011, le Parlement européen avait adopté un rapport appelant au renforcement des règles plus strictes en matière de sécurité des plateformes pétrolières et gazières. Ce nouvel incident démontre une nouvelle fois l’urgence qu’il y a agir en ce domaine et la nécessité d’un moratoire sur toute nouvelle exploitation en pleine mer ».

L’eurodéputée poursuit : « Alors que les forages s’étendent chaque jour plus loin des côtes et atteignent des profondeurs abyssales – entraînant une augmentation des risques en matière de gestion et de surveillance des installations – , le Sommet de Rio en juin prochain sera aussi l’occasion pour l’UE et la communauté internationale de prendre les mesures adéquates de protection des milieux marins et océans de plus en plus menacés ».

Pour José Bové, eurodéputé :

«En France, le permis Rhône-Maritime au large de la Méditerranée arrive bientôt à échéance. Il est urgent de ne pas le reconduire, pour protéger la Méditerranée et sa biodiversité privilégiée de ces risques largement avérés. A l’appel du Collectif « le Var dit non au gaz de schiste », une journée de mobilisation est organisée le dimanche 8 avril contre le renouvellement du permis. Un rassemblement terrestre aura lieu à la Seyne-sur-Mer et une flottille maritime s’organisera au large du Fort de Brégançon. Soyons nombreux pour lancer l’alerte.»

Pour Michèle RIVASI, porte-parole d’Eva Joly :

« Cette catastrophe n’est pas une surprise. Nous avons découvert avec la catastrophe de Deepwater Horizon que les ingénieurs jouaient aux apprentis sorciers pour tenter de maîtriser des conditions d’extraction extrêmes. Les pressions  en eaux profondes sont telles que toute maîtrise de l’accident dans un délai raisonnable est impossible: il aura ainsi fallu trois mois pour endiguer une catastrophe qui relâchait 53 000 barils de pétrole par jour. Aujourd’hui, Total nous annonce que la maîtrise de cette fuite pourrait prendre six mois. Une catastrophe de plus qui renforce les écologistes dans leur opposition au renouvellement du permis d’exploration Rhône Méditerranée, situé à proximité des côtes marseillaises: un tel accident en mer fermée signifierait la pollution de réserves naturelles et la suppression de dizaines de milliers d’emplois dans le tourisme. »

Cette catastrophe de trop n’est sûrement pas la dernière: « Si nous n’engageons pas une transition énergétique rapidement, si nous n’apprenons pas à sortir des énergies fossiles progressivement, nous subirons de plus en plus de catastrophes similaires. Jusqu’ici, nous avions un pétrole abondant, de bonne qualité et donc peu cher. Aujourd’hui ce n’est pas seulement le déséquilibre entre l’offre et la demande qui conditionne les prix, mais aussi et surtout les conditions d’extraction. Sables bitumineux, gaz et huiles de schiste, forages en eaux profondes sont les dernières idées trouvées par les compagnies pétrolières pour maintenir notre addiction aux énergies fossiles. Les risques sont accrus, les technologies mal maîtrisées et les prix ne reflètent pas les impacts environnementaux dévastateurs de celles-ci. »

Et Michèle RIVASI de conclure: « Nous sommes aujourd’hui face à un enjeu historique: nous devons amorcer la troisième révolution industrielle pour éviter une crise énergétique, et ni l’UMP ni le PS ne semblent le comprendre. La fuite en avant continue, et comme toujours ce sont les précaires qui paient le prix fort. Le prix de l’essence, du gaz et du fioul vont augmenter, c’est pourquoi il faut investir pour garantir l’accès aux technologies les plus économes en énergie, afin d’alléger les factures des ménages. Il faut aussi investir dans les nouvelles sources d’énergie et revoir notre urbanisme et nos modes déplacement, en garantissant un service public de transports efficace pour tous: c’est ce que propose Eva Joly« .

L’eau n’est pas une marchandise – -

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Le 6e Forum mondial de l’eau (FME) se tient à Marseille du 12 au 17 mars. En parallèle, le Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) s’ouvre ce mercredi 14 mars, pour construire une alternative concrète au FME.

88% des maladies dans le monde ont pour origine une consommation d’eau non potable, une mauvaise hygiène ou des installation sanitaires inadéquates. 2 millions de tonnes de déchets sont déversés chaque jour dans les cours d’eau ! Dans les pays développés, 70% des eaux usagées d’origine industrielle sont déversées sans traitement dans la nature.  Approprié par les firmes multinationales du secteur, cause de conflits entre états, victime de pollution du cœur des océans à sa sortie à notre robinet, l’« or bleu » (et sa gestion) est un enjeu majeur du 21e siècle.

L’eau, bien commun par excellence, doit absolument être protégée des pollutions et des prédations mercantiles.

C’est pourquoi à l’occasion du Forum mondial de l’eau, Europe Écologie Les Verts rappelle ses propositions en matière d’eau:

-        La reconnaissance de l’eau comme patrimoine commun de l’humanité et une garantie universelle d’un accès à l’eau potable

-        Le soutien de projets d’assainissement, de production et de distribution d’eau dans les pays démunis par un partenariat « public-public »

-        La condamnation du détournement de la notion de « solidarité » comme prétexte à une privatisation des marchés de l’eau au profit de certaines entreprises françaises

-        La suppression de l’Accord général sur le commerce et les services (AGCS) qui a fait entrer l’eau dans le domaine marchand

-        La création d’une autorité mondiale de l’eau (AME) intégrée aux Nations Unies et indépendante, à la place de l’actuel Conseil mondial de l’eau, mis en place par Véolia et la Lyonnaise des eaux.

Europe Écologie Les Verts participera au Forum alternatif mondial de l’eau pour défendre l’eau en tant que bien commun de l’humanité et dénoncer les tentatives de prévarication des grandes firmes du secteur, dont la vitrine est le FME. Eva Joly sera présente au FAME à Marseille ce vendredi 16 mars 2012.

Pour Europe Écologie Les Verts, l’eau est un bien précieux de l’humanité, elle est à la source de toute vie sur terre et conditionne son avenir. A l’instar de l’air, elle ne peut et ne doit pas être considérée comme une marchandise. Il est indispensable que les participants du FME l’entendent et le comprennent.

Pascal DURAND,
Porte-parole
Europe Écologie Les Verts

Alors que la vérité se fait jour à Fukushima, les élus EELV interpellent l’Autorité de Sureté Nucléaire

Earthquake and Tsunami damage-Dai Ichi Power Plant, Japan

Les élus Europe Ecologie les Verts membres de commissions locales d’information (CLI) des installations nucléaires françaises dénoncent les silences des autorités japonaises sur le déroulé de la catastrophe de Fukushima et ses conséquences. Pour autant, les informations déjà vérifiées suffisent à dresser un bilan environnemental et sanitaire dramatique pour les populations. En France, ce bilan constitue un argument supplémentaire pour engager immédiatement une transition énergétique permettant la sortie du nucléaire, mais aussi un renforcement majeur de la sécurité des installations existantes dont l’arrêt et le démantèlement se dérouleront sur plusieurs décennies.   

Que s’est-il vraiment passé à Fukushima ?

Aujourd’hui, non seulement les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants fortement radioactifs, mais il apparaît que la population a été gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées. La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont telles que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima calculait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires.

Plus grave, plusieurs scientifiques reconnus apportent des éléments qui pourraient remettre en cause certaines explications données par les autorités japonaises et reprises par leurs homologues américains et français :

-          Des retombées d’uranium et de plutonium 238 ont été mesurées à des distances de 45 kilomètres des réacteurs de Fukushima ; a priori ces retombées ne peuvent résulter que d’une réaction de « criticité instantanée », désintégration radioactive et explosion d’assemblages d’un cœur de réacteur et/ou de combustibles stockés en piscine.

-          La piscine de stockage du combustible située dans le réacteur n°4, qui contenait un cœur de MOX récemment déchargé et 200 tonnes de combustible nucléaire, n’aurait pas été le siège d’une « explosion d’hydrogène », mais d’un incendie avec excursion nucléaire.

Ces informations ont été développées, témoignages et documents à l’appui, dans le documentaire « Enquête sur une super-catastrophe nucléaire » (NDR/Arte) diffusé le mardi 6 mars 2012.

Les scientifiques interviewés prennent cette hypothèse d’explosions résultant de réactions de criticité comme probable. Elle entrainerait des conséquences beaucoup plus graves que celles déjà constatées.

Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard »,  notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement tendent à confirmer cette pollution radioactive très étendue. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…

L’IRSN, dans le rapport de M. Thierry CHARLES (CEA-IRSN) du 28 février 2012 avance avec précaution, (sans citer les sources qui ne sont en fait que celles de TEPCO), que les piscines des réacteurs n°3 et n°4 seraient en « état a priori correct (ruptures de gaines ?) ». L’interrogation de l’IRSN est bien la preuve de son incertitude sur l’état de ces piscines. De même, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’a pas apporté de preuve qu’il n’y ait eu que des « explosions d’hydrogène ».

Le documentaire d’Arte est resté sans aucun commentaire de la part de l’ASN, de l’IRSN, et bien sûr d’AREVA fournisseur du MOX de Fukushima. Si elles se vérifient, ces informations changeraient la nature de l’accident de Fukushima. Les faits avancés sont suffisamment graves pour qu’ils exigent des explications sur l’état des connaissances de l’ASN sur les scénarios des explosions de Fukushima et les retombées de plutonium.

Raymond Avrillier, militant écologiste spécialiste du nucléaire, avait déjà demandé à l’ASN début avril 2011 de fournir les informations sur les scénarios de criticité instantanée, en particulier des réacteurs 3 et piscine 4, sans réponse à ce jour.

Les élus écologistes membres des Commissions locales d’Information (CLI) auprès des installations nucléaires françaises demandent à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) de faire rapidement la lumière sur ces scénarios en lien avec les autorités japonaises. S’ils se confirmaient,  ce serait une grave mise en cause des autorités japonaises mais aussi d’AREVA, très présent à Fukushima.

Ainsi, la  catastrophe de Fukushima commence à apparaitre comme une « super-catastrophe » d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante. Et aujourd’hui, le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage.

En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima

Nous demandons une nouvelle approche des questions relevant de la sureté nucléaire des installations françaises. Dès à présent, deux points doivent-être totalement revus :

-          Il n’est plus possible de limiter les plans d’intervention et les exercices de sureté aux seuls périmètres des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) de quelques kilomètres autour des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl, celle de Fukushima vient nous rappeler que la dispersion d’éléments radioactifs n’a pas de frontière. Il est aujourd’hui urgent d’élargir les périmètres des PPI et de travailler sur des scénarios incluant l’éventualité d’évacuation complète des plus grandes agglomérations françaises comme celle de Lyon (à 30 kilomètres de la centrale du Bugey) ou de Bordeaux (à 40 kilomètres de la centrale du Blayais).

-          Il n’est plus possible de travailler sur des scénarios seulement techniques liés principalement aux risques naturels : il faut intégrer le facteur humain. Dans les scénarios d’accidents majeurs étudiés par l’ASN, ce facteur humain n’est pas suffisamment pris en compte ni dans les causes possibles (défaillance humaine, risque terroriste, …) ni dans la gestion de crise (c’est-à-dire dans les capacités d’intervention en environnement très dégradé). Les simulations et exercices de sécurité sont totalement insuffisants. Pour se rapprocher d’une situation réelle d’accident, ils doivent changer de nature et d’ampleur : les intervenants extérieurs comme les pompiers ou la gendarmerie ne doivent, par exemple, pas être systématiquement prévenus, …

A Fukushima, nous savons déjà que les centaines d’intervenants au moment de l’accident ainsi que les 3 000 liquidateurs actuels ont été, et sont encore, exposés à de très fortes radiations, avec des conséquences certaines sur leur santé. Qui en France sera prêt à ce sacrifice en cas d’accident nucléaire ? Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.

Les élus Europe Ecologie les Verts membres de CLI auprès des installations nucléaires françaises.

L’austérité n’est pas l’horizon indépassable des salariés en Europe

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Ce mercredi 29 février, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), une journée européenne de mobilisation des salariés contre l’austérité a lieu.

Europe Écologie Les Verts salue cette initiative collective européenne qui démontre que la solidarité peut dépasser les seules frontières nationales et qu’il existe une véritable necessité de syndicats forts et représentatifs.

Dans une situation économique et sociale extrêmement difficile, à laquelle les dirigeants européens ne répondent que par des successions de plans d’austérité – gel voire baisse des salaires, coupes drastiques dans les budgets sociaux, diminution des emplois dans la fonction publique selon une logique purement comptable, etc. – les salariés européens se mobilisent pour réclamer une autre politique.

A la veille du sommet de l’Union Européenne des 1er et 2 mars à Bruxelles, la majorité des syndicats rejette le nouveau traité budgétaire l’accusant d’institutionnaliser l’austérité.

En France, après la réforme des retraites de 2010 suivie de deux plans d’austérité en 2011, le président-candidat Nicolas Sarkozy annonce de nouvelles mesures qui vont venir frapper les salariés et les plus précaires: l’augmentation de la TVA qui va fragiliser d’avantage les bas salaires, la stigmatisation des chômeurs en voulant les culpabiliser par le biais d’un référendum ou encore l’instauration d’accords « compétitivité-emploi » qui risquent de fragiliser encore d’avantage la situation des salariés.

Pour EELV, Il est foncièrement injuste de faire payer principalement aux salariés les conséquences d’une crise économique et financière dont ils sont les premières victimes et dont ils ne sont nullement responsables.

Face à cette politique d’austérité qui, à partir du « laboratoire » grec, tend à se propager partout en Europe, Europe Écologie Les Verts expriment sa solidarité avec l’ensemble des salariés et travailleurs français et européens et appelle à manifester partout aux cotés des syndicats. Une autre politique en Europe est non seulement possible, elle est nécessaire !

EELV appelle à la signature d’un autre Traité européen, qui dépasse les seules logiques comptables pour instaurer un véritable principe de solidarité partout en Europe.

EELV demande au gouvernement français et à l’Union européenne de faire enfin preuve d’imagination et de prospective pour mettre l’économie et la finance au service de l’humain et des territoires et non d’institutionnaliser l’inverse.

Le développement des énergies renouvelables, la réhabilitation des logements pour lutter contre la précarité énergétique, la relocalisation des activités pour des emplois durables et de qualité, la création de filières de démantèlement nucléaire ou de nouvelles industries consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique, l’agriculture biologique, etc. Il y a tant de secteurs d’avenir qui nécessitent d’urgence des investissements, pour que les salariés d’aujourd’hui trouvent de nouveaux débouchés et que notre futur à toutes et tous ne soit pas hypothéqué par des activités néfastes aux êtres humains et à leur environnement.

Le futur se construit aujourd’hui dans la souffrance et la précarité. Décidément, les gouvernants européens actuels ne se montrent vraiment pas à la hauteur des enjeux de notre temps.

Pascal DURAND
Porte-Parole
EELV

Pour Europe Ecologie-Les Verts, il faut changer de modèle agricole

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Au moment où s’ouvre le salon de l’Agriculture, Europe Ecologie Les Verts se réjouit de l’initiative prise par de nombreuses personnalités, organisations et associations représentatives du monde paysan et rural qui demandent  une réorientation en profondeur de la politique agricole, dans une tribune parue sur le site du quotidien le Monde.fr ce 24 février.

La partie agricole du projet d’EELV intitulé « Vivre mieux : vers la société écologique » a été présentée et mise en débat avec l’ensemble des syndicats agricoles lors d’une convention nationale sur l’agriculture qui s’est déroulée le 3 février à Caen, en présence notamment d’Eva Joly, de José Bové, député européen et d’Anny Poursinoff, députée EELV.

EELV constate la totale convergence entre le projet agricole qu’il porte et les souhaits exprimés dans cette tribune.

EELV s’engage à porter fermement dans la nouvelle majorité qu’elle appelle de ses voeux, cette volonté de mettre en oeuvre d’urgence une réorientation de la politique agricole tant au niveau des échanges mondiaux, que de l’Europe, de la France et des régions.

Pascal DURAND, porte-parole EELV

Reprise de Photowatt : une vision à long terme plutôt que des coups politiques

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Le tribunal de commerce de Vienne s’apprête à valider la reprise de Photowatt par EDF. Europe Écologie Les Verts se réjouit pour les salariés mais dénonce une solution largement improvisée et guidée par le calendrier électoral. Le développement des énergies renouvelables nécessite une stratégie lisible à long terme.

À court terme, le choix par le tribunal de commerce de Vienne du consortium emmené par EDF comme repreneur de Photowatt est assurément une bonne nouvelle pour les salariés de la société qu’Eva Joly avait rencontrés le 16 décembre 2011. Après des mois de lutte, ces derniers, sous la bannière de leur collectif Superwatt, sont donc parvenus à démontrer l’intérêt économique et stratégique de la seule entreprise française maîtrisant l’ensemble du processus de fabrication de panneaux photovoltaïques. À court terme, l’essentiel des emplois devrait être sauvés et l’ensemble des salariés reclassé.

Toutefois, le climat d’improvisation entourant la prise en main du dossier par le Président de la République témoigne à nouveau du flottement total de la politique énergétique française.

En effet, Nicolas Sarkozy oblige EDF à reprendre Photowatt alors même qu’il y a quelques mois, l’électricien a cédé ses parts dans l’autre grand acteur français du photovoltaïque, Tenesol. Comment ne pas voir dans cet aller-retour un énième coup, sans autre lendemain que les prochaines échéances électorales ?

Ce même Président a beau jeu de s’afficher aujourd’hui en sauveur de Photowatt, alors même que son gouvernement n’est pas étranger à la faillite de l’entreprise, avec son brutal moratoire sur le rachat par EDF de l’électricité photovoltaïque. Depuis septembre 2010, ce sont entre 7000 et 12 000 emplois qui ont été perdus dans la filière. Ceux-là seront assurément passés sous silence dans le prochain communiqué triomphal de l’Élysée.

Le solaire n’est pas seulement une « énergie de demain », comme tant de responsables l’ont si longtemps seriné. C’est une énergie d’aujourd’hui et une grande filière industrielle en devenir, qui a besoin d’investissements de long terme comme d’un cadre réglementaire et fiscal stable pour prospérer. La France a laissé passer beaucoup de trains en la matière, et jusqu’ici EDF n’a hélas pas montré un grand enthousiasme pour les rattraper.

« La mono-culture nucléaire d’EDF depuis les années 1970 explique beaucoup des blocages successifs sur le photovoltaïque. » analyse Michèle Rivasi, eurodéputée et porte-parole de la campagne d’Eva Joly. « Il est temps que l’électricien national devienne un moteur et non plus un frein de l’évolution de notre modèle électrique en faveur de sources renouvelables et décentralisées. Il en va de la création de dizaines de milliers d’emplois en France. »

À ce titre, on ne peut que souhaiter qu’EDF s’engage à installer prioritairement des panneaux solaires produits par Photowatt, plutôt que des panneaux importés de pays hors Union Européenne.

Cependant, pour Europe Écologie Les Verts, les filières françaises d’énergies renouvelables ne décolleront pas sur la simple initiative des quelques grands groupes existants. Leur développement est conditionné à une stratégie industrielle stable et lisible à long terme, tant sur le plan règlementaire (notamment pour le solaire thermique) qu’en matière de tarifs d’achat.

« Les régions, dont Rhône-Alpes pionnière de l’énergie solaire, sont prêtes à contribuer à cette stratégie, pour peu que ces conditions favorables soient reconstruites et que les acteurs industriels ne soient pas seulement un jouet aux mains du candidat-Président » affirme Benoît Leclair, vice-président EELV délégué à l’Énergie et au Climat de la Région Rhône-Alpes.

Europe Écologie Les Verts

L’irresponsabilité de Monsanto enfin sanctionnée

Ce lundi 13 février, le tribunal de grande instance de Lyon a reconnu la responsabilité de la société Monsanto dans l’intoxication d’un agriculteur charentais en 2004 par un puissant herbicide. Il s’agit d’une première en France.

Le 27 avril 2004, Paul François, un céréalier de Bernac (Charentes) aujourd’hui âgé de 47 ans, avait reçu au visage des vapeurs de Lasso, puissant désherbant produit par Monsanto, en ouvrant normalement la cuve de son pulvérisateur. Très rapidement pris d’une multitude de troubles physiques, l’agriculteur fut obligé d’interrompre son activité pendant près d’un an, avant de devenir le porte-parole des victimes des pesticides et d’obtenir en justice la reconnaissance de ses troubles comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole.

Paul François lança alors une procédure en responsabilité civile contre le numéro un mondial de l’agro-chimie Monsanto.

Le TGI de Lyon a reconnu aujourd’hui que la multinationale était bien responsable de l’intoxication de l’agriculteur. Monsanto devra donc indemniser l’agriculteur de la totalité de son préjudice.

C’est la première fois que la société Monsanto aura à payer des dommages et intérêts à une victime de ses produits. Monsanto avait pourtant tout tenté auprès des autorités françaises pour que l’herbicide Lasso ne soit pas retiré du marché français, alors qu’il avait été reconnu comme dangereux et interdit par plusieurs pays comme la Belgique ou le Royaume-Uni dès les années 90. Il aura fallu attendre 2007 pour qu’il le soit enfin en France.

Pour Europe Écologie-Les Verts, cette décision est une excellente nouvelle devant être amenée à faire jurisprudence. En effet, à l’image de Paul François, des milliers d’agriculteurs manipulent chaque jour en France des produits extrêmement toxiques et nombre d’entre eux déclarent parfois des maladies graves. Systématiquement, les fabricants de ces produits chimiques nient le lien pouvant être fait entre leur utilisation et les maladies dont sont victimes ensuite nombre de leurs utilisateurs. Et la France s’illustre souvent par son inertie face à des produits pourtant reconnus comme dangereux des années auparavant par certains de ses partenaires européens.

Plus que jamais, face aux pressions des multinationales qui font prévaloir leurs profits au détriment de l’intérêt général et des objectifs de santé publique, EELV en appelle au législateur pour enfin introduire dans le droit français la possibilité des « class actions », ou actions de groupe.

Celles-ci permettraient à minima aux citoyens de pouvoir essayer de se battre à armes égales avec de grandes firmes telles que Monsanto.

EELV demande également que le règlement REACH, censé garantir un niveau de protection élevé des consommateurs et de l’environnement sur l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne, s’impose de façon ambitieuse et efficace pour interdire de manière préventive des produits tels que le Lasso de Monsanto, quelles que soient par ailleurs les actions de lobbying opérées par les grands groupes pour pouvoir continuer à vendre en toute liberté de véritables « poisons » .

Par ailleurs, il serait temps que la charge de la preuve en matière de risque sanitaire soit inversée et qu’il appartienne aux grandes sociétés industrielles de démontrer de manière effective l’innocuité de leurs produits en cas d’accident.

Pascal DURAND,

Porte-parole

Europe Écologie-Les Verts